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PROCESSUS RÉFÉRENDAIRE - TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

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Il y a prĂšs de deux ans, Mme Marie Cinq-Mars, la mairesse d’Outremont, annonçait que l’arrondissement allait entreprendre une rĂ©vision de son rĂšglement encadrant la question des activitĂ©s religieuses sur les artĂšres commerciales.

Tout comme les commerçants et de nombreux rĂ©sidents des environs des avenues Laurier et Bernard, le conseil de l’arrondissement s’inquiĂ©tait pour la vitalitĂ© de ces rues Ă  vocation commerciale. Pour tenter d’inverser la dĂ©saffection des commerces de proximitĂ©, diffĂ©rentes approches sont alors envisagĂ©es, dont celle de limiter la multiplication des lieux de culte sur ces artĂšres marchandes.



Une nouvelle fermeture de boutique sur Bernard. La propriĂ©taire qui est Ă©galement prĂ©sidente de l’Association des Marchands de l’avenue Bernard se plaignait, entre autres, du maigre achalandage. (source: Le Journal d'Outremont)

À cette fin, les Ă©lus municipaux ont rĂ©cemment votĂ© Ă  la majoritĂ© un rĂšglement qui limite tout nouveau lieu de culte sur les avenues Bernard et Laurier. Pour entrer en vigueur, cependant, ce rĂšglement doit d'abord ĂȘtre soumis Ă  l’approbation des citoyens habiles Ă  se prononcer.

En discutant avec des rĂ©sidents du quartier, force a Ă©tĂ© de constater qu’un bon nombre d’entre eux sont peu familiers avec le mĂ©canisme rĂ©fĂ©rendaire.


Avant d’en expliquer les grandes lignes, une chose doit ĂȘtre bien claire: Si vous ne souhaitez pas que de nouveaux lieux de culte soient ouverts sur Bernard et Laurier, n’allez pas signer le registre qui sera accessible le 8 septembre prochain. Seuls ceux qui veulent voir plus de lieux de culte s'y dĂ©velopper auront intĂ©rĂȘt Ă  se dĂ©placer pour signer ce fameux registre.

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Petit bréviaire de chevet
en 10 questions/réponses
pour comprendre les rouages
d'un processus référendaire
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Q 1:Qui souhaite la tenue d’un rĂ©fĂ©rendum pour dĂ©battre la question de l’ouverture de nouveaux lieux de culte sur les avenues commerciales Bernard et Laurier? 

R : Ce sont les communautĂ©s religieuses et leurs fidĂšles, qui veulent recourir au processus rĂ©fĂ©rendaire. Leur but sera de s’assurer qu’elles pourront multiplier leurs lieux de culte sur ces deux rues destinĂ©es au commerce.

Q 2
: Les commerçants qui y exploitent une place d’affaires et les citoyens qui habitent dans un certain rayon autour de ces avenues ont-ils intĂ©rĂȘt Ă  ce que le rĂšglement de zonage votĂ© par les Ă©lus d’Outremont soit battu Ă  la suite d’un processus rĂ©fĂ©rendaire?

R : Non. La plupart des commerçants et des rĂ©sidents n’ont pas intĂ©rĂȘt Ă  ce que des lieux de culte empiĂštent davantage sur ces zones dĂ©diĂ©es au commerce et aux activitĂ©s culturelles et rĂ©crĂ©atives.

Q 3
:Sur quelle base le processus rĂ©fĂ©rendaire actuel a-t-il pu ĂȘtre dĂ©clenchĂ©?

R : C’est la Loi sur l’amĂ©nagement et l’urbanisme qui permet de faire la demande de participation Ă  un rĂ©fĂ©rendum. Cette loi prĂ©voit que des rĂ©sidents peuvent contester une dĂ©cision du conseil d’arrondissement qui touche Ă  une question relative Ă  l’urbanisme. Dans le cas qui nous occupe, c’est l’interdiction d’implanter de nouveaux lieux de culte que souhaiteraient contester les communautĂ©s religieuses ou leurs fidĂšles.

 
Q 4
: Quelles sont les étapes à suivre pour mettre en branle le processus référendaire?

R : Le processus rĂ©fĂ©rendaire comporte trois Ă©tapes bien prĂ©cises. Dans un premier temps, il y a la demande d’ouverture d’un registre. Puis, il y a l’étape de la signature du registre. Dans un troisiĂšme temps, le cas Ă©chĂ©ant, il y a la tenue d’un vote rĂ©fĂ©rendaire.


Q 5
:Qu’est-ce qu’un registre?

R : Le registre est un document que les citoyens qui souhaitent contester la décision du conseil sont invités à aller signer.

Q 6
:Que s’est-il passĂ© Ă  l’étape de la demande d’ouverture du registre?

R : À cette premiĂšre Ă©tape, des communautĂ©s religieuses, des commerçants ou des rĂ©sidents qui voulaient contester l’interdiction d’implanter de nouveaux lieux de culte ont invitĂ© des gens qui ont une place d’affaires ou leur rĂ©sidence dans l’une des zones gĂ©ographiques prĂ©dĂ©terminĂ©es Ă  signer une pĂ©tition pour demander l’ouverture d’un processus rĂ©fĂ©rendaire.


Q 7
:En quoi consiste l’étape de la signature du registre?
R : Cette Ă©tape permet Ă  ceux qui s’opposent au nouveau rĂšglement et qui sont habiles Ă  se prononcer de signer le registre qui sera mis Ă  leur disposition au centre communautaire intergĂ©nĂ©rationnel d’Outremont.


Q 8
:Quand se tiendra la journée de signature du registre?

R : Le 8 septembre est la date qui a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e en fonction des critĂšres prĂ©vus dans la Loi sur l’amĂ©nagement et l’urbanisme.


Q 9:Combien d’opposants au rĂšglement interdisant l’implantation de nouveaux lieux de cultes devront signer le registre pour que les autoritĂ©s municipales soient forcĂ©es de prĂ©parer la tenue d’un vote rĂ©fĂ©rendaire? 


R : Dans le cas de l’avenue Laurier, il faudra qu’un minimum de 176 personnes habiles Ă  se prononcer signe le registre pour forcer la tenue d’un rĂ©fĂ©rendum dans cette zone bien prĂ©cise. En ce qui concerne l’avenue Bernard, au moins 367 personnes devront signer le registre. Si ce nombre de signatures n’est pas atteint, il n’y aura pas de rĂ©fĂ©rendum et le nouveau rĂšglement entrera officiellement en vigueur.

Q 10:Dans le cas d’un Ă©ventuel vote rĂ©fĂ©rendaire, les citoyens qui souhaitent le maintien de ce nouveau rĂšglement destinĂ© Ă  limiter le nombre de lieux de culte sur Laurier et Bernard peuvent-ils gagner un tel rĂ©fĂ©rendum?


R: Si un nombre suffisant de résidents habiles à se prononcer se rend aux urnes le jour du référendum, les chances que le rÚglement soit maintenu sont bonnes. Bien sûr, la mobilisation citoyenne dans ces deux zones sera cruciale et déterminante pour favoriser la pérennité des commerces et de la qualité de vie sur ces deux artÚres névralgiques.


À bon entendeur, salut!
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LES USINES À PSAUMES

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«Quand des intolérants invoquent la tolérance, 
ils manipulent et avilissent cette belle valeur.
Ils réduisent aussi progressivement 
la tolérance de la majorité.»
   
Joseph Facal

Si l’on se fie au texte qu’a commis M. Abraham Ekstein dans Le Devoir du 1er septembre pour dĂ©fendre le bien-fondĂ© des Ă©coles hassidiques, on est forcĂ© de conclure que les Ă©coles qu’il a frĂ©quentĂ©es ont lamentablement Ă©chouĂ©. Lui qui soutient que leur programme scolaire permet aux enfants de dĂ©velopper leur raisonnement et leur rĂ©flexion ne sera parvenu Ă  articuler qu’une litanie d’arguments Ă©triquĂ©s, dĂ©connectĂ©s de la rĂ©alitĂ©, voire mensongers. 


Pour ne relever qu’une des inepties dont il truffe sa prose, M. Ekstein affirme que leurs institutions d’enseignement religieux ne sont pas subventionnĂ©es par le gouvernement. Pincez-nous, quelqu’un! Il y a dĂ©jĂ  des lustres, MichĂšle Courchesne, ministre de l’Éducation, menaçait de couper les vivres Ă  ces bantoustans intĂ©gristes qui refusent de se conformer Ă  la loi sur l’instruction publique. MĂȘme Rima Elkouri s’est insurgĂ©e contre la sĂ©grĂ©gation subventionnĂ©e dont bĂ©nĂ©ficient les Ă©coles illĂ©gales hassidiques.

J'avoue, par ailleurs, avoir pouffĂ© de rire lorsqu'il a prĂ©tenduqu'ils n'ont jamais tentĂ© de nous imposer leurs valeurs. Je n'ai pas pu faire autrement que de penserĂ  mon frigo qui, Ă  mon corps dĂ©fendant, est rempli Ă  80% d'aliments cachers. MĂȘme nos chiens sont forcĂ©s de s'y convertir!

Contre modeste aumÎne, les croquettes de Pitou reçoivent, elles aussi, la bénédiction du rabbin de service.

Mais plutĂŽt que de nous laisser entraĂźner dans les Ă©lucubrations mythomanes de l'auteur, revenons Ă  l’essentiel.

Appelons un chat un chat. Ce qu’Abraham Ekstein qualifie d’école n’a rien Ă  voir avec notre conception de ce lieu d’apprentissage.  Il s’agit en fait de yechivot, l’équivalent juif des madrasas islamistes. 

Dans ces centres sĂ©grĂ©guĂ©s, on se dĂ©voue presque entiĂšrement Ă  l’étude de la Torah, du Talmud, des prophĂštes ou des grands maĂźtres de la pensĂ©e religieuse. On y promeut le raisonnement cabalistique et le dĂ©bat initiatique.

Adolescents de la yechiva du 6355 avenue du Parc quittant l'établissement lors de la descente du DPJ

En revanche, cherchez les projets orientĂ©s vers l’insertion dans la sociĂ©tĂ© ou l’ouverture sur le monde. Certes, on vous apprendra Ă  additionner et peut-ĂȘtre mĂȘme Ă  multiplier, mais on soustraira Ă  votre Ă©ducation toutes notions de base en histoire et en sciences susceptibles d’entraĂźner la division de la secte.

À cette enseigne, Darwin est un hĂ©rĂ©tique au mĂȘme titre que l’a Ă©tĂ© GalilĂ©e Ă  l’époque de l’Inquisition. Qu’on se le tienne pour dit : l’univers a Ă©tĂ© créé il y a 6 000 ans. Et ne vous avisez pas de pervertir la jeunesse hassidique en prĂ©tendant qu’un volcan peut ĂȘtre considĂ©rĂ© Ă©teint aprĂšs 100 000 ans d’inactivitĂ©. 

Abraham Ekstein devant sa yechiva

Qu’importe si, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, la Commission consultative de l’enseignement privĂ© signale que plusieurs de ces centres (qui existent chez nous depuis plus de 60 ans!) ne se conforment ni Ă  la Loi sur l’enseignement privĂ©, ni au RĂ©gime pĂ©dagogique, ni au Programme de formation de l’école quĂ©bĂ©coise, ni aux exigences de qualification du personnel enseignant, M. Ekstein persiste et signe. La communautĂ© hassidique respecte les lois du pays, veille Ă  l’intĂ©gration de sa progĂ©niture Ă  la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise de sorte qu’elle en sorte gagnante. Vraiment? On aimerait bien connaĂźtre le secret de cette formidable planche de salut que reprĂ©senteraient les Ă©tudes talmudiques.
 

Un rapport de Statistique Canada (EnquĂȘte nationale auprĂšs des mĂ©nages -2011) indique qu’au QuĂ©bec, le pourcentage des dĂ©tenteurs d'un diplĂŽme universitaire est de 23,3 % (46,5 % dans la rĂ©gion de MontrĂ©al pour la tranche de population de 25 Ă  64 ans) et que le taux d'emploi des QuĂ©bĂ©cois qui sont allĂ©s Ă  l'universitĂ© est de 81,8 % contre 53,9 % pour ceux qui n'ont aucun diplĂŽme. Par ailleurs, une Ă©tude de l’OCDE rĂ©vĂ©lait que les Canadiens qui ont fait des Ă©tudes supĂ©rieures gagnaient 40 % de plus que ceux qui ont un diplĂŽme de secondaire

Qu’en est-il des ultra-orthodoxes de MontrĂ©al? À dĂ©faut de disposer de statistiques locales, on s’appuiera sur les donnĂ©es compilĂ©es par l'organisation philanthropique juive UJA-Federation of New York.

Rappelons que puisque les groupes hassidiques Ă©tablis dans la mĂ©tropole constituent une succursale du grand mouvement ultrareligieux de New York et qu’ils vivent pratiquement en osmose et selon les mĂȘmes principes, ces chiffres constituent un bon indicateur de la situation montrĂ©alaise.

Ultraorthodoxe new-yorkais dans un marché de fruits et légumes subventionné

Dans ce rapport, on apprend que le niveau de scolaritĂ© des hassidim est de loin le plus bas parmi toutes les communautĂ©s juives. Seulement 11 % des hommes et 6 % des femmes hassidiques vivant Ă  New York dĂ©tiennent un baccalaurĂ©at. En revanche, 63% des garçons (75% des filles) hassidiques ont, au mieux, terminĂ© leurs Ă©tudes secondaires. Se surprendra-t-on alors que 59 % des mĂ©nages hassidiques new-yorkais vivent sous ou Ă  la limite du seuil de pauvretĂ©? Cela reprĂ©sente un taux prĂšs de deux fois plus Ă©levĂ© que celui de l’ensemble des mĂ©nages de la Big Apple! Bien sĂ»r, M. Ekstein continuera Ă  rĂ©pĂ©ter que l’éducation religieuse n’a absolument rien Ă  voir avec leurs conditions de vie.
 
De son cĂŽtĂ©, Lani Santo, la directrice de l’organisme new-yorkais qui vient en aide aux ex-hassidim, aura beau dĂ©plorer que les ultraorthodoxes soient forcĂ©s de recourir Ă  l’aide de l’état extrĂȘmement frĂ©quemment pour survivre, rien n’y fera. Le satmar Abraham Ekstein rĂ©pĂ©tera comme ses 100 bĂ©nĂ©dictions quotidiennes que leur Ă©ducation ne les empĂȘche pas de fonctionner dans un monde moderne et que la prĂ©valence de l’assistance sociale dans leurs familles «n’est pas au-dessus de la moyenne quĂ©bĂ©coise».


Quand on entend ce bon vieux Alex Werzberger raconter que ceux qui quittent «sont morts pour nous», doit-on s'étonner que le décrochage soit presque inexistant dans les yechivot, comme s'en vante Ekstein? Pour se rebiffer, il faut bien plus qu'un sacré culot. On parle de l'énergie du désespoir. 

Par ailleurs, Ekstein ne prend pas beaucoup de risques en prétendant que la criminalité à l'intérieur de ces usines à psaumes est pratiquement nulle.

D'une part, pour pouvoir mettre un pied dans ces institutions sectaires oĂč tout Ă©tranger est persona non grata, le DPJ doit parfois se pointer avec l'appui logistique des forces policiĂšres. Mais s'il n'y avait que cela.


Images d'une trÚs courte vidéo non identifiée trouvée sur Internet. On y voit un enfant dans une classe se faire donner une taloche par un adulte ultraorthodoxe en autorité. Cliquer ICIpour voir la vidéo

Le principe de la Mesira

Le plus grand obstacle pour dĂ©busquer d'Ă©ventuels mĂ©faits ou actes criminels au sein des groupes ultraorthodoxes est probablement le respect du principe de la Mesira,cette loi religieuse qui interdit Ă  un juif de dĂ©noncer les agissements d’un de ses coreligionnaires Ă  des autoritĂ©s non juives.

Au sein de ces communautĂ©s hassidiques, oĂč qu'elles se trouvent dans le monde, cette lourde loi du silence est une rĂšgle que trĂšs peu semblent oser briser. Qu'il soit question de graves cas d'agression sexuelle sur les enfants, de fraude fiscale, de blanchiment d'argent, de corruption ou de trafic d'organes humains, le mot d'ordre est encore motus et bouche cousue! Et gare Ă  celui qui osera rompre le silence. 

À New York, par exemple, Nuchem Rosenberg, un rabbin satmar qui avait dĂ©noncĂ© ce qu'il qualifiait de «chaĂźne de montage du viol d'enfants» au sein de sa communautĂ© en a payĂ© le prix. 

Lanceur d'alerte, le rabbin Rosenberg a fait une cabale qui l'a, entre autres, mené à l'émission d'Anderson Cooper, sur CNN

Bien avant d'apparaĂźtre Ă  CNN dans le cadre de la sĂ©rie Digging Deeper (cliquer ICI pour visionner ce reportage troublant), Nuchem Rosenberg a Ă©tĂ© l'objet d'innombrables menaces de mort, en plus d'ĂȘtre ostracisĂ© par sa secte.

Au lendemain de la condamnation Ă  la prison ferme d'un des accusĂ©s de pĂ©dophilie, le rabbin qui n'avait pas froid aux yeux a bien failli perdre la vue aprĂšs s'ĂȘtre fait lancer de l'eau de Javel au visage par un certain  Meilech Schnitzler qui, soit dit en passant, n'a Ă©prouvĂ© aucun remordsĂ  la suite de son geste. Bien au contraire. 

Meilech Schnitsler, le justicier Ă  l'eau de Javel de Brooklyn.
Lors de son procÚs, Meilech Schnitzler a déclaré que le péché le plus grave n'était pas une agression à l'eau de Javel ou des cas d'agressions sexuelles sur des enfants, mais bien la coopération avec des autorités civiles pour envoyer un autre juif en prison. 

Rompre le silence est tellement mal vu que le pÚre d'un délateur juif qui a contribué à faire coffrer des truands de sa communauté considÚre, qu'à ses yeux,son fils est mort.

Forts de ces enseignements et sachant toutes les abominations qui se sont produites au sein de l'Église catholique, y a-t-il une seule raison de penser que de tels actes d'horreur ne sont pas fortement susceptibles de se produire au sein de ces mouvements religieux qui font des pieds et des mains pour s'emmurer, se refermer sur eux-mĂȘmes et nous tenir Ă  trĂšs bonne distance? 

Devant l'extrĂ©misme, l'extrĂȘme vigilance s'impose.
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LA MACHINE À CHLOROFORMER

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Dans le Livre de l'Exode qui annonce la rencontre entre un peuple Ă©lu et le dieu d’IsraĂ«l, on trouve une disposition qui se lit comme suit :

«Pendant six années, tu ensemenceras la terre,
et tu en recueilleras le produit.
Mais la septiĂšme, tu lui donneras relĂąche
et tu la laisseras en repos.

C’est ce qu’on appelle la «shemitah» (Ś©Ö°ŚŚžÖŽŚ˜ÖžÖŒŚ”, en hĂ©breu). Il s’agit d’une sorte d’annĂ©e sabbatique qui revient tous les sept ans.

À Outremont, on dirait bien que cette disposition est tombĂ©e en dĂ©suĂ©tude. Cela fait au moins 30 ans que les leaders hassidiques d’Outremont labourent sans discontinuer ce que ce bon Abraham Ekstein appelle sa «terre d’accueil». Il semble bien que ce ne sera pas en 2016 qu’ils prendront leur annĂ©e de rĂ©mission et laisseront le terrain en jachĂšre.

Le 8 septembre dernier, les dirigeants du lobby ultraorthodoxe ont mobilisĂ© juste ce qu’il fallait de leurs ouailles pour pouvoir contester le rĂ©cent amendement au rĂšglement de zonage votĂ© et adoptĂ© Ă  la majoritĂ© du conseil d’arrondissement. Ils ne digĂšrent pas que les Ă©lues mettent un bĂ©mol sur l’implantation de nouveaux lieux de culte (toutes confessions confondues) sur le tronçon commercial de l’avenue Bernard. Ils refusent mĂȘme de considĂ©rer les nouveaux emplacements que l’arrondissement leur propose en Ă©change. Avec le rĂ©sultat que d’ici la fin de l’annĂ©e, les rĂ©sidents qui vivent sur ou autour de ce bout de rue devront donc se prononcer par rĂ©fĂ©rendum sur le maintien ou le rejet de cette interdiction.

Mais n’allez surtout pas penser que les gardiens du temple ont l’intention d’attendre le rĂ©sultat du rĂ©fĂ©rendum pour continuer d’imprimer leur empreinte dans la sphĂšre publique.

Dans quelques semaines, pour commĂ©morer le temps oĂč les israĂ©lites vivaient dans des huttes pendant leur traversĂ©e du dĂ©sert, les fĂȘtes de Souccot battront leur plein. Bon nombre de fidĂšles Ă©rigeront alors leurs cabanes sur les balcons de leurs rĂ©sidences, ce qui, en soi, n'est pas un problĂšme.

Mais faut-il rappeler l’incroyable crise des cabanes qu’avait connue Outremont il y a deux ans?

À l’époque, Mindy Pollak, la conseillĂšre hassidique de Projet MontrĂ©al, avait vigoureusement protestĂ© contre le projet du conseil d’arrondissement qui souhaitait simplement fixer la date Ă  partir de laquelle les ultraorthodoxes pouvaient Ă©riger des cabanes temporaires. Sans ce petit amendement qui ne changeait mĂȘme pas le nombre de jours (15) pendant lesquelles les souccot Ă©taient permises, les inspecteurs s'avouaient incapables de faire respecter le rĂšglement. MĂȘme la conseillĂšre ultraorthodoxe l'avait admis. Qu’à cela ne tienne, elle avait catĂ©goriquement refusĂ© que l’on corrige l'anomalie.

Alors que le tumultueux processus de consultation publique avait Ă©tĂ© complĂ©tĂ© et que la majoritĂ© des conseillĂšres s’apprĂȘtaient Ă  voter la modification au rĂšglement, Pollak, apĂŽtre autoproclamĂ© du dialogue, de l’harmonie et du bien vivre ensemble, avait quasiment dĂ©chirĂ© sa perruque sur la place publique. Tant et si bien que Marie Cinq-Mars s’était dĂ©gonflĂ©e et avait fait marche arriĂšre. Les nĂ©gligents pourront donc continuer de laisser traĂźner leurs restes de cabanes sur les façades de leurs rĂ©sidences.

18 avril 2016: Sur Hutchison, la rue oĂč habite la conseillĂšre Mindy Pollak, un de ses voisins n'a pas trouvĂ© le temps de ranger sa souccah de l'an dernier. Bof! Elle n'en sera que plus vite montĂ©e cette annĂ©e! Les voisins? Que le diable les emporte!

AprĂšs avoir rĂ©ussi Ă  faire dĂ©railler le projet de rĂšglement sur les souccot, on aurait pu croire que Pollak et ses pieux dirigeants se seraient satisfaits du statu quo. Pensez donc! La machine promotionnelle ne s'arrĂȘte jamais.

Au cours des mois de juin et juillet dernier, dans le cadre du MarchĂ© des Possibles, un Ă©vĂšnement organisĂ© en collaboration avec l’Arrondissement du Plateau-Mont-Royal, la conseillĂšre de Projet MontrĂ©al vendait pĂątisseries et barbes Ă  papa cachĂšres
 pour subventionner l’édification d’une souccah publique Ă  Outremont! 

Le Souccathon de Mindy Pollak et de ses Friends of Hutchison Street, en juin et juillet 2016.

Avec sa souccah de dĂ©monstration, quel message Pollak veut-elle nous transmettre? Nous montrer que cette fĂȘte se cĂ©lĂšbre dans l'allĂ©gresse familiale? Qu'elle est riche de symbolique? Qu'elle est magnifiquement dĂ©corĂ©e avec ses fruits, ses serpentins et ses beaux dessins d'enfants?Nous n'en doutons pas un seul instant, mais le point n'est pas lĂ .

À gauche, la vision de la fĂȘte offerte aux goys. À droite, l'ambiance allĂ©gorique rĂ©servĂ©e aux Happy Few.
Nous aurons beau ĂȘtre au fait des rĂ©jouissances intĂ©rieures, vous et moi ne «jouirons» jamais que d'une vue tristounette sur des ossaturesde plywoodhyper moches souvent installĂ©es en façade. Alors que la fĂȘte dure neuf jours, plusieurs ultrareligieux laissent traĂźner leurs huttes de fortune pendant des semaines, voire des mois. 

Sans mĂȘme parler de l'aspect sĂ©curitaire de ces installations bancales, avons-nous une seule raison d'apprĂ©cier cette absence totale de considĂ©ration pour le voisinage? Le comble, c'est que Pollak et le lobby qu'elle sert osent comparer cela Ă  nos traditionnelles dĂ©corations de NoĂ«l qui, avouons-le, sont devenues bien plus culturelles que cultuelles.Au moins, les jeux de lumiĂšre qui ornent arbres et fenĂȘtres ne sont pas rĂ©servĂ©s aux seuls rĂ©sidents laĂŻcs ou chrĂ©tiens. Ils Ă©gaient les nuits du solstice d'hiver de tous, sans distinction d'appartenance ou de croyances. 

En dĂ©pit de leur volontĂ© manifeste de se maintenir en marge de la sociĂ©tĂ© environnante, malgrĂ© leurs violations rĂ©pĂ©tĂ©es de diffĂ©rents rĂšglements municipaux, leur acharnement Ă  vouloir maintenir des synagogues et des Ă©coles illĂ©gales, leur mĂ©pris Ă  l’égard des plaintes formulĂ©es par ceux qui ne font pas partie de leurs sectes, les leaders ultrareligieux mĂšnent des campagnes de relations publiques de plus en plus agressives.
 
Cet Ă©tĂ©, la machine Ă  propagande hassidique a mis toute la gomme au MarchĂ© des Possibles. En haut: Cynthia Kelly, Mindy Pollak et le rabbin Yudi Winterfeld. En bas, Ă  gauche, le rabbin jongleur Zvi Herscovitch, expulsĂ© de Russie pour y avoir travaillĂ© illĂ©galement. À droite, Hersber Hirsch, ex-fraudeur dĂ©portĂ© et condamnĂ© aux É.-U. au milieu des annĂ©es 2000. Il est en compagnie du rabbin Gilbert CrĂ©misi (Ă  l'extrĂȘme droite sur la photo).













À grand renfort de rabbins jongleurs et autres, les intĂ©gristes ultraorthodoxes utilisent Ă  fond de train la machine Ă  chloroformer les goys.


Que ne ferait pas le rabbin Yudi Winterfeld pour réhabiliter l'image des souccot? Prétendre qu'il est passé au vert (et au français!) en tirant à vélo sa cabane de carton-pùte? Le codirecteur du mouvement loubavitch Chabar Mile End, immortalisé au coin des rues Bloomfield et Saint-Viateur.

Dans un effort concertĂ©, ils font mine de se prĂȘter au dialogue fraternel, Ă  la bienveillance et Ă  la comprĂ©hension mutuelle. Bien sĂ»r qu’ils sont prĂȘts Ă  nĂ©gocier avec les hors-caste, pourvu que cela se termine Ă  l’avantage des dieux. Jamais ils n’ont acceptĂ©de mettre une goutte d’eau dans leur vin cacher. Comme l'exprimait l'impayable Alex Werzberger il y a quelques annĂ©es: « Les empĂȘchements lĂ©gaux ou l'activisme soi-disant laĂŻciste... ne reprĂ©sentent que des problĂšmes contingents Ă  renverser ou Ă  contourner. »

Avouez que pour l'ÉtĂ© des Indiens, ça serait chouette, une souccah comme celle-ci devant Les Enfants Terribles.

Et ça grignote! Un bout d’erouv supplĂ©mentaire ici, une annonce-surprise de souccah publique lĂ , un nouveau bain rituel devant Les Enfants terribles et, une fois partis, pourquoi pas un concours de murales Ă  la gloire de leur Dieu tout puissant? 

«Crois au D.eu*Éternel
Honore D.eu Éternel
Sauvegarde la vie humaine
Respecte les relations familiales
Respecte la propriété d'autrui
Respecte les créatures vivantes
Établis des cours de justice 
Qui concrétisent ces lois»

Les rabbins Winterfeld et Cremisi ne disent pas s'ils se sont inspirés du programme Muralité de l'arrondissement du Plateau pour nous offrir, sur l'avenue Bernard, une murale-manifeste commanditée par Yahvé et que l'on pourrait intituler Les Sept Commandements.

Depuis l'automne 2015, entre l'épicerie cachÚre de l'avenue du Parc et la yeshiva-dortoir-synagogue inachevée de l'ancien restaurant La Grand-MÚre Poule, des artistes inspirés par la main de Dieu font grand étalage de leur foi à l'intention des passants qui déambulent dans l'espace public de l'avenue Bernard.

Si tout le monde peut aimer les petits poissons multicolores nageant dans une eau cristalline et foisonnante, le dazibao des Dieux promeut un message «subliminal» nettement moins consensuel. Pas besoin de savoir lire entre les lignes pour y identifier ici une propagande anti-avortement ultraconservatrice. On dirait mĂȘme que l'on y fait la promotion des tribunaux rabbiniques.

Tout rĂ©cemment, les fondamentalistes religieux ont modifiĂ© leur murale. Pour s'assurer que leur prĂȘche soit lisible en entier, ils l'ont reproduit plus prĂšs du trottoir de l'avenue Bernard. Pour que les hors-caste intĂšgrent mieux leur message, ils ont mĂȘme remplacĂ© le terme «D.eu» par «D-ieu». 

On sait bien que le rĂŽle du rabbin Yudi Winterfeld au sein du mouvement loubavitch Chabad Mile End est de «provide every Jew living and studying in the Mile End/Outremont neighbourhood with a warm, loving Jewish environment», mais il y a tout de mĂȘme des limites. Que les intĂ©gristes propagent leurs prĂȘches rĂ©actionnaires dans leurs synagogues, soit, mais on se passera volontiers qu'ils nous les imposent dans l'espace public sous la forme de panneaux-rĂ©clames.

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 *Les hassidim poussent le scrupule jusqu'à interdire l'utilisation du nom de «Dieu». Aussi, ils le tronquent ou le déforment et réfÚrent plutÎt à  «D.eu» ou «D-ieu».
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LA FIN DU MONDE EST À 7 HEURES

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«C'est la 3e fois
 en quelques mois
que l'arrondissement d'Outremont
tient des assemblĂ©es pendant une fĂȘte juive.
Ça commence à ressembler à de l'acharnement.
»

Sophie Thiébaut, Projet Montréal, 30 septembre 2016

Je ne sais pas si vous l’avez remarquĂ©, mais plus ça va, plus on a l’impression que Mindy Pollak est un vĂ©ritable «party animal»!

Depuis qu’elle a Ă©tĂ© Ă©lue dans le district Claude Ryan d’Outremont, Mindy rue dans les brancards et monte sur ses grands chevaux chaque fois qu’il est question de fĂȘtes. Et ce n'est pas ça qui manque, croyez-moi! Lorsque ce n’est pas Pourim, c’est Chavuot, Souccot, Yom Kippur, Roch Hachana, Chabbat, Pessa'h
 Alouette! 

Quand Richard Bergeron l’a dĂ©bauchĂ©e de son salon d’esthĂ©tique pour qu’elle porte les couleurs de Projet MontrĂ©al, avait-il oubliĂ© de lui prĂ©ciser qu’elle ne pourrait pas prendre congĂ© durant les 150 jours de cĂ©lĂ©brations et de commĂ©morations que compte le calendrier juif? Si c’est le cas, je comprends que la jeune fĂȘtarde ultraorthodoxe ne soit pas de bonne humeur. Devoir «puncher» Ă  l’HĂŽtel de Ville lors de Rosh Hodesh, par exemple, ce jour oĂč les femmes sont censĂ©es ĂȘtre «exemptes du labeur», ça Ă©cƓure sa fille.
 
 
Cette fois, Mindy est outrĂ©e que le conseil de l’arrondissement siĂšge le 3 octobre, jour de l’anniversaire de la CrĂ©ation du monde (Rosh Hachana). Pour l’élue hassidique, c’est la preuve que tous ses adversaires politiques ne savent pas vivre
 ensemble! Un peu plus et elle les accuserait de fomenter l’Apocalypse.

À en croire Sophie ThiĂ©baut, sa collĂšgue du Sud-Ouest, le fait que l’on pourrait parler du rĂ©fĂ©rendum de la rue Bernard, lundi soir Ă  7h, relĂšverait presque du blasphĂšme. Que Mindy et Sophie se rassurent. Projet MontrĂ©al et le lobby hassidique ont leurs antennes perpĂ©tuelles dĂ©ployĂ©es dans la salle du conseil d’arrondissement. Ils ne courent aucun risque de passer tout droit le jour du vote. D'ailleurs, le point 30.08 de l'ordre du jour de la soirĂ©e de lundi (ce soir!) donne dĂ©jĂ  toute l'information.

L’administration propose le dimanche 13 novembre 2016 pour le vote par anticipation et le dimanche, 20 novembre 2016 pour le vote rĂ©fĂ©rendaire. Le texte proposĂ© est le suivant: 

«Approuvez-vous le rĂšglement AO-320-B qui a pour objet d’interdire l’usage “culte et religion” dans la zone C-2, qui comprend l’avenue Bernard ?».

Vous aurez droit de voter au référendum si vous habitez à l'intérieur des zones en gris foncé ou en gris pùle.

Si Mindy et Projet MontrĂ©al se scandalisent, c’est probablement qu’ils ont oubliĂ© que d’autres avant eux ont tentĂ© de jouer la carte de l’indignation.


Rappelez-vous, en septembre 2012, la crise qu’avaient faite Marvin Rotrand, Michael Applebaum et Lionel Perez quand Anie Samson, la leader de l'opposition officielle Ă  l'HĂŽtel de Ville de MontrĂ©al, avait contestĂ© que l’on ajourne les travaux pour permettre aux trois Ă©lus de confession juive de participer au Yom Kippur. Selon la reprĂ©sentante de Vision MontrĂ©al, cela n'avait pas de sens de pĂ©naliser l’ensemble du conseil pour trois Ă©lus qui souhaitaient pratiquer leur foi. Elle avait mĂȘme proposĂ© aux trois fidĂšles qu’ils aillent cĂ©lĂ©brer le Jour du Grand Pardon sans ĂȘtre pĂ©nalisĂ©s financiĂšrement malgrĂ© leur absence.

Atteint dans sa foi profonde, Marvin Rotrand avait alors soutenu que les administrations avaient toujours respectĂ© les fĂȘtes des principales religions reprĂ©sentĂ©es sur le territoire de MontrĂ©al.


Les principales religions? Wouppelai! Rotrand Ă©tait en train de nous dire que le respect de la foi d’un groupe ne vaut que si sa croyance se trouve au top du hit-parade montrĂ©alais des cultes?

Si on suivait le raisonnement du conseiller de Snowdon, on ne suspendrait pas les travaux du conseil pour un Ă©lu municipal vietnamien qui souhaiterait aller cĂ©lĂ©brer la fĂȘte du TĂȘt, la seule journĂ©e de l’annĂ©e oĂč l’esprit de ses ancĂȘtres repasse sur terre? Encore du Deux poids, Dieu mesure!

À MontrĂ©al, selon Statistique Canada, la distribution des appartenances religieuses va comme suit : catholiques, 74,5 %;  protestants, 6,2 %;   musulmans, 3 %;  orthodoxes chrĂ©tiens, 2,8 %;  juifs, 2,6 %. Suivent les bouddhistes (1,1 %), les hindous (0,7 %) et les sikhs (0,2 %). Avec un «score» d’à peine 2,6 %, peut-on vraiment parler de religion principale pour nos amis Rotrand, Applebaum et Perez? Et Ă  1,1 %, s’agit-il d'un culte marginal?  En tout respect, il me semble que ce n’est pas le poids relatif des religions qui devrait ĂȘtre le barĂšme pour dĂ©terminer de la tenue ou de la suspension des travaux du gouvernement municipal.

Julius Grey a déjà clairement contredit les prétentions de Mindy Pollak et de Projet Montréal.

De toute façon, que Mindy ne vienne pas nous seriner que c'est de l'antisémitisme, de la xénophobie ou du racisme.

MĂȘme Julius Grey, l’ami des intĂ©gristes de tout poil, a clairement affirmĂ© (voir le reportage) qu'il Ă©tait tout Ă  fait en dĂ©saccord avec l’idĂ©e d’accorder des accommodements religieux collectifs aux Rotrand et Pollak de ce monde.

Pour lui, c'est trĂšs clair: «Les fĂȘtes pour lesquelles on ferme [les bureaux], n'ont rien de religieux. Ce sont des fĂȘtes de la sociĂ©tĂ© qui ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es journĂ©es fĂ©riĂ©es.» Tout au plus accepte-t-il qu'Ă  titre individuel, des croyants puissent prendre quelques jours de congĂ© durant l'annĂ©e sans ĂȘtre pĂ©nalisĂ©s.

Si Mindy est outragée par les propos de Julius Grey, elle a toujours le loisir de lui retirer le mandat que les leaders sectaires souhaitent lui donner afin de contester le récent rÚglement qui interdit la création de nouveaux lieux de culte sur la portion commerciale de l'avenue Bernard. Elle ferait économiser beaucoup d'argent à ses coreligionnaires belliqueux.
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Le GODLY SQUARE MILE

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Je ne sais pas ce que vous avez pensĂ© de la chroniquede Lysiane Gagnon Et si c’était le jour de NoĂ«l?publiĂ©e dans La Presse du 4 octobre? Je ne parle mĂȘme pas du jugement de valeur qu’elle porte sur l’à-propos de tenir une sĂ©ance du conseil un jour de fĂȘte religieuse ou sur le bien-fondĂ© du rĂšglement de zonage qu’elle remet en question. Limitons-nous aux prĂ©misses sur lesquelles elle s’appuie pour Ă©chafauder son raisonnement. 

Cela saute aux yeux qu’elle s’est fiĂ©e aveuglĂ©ment aux communiquĂ©s de presse de Projet MontrĂ©al qui, lui-mĂȘme s’en remet aux arguments et aux chiffres que finassent les leaders des sectes hassidiques pour perpĂ©tuer leur rĂŽle d’éternelles victimes auprĂšs du public et tenter de jeter l’opprobre sur les Ă©lues d’Outremont qu’ils accusent d’avoir utilisĂ© un outil rĂ©glementaire qui leur est lĂ©gitimement confĂ©rĂ©.

La chroniqueuse affirme que «c’est aprĂšs qu’un permis eut Ă©tĂ© accordĂ© pour la construction d’une synagogue dans la rue Bernard que le conseil a dĂ©cidĂ© de changer le rĂšglement de zonage.» Un instant! 

Si un permis pour la construction d’un bain rituel a effectivement Ă©tĂ© accordĂ© le 26 mai 2015, elle omet de dire que le conseil d’Outremont a annoncĂ© dĂšs janvier 2015la mise sur pied d’un processus de rĂ©vision de son rĂšglement encadrant les activitĂ©s religieuses sur deux artĂšres commerciales. Pour son information, la demande de permis des religieux n’a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e au service de l’amĂ©nagement urbain que le 17 mars 2015. Si le souci d’exactitude journalistique l’anime encore un tout petit peu, il aurait Ă©tĂ© bien qu’elle ne nĂ©glige pas de faire un minimum de recherche avant de publier des Ă©normitĂ©s.

Le document indiquant la date de demande du permis
Lysiane Gagnon soutient Ă©galement que la communautĂ© hassidique, forte d’une population de 25 000 fidĂšles, constitue 25 % des Ă©lecteurs et que mathĂ©matiquement, ce statut de minoritaire leur enlĂšve toute chance de gagner un rĂ©fĂ©rendum.

Pour la ramener sur terre, renvoyons la journaliste Ă  l’article que vient de publier l’éditeur du Journal Outremont.

RenĂ© Soudre qui, lui, a fait ses devoirs, soumet Ă  Mme Gagnon que dans toute sa grande diversitĂ©, la population totale d’Outremont n’est que de 24 000 habitants, que les communautĂ©s juives de l’arrondissement ne constituent pas 25 %, mais bien plutĂŽt 19 % de la population outremontaise. J’ajouterais que ces quelque 4 500 rĂ©sidents de confession ou de culture juive ne peuvent tous ĂȘtre assimilĂ©s Ă  la frange ultraorthodoxe.

On s’étonne encore d’un tel cafouillage de la part d’une chroniqueuse qui s’est pourtant dĂ©jĂ  demandé«Comment peut-on, dans une sociĂ©tĂ© instruite et dĂ©veloppĂ©e, confondre les Juifs en gĂ©nĂ©ral avec les hassidim, cette communautĂ© ultra-orthodoxe et marginale qui a autant de points communs avec les juifs que la secte des ApĂŽtres de l’Amour infini en a avec les catholiques?»

Finalement, l’éditeur du Journal OutremontrĂ©fute la conclusion de Mme Gagnon voulant que les hassidim sont prĂ©destinĂ©s Ă  perdre ce rĂ©fĂ©rendum. M. Soudre lui rappelle que ce ne sont pas tous les rĂ©sidents de l’arrondissement qui pourront se prononcer sur cet enjeu, mais bien «seulement les personnes habilitĂ©es Ă  voter dans la zone visĂ©e et les zones contiguĂ«s Ă  l’avenue Bernard, Ă  forte densitĂ© hassidique».

Il y a encore pire que la nĂ©gligence et l’incurie d’une journaliste. Quand Lysiane Gagnon rĂ©pĂšte bĂȘtement qu’il n’y a que quatre synagogues Ă  Outremont et que cela ne suffit plus aux besoins de cette communautĂ©, elle s’accommode de l’approche grossiĂšrement dĂ©magogique qu’utilisent Projet MontrĂ©al et son bloc Ă©lectoral hassidique.


Dans leur calcul, l’un et l’autre omettent mĂȘme de comptabiliser l’ancienne rĂŽtisserie La FusĂ©e qui est en train d’ĂȘtre transformĂ©e en bain rituel avec, en prime, toutes sortes d’activitĂ©s religieuses Ă  cĂŽtĂ© du Théùtre Outremont. Pas un traĂźtre mot non plus Ă  propos du centre religieux ultraorthodoxe qui, depuis 1999, se trouve au sous-sol de l’édifice Remax, Ă  l’angle des avenues Bernard et Outremont. 


À gauche: l'emplacement du futur bain rituel et centre hassidique qui remplacera l'ancienne rotisserie du 1260 Bernard (photo du bas). À droite: l'immeuble Remax (Ă  quelques enjambĂ©es de l'ancienne rotisserie - voir flĂšches) et son centre religieux du 1290 Bernard (photo du bas).

Ce n’est pas tout. Pour trafiquer les chiffres et tenter d’influencer et d’attendrir l’opinion publique en leur faveur, les leaders hassidiques et Projet MontrĂ©al se servent sans vergogne de la «frontiĂšre» qui sĂ©pare le Plateau et Outremont au beau milieu de la rue Hutchison.

En excluant volontairement de leur comptabilité les sanctuaires de la rue Hutchison qui appartient aux deux arrondissements, Projet Montréal et sa conseillÚre Mindy Pollak tentent de soustraire de leur inventaire pas moins de cinq synagogues (lire ma chronique Checkpoint Mindy) qui totalisent à elles seules tout prÚs de 4000 mÚtres carrés de locaux de priÚre (43 000 pieds carrés). Cela leur permet de surdramatiser la situation alors que moins de dix mÚtres séparent les deux cÎtés de la rue. 



C'est fou, n'est-ce pas, la pénurie de synagogues sur Hutchison et Durocher?

Si cette frontiĂšre Ă©tait aussi hermĂ©tique que semble le prĂ©sumer Projet MontrĂ©al, Mindy Pollak qui habite du cĂŽtĂ© Plateau de la rue Hutchison n’aurait jamais dĂ» se faire Ă©lire Ă  Outremont. Or, tous les jours, des hordes de fidĂšles traversent en tous sens cette limite territoriale virtuelle pour aller faire leurs ablutions (Ă  pied!) d'un cĂŽtĂ© et de l’autre.

À 90 mĂštres Ă  peine de la ligne de division des deux arrondissements (une distance qui peut mĂȘme se faire Ă  genoux!), l’avenue du Parc hĂ©berge six autres synagogues, entre Saint-Viateur et Van Horne. Bref, sur moins d’un kilomĂštre carrĂ© chevauchant Outremont et le Mile-End, pas moins de 19 lieux d’activitĂ©s religieuses hassidiques ont Ă©tĂ© clairement identifiĂ©s. Et encore! Dans ce fameux Godly Square Mile, on ne compte mĂȘme pas les lieux de priĂšre toujours clandestins! 


https://drive.google.com/file/d/0B6jtz9R1OsdcbEFrYlg2enhYMFE/view?usp=sharing
Cliquer sur la carte pour l'agrandir

Alors que l’arrondissement offre aux hassidim d’ouvrir une nouvelle zone de culte en bordure du campus universitaire qui jaillira bientĂŽt de terre, la conseillĂšre Pollak dĂ©lire publiquement en affirmant faussement qu’en raison de ce nouveau rĂšglement qui s’appliquerait Ă  la portion commerciale de l’avenue Bernard, «toute ouverture [de lieu de culte] est Ă  prĂ©sent interdite dans Outremont».

Cela ne semble pas troubler Lysiane Gagnon le moins du monde, pas plus, d’ailleurs, que cette autre dĂ©claration aberrante et outranciĂšre de Pollak voulant qu’Outremont est devenue la municipalitĂ© la plus restrictive du monde!


J’inviterais Lysiane Gagnon Ă  prendre connaissance des arguments forts pertinents qu'a soulevĂ©s sur toute cette question notre cĂ©lĂšbre metteur en scĂšne et ancien directeur artistique du Théùtre du Nouveau Monde, Olivier Reichenbach.

Les 8 et 9 juin dernier, s’exprimant sur la page Friends of Hutchison Street fondĂ©e par Mindy Pollak, M. Reichenbach a solidement dĂ©fendu le projet de rĂšglement du conseil d’Outremont.



Mme Diane Shea, la résidente d'Outremont qui a déposé la pétition destinée à faire reculer les élues sur le nouveau rÚglement de zonage.

RĂ©agissant Ă  la pĂ©tition dĂ©posĂ©e deux jours plus tĂŽt au conseil d’Outremont par Diane Shea, cette professeure d’histoire au CollĂšge Dawson qui faisait pression pour que les Ă©lues abandonnent le projet de rĂšglement, M. Reichenbach a Ă©tĂ© on ne peut plus clair.

«Il faudrait peut-ĂȘtre arrĂȘter un jour de brandir les sacro-saints (sic) «atteinte Ă  la libertĂ© de religion» ou «atteinte aux libertĂ©s des minoritĂ©s» pour un oui ou un non. Ça banalise lesdites libertĂ©s, et c'est comme crier au loup, un moment donnĂ© plus personne n'y prĂȘte attention.

«Je crois que l'arrondissement d'Outremont a parfaitement le droit, sinon le devoir, de décider des emplacements accordés aux lieux de culte, comme à toute installation destinée à recevoir du public, restaurant, salle de spectacle, commerce...»

Puis il s’est inscrit en faux contre l’argument des leaders hassidiques qui rĂ©clament que leurs lieux de culte soient construits Ă  proximitĂ© des rĂ©sidences des fidĂšles.

«Si vous habitez, disons la rue Hutchison, ou encore l'avenue Pratt, et que vous ĂȘtes un catholique pratiquant, quelle Ă©glise allez-vous frĂ©quenter? Allez-vous demander qu'on en construise une nouvelle prĂšs de chez vous parce que les Ă©glises existantes sont trop loin? Et allez-vous exiger qu'elle soit construite Ă  l'emplacement de votre choix, sans droit de regard de la part de la municipalitĂ© et des citoyens? Le concept de zonage n'existe pas pour rien. Par exemple, je ne pense pas que vous pourriez ouvrir un supermarchĂ© ou un (sic) Ă©picerie sur une rue considĂ©rĂ©e comme exclusivement rĂ©sidentielle. Enfin, la rue Bernard et l'avenue Laurier sont dĂ©jĂ  sursaturĂ©es pour ce qui est de la circulation et du stationnement.
»
 
Que rajouter Ă  cela? Une chose, peut-ĂȘtre. Si jamais des journalistes, des politiciens ou des goujats sans scrupules s’aventuraient Ă  qualifier M. Reichenbach de raciste, de xĂ©nophobe ou d’antisĂ©mite en raison de sa prise de position sur ce dossier, ça va mal aller. Il n'est pas le seul qui ne le prendrait pas.
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LA ROUTE DU GOLGOTHA

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Je ne vous l’avais pas dit? À la suite de la parution de la chronique bĂąclĂ©e de Lysiane Gagnon, le 4 octobre dernier, j’ai dĂ©posĂ© une plainte auprĂšs du Conseil de presse du QuĂ©bec. J’estime que son papier qui traitait, entre autres, du rĂ©fĂ©rendum sur l’interdiction de nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard Ă©tait truffĂ© d'inexactitudes, de faits erronĂ©s, d'allĂ©gations infondĂ©es et de faussetĂ©s qui sont de nature Ă  dĂ©sinformer le public et Ă  tromper les Ă©lecteurs Ă  quelques semaines Ă  peine du vote rĂ©fĂ©rendaire (cliquer ICI pour plus d'information sur le rĂ©fĂ©rendum). 

Puisque le vote se tiendra le 13 novembre 2016 (par anticipation) et le 20 novembre 2016 (jour du scrutin), il est peu probable que le Conseil de presse rende sa dĂ©cision avant la tenue du vote. Qu'importe. Je ne pouvais pas laisser passer cette grossiĂšre nĂ©gligence journalistique sans rĂ©agir. D’ailleurs, Ă  la suite de ma plainte, j’ai expĂ©diĂ© Ă  La Presse un texte pour rĂ©pliquer Ă  la chroniqueuse. Serez-vous surpris d’apprendre que le quotidien n’a pas cru bon de le publier? 

Ça ne nous empĂȘchera certainement pas, aujourd’hui, de battre en brĂšche une autre idĂ©e reçue que la journaliste colporte comme une vulgaire courroie de transmission, sans mĂȘme prendre la peine de se poser les questions les plus Ă©lĂ©mentaires.

Chaque fois que les leaders hassidiques dĂ©cident d’implanter un nouveau lieu de culte, ils invoquent les incroyables contraintes religieuses auxquelles leurs fidĂšles sont soumis.

Combien de fois nous ont-ils serinĂ© que le dieu d’Abraham ne peut pas blairer les fourgonnettes durant les jours sacrĂ©s? Qu’ils n’ont d’autre choix que d’établir leurs lieux de culte Ă  distance de marche de leur domicile? Si j’étais Ă  leur place, je m’estimerais chanceux que la Torah n’exige pas qu’ils s’y rendent Ă  genoux comme les disciples du FrĂšre AndrĂ© qui frĂ©quentaient l’Oratoire Saint-Joseph! 

En fait, la seule raison pour laquelle les bonzes ultraorthodoxes ressassent ce faux argument de la proximitĂ©, c’est qu’ils voudraient pouvoir bivouaquer oĂč bon leur semble, comme dans le bon vieux temps.

Si nous dĂ©roulions une carte de MontrĂ©al, mĂȘme Lysiane Gagnon pourrait comprendre que le prĂ©texte de la distance de marche est tout Ă  fait spĂ©cieux et abusif.

Facile à prouver. Avec ses 3,84 km2, Outremont constitue le plus petit des 19 arrondissements de la métropole. Il est deux fois moins grand que Le Plateau et prÚs de six fois moins étendu que Rosemont.


Et ce n’est pas tout. La trĂšs grande majoritĂ© des familles hassidiques d'Outremont se trouve regroupĂ©e sur une bande de 500 m de large (entre les rues Hutchison et Outremont) par 1,3 km de long (entre Laurier et Van Horne). Calculez cela comme vous voulez, ça donne Ă  peine 0,65 km2. Aussi bien dire un mouchoir de poche!

Et on veut nous faire croire que le rĂšglement de zonage qui souhaite interdire les nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard rendra physiquement impossible aux hassidim, aux tĂ©moins de JĂ©hovah, aux adventistes du septiĂšme jour, aux Ă©vangĂ©listes, aux mormons, aux catholiques et aux raĂ«liens de ce petit monde de pratiquer leur foi!

Je ne sais pas pour vous, mais quand j’étais au primaire, j'allais Ă  l’école Ă  pied. Vous me direz que ce n’est pas la mort d’un enfant de dix ans de se taper 1,8 km (1,1 mille, Ă  l'Ă©poque) pour aller en classe. Non seulement je vous le concĂšde, mais j’ajouterais que c’était un pet! À tel point, d'ailleurs, que je retournais manger Ă  la maison tous les midis. J’avalais 7,8 km de trottoir par jour, cinq jours par semaine, 44 semaines par an. En tout, 1716 km, aussi bien en janvier qu’en juin. C’était plus que trois fois MontrĂ©al-QuĂ©bec, aller-retour!

Je voudrais bien connaĂźtre ce qu’ils considĂšrent ĂȘtre une distance de marche raisonnable. Est-ce 500 m? 600 m? 700 m? 1000 m? 2000 m?

Cliquer sur la carte ci-contre pour l'agrandir

Faut-il qu’un poupon soit en mesure de s’y rendre Ă  quatre pattes? Qu’un patriarche chevrotant y arrive sans avoir l’impression d’avoir escaladĂ© le Golgotha? Saint mont du Calvaire! À ce compte-lĂ , un grabataire pourra exiger d’avoir sa synagogue dans sa chambre!

Lorsque le conseil d’arrondissement avait proposĂ© d’ouvrir une nouvelle zone (appelĂ©e C-6) pour permettre l’implantation de lieux de culte sur l’avenue Durocher, juste au nord de Van Horne, Mindy Pollak, la conseillĂšre de Projet MontrĂ©al, et les tĂ©nors hassidiques ont refusĂ© net.


Pensez donc! C’était bien trop loin! C’est ce qu’ils ont rĂ©pĂ©tĂ© Ă  Lysiane Gagnon qui nous l’a refilĂ© comme parole d’évangile.

Mais est-ce vraiment le cas? Calcul fait, à peine 790 m séparent la future synagogue de la rue Bernard de cette zone C-6 sur laquelle les ultraorthodoxes ont relevé le nez (voir la carte ci-contre).

Est-ce raisonnable de demander Ă  des gens de marcher 790 m pour sauver leurs Ăąmes? La meilleure façon de le savoir serait de se fixer un barĂšme Ă  partir d'un cas rĂ©el. Ça tombe bien, car j'ai le gars qu'il faut. Mon bon ami Michael Rosenberg est l'Ă©talon de mesure par excellence pour faire ce test d'endurance. 

Voyez donc. Chaque jour de sabbat, chaque jour de fĂȘte, le plus important mĂ©cĂšne de la communautĂ© hassidique montrĂ©alaise quitte son domicile de la rue Outremont pour se rendre jusqu’à sa synagogue du 5363 Hutchison.

Depuis des lustres, Michael se farcit pas moins de 915 m Ă  pied (voir l'illustration ci-contre)pour aller faire ses ablutions Ă  la synagogue Belz fondĂ©e par son paternel. Encore aujourd’hui, Ă  62 ans, ce bon QuĂ©bĂ©cois nĂ© le jour de la Saint-Jean Baptiste se tape allĂšgrement le trajet aller-retour (1,8 km) sans se plaindre de devoir laisser sa grosse berline dans le driveway. C’est quatre fois moins que ce que je devais faire quotidiennement pour aller Ă  l’école. Jusqu'Ă  il n'y a pas si longtemps, mĂȘme son pĂšre David, le fondateur du Groupe Rosdev, usait ses semelles pour aller s'y recueillir.


Beau temps, mauvais temps, rien n'arrĂȘtait Michael Rosenberg  et le patriarche David de se rendre Ă  pied Ă  la synagogue du 5253 Hutchison que Mindy Pollak et Projet MontrĂ©al se gardent bien d'inclure dans la banque des lieux de culte hassidiques d'Outremont. PĂšre comme fils habitent pourtant l'arrondissement de Marie Cinq-Mars.

Que diable faudra-t-il de plus pour que les Lysiane Gagnon de ce monde arrĂȘtent de nous casser les pieds avec ces histoires de podomĂštres divins qui ne tiennent pas la route?
 
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ET VLAN SUR LE GLAND! ou QUAND UN LAÏC AVERTI EN VAUT DEUX!

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Vous connaissez l’adage. «Si c’est Ă©crit dans La Presse, ça doit ĂȘtre vrai!» AprĂšs Lysiane Gagnon, c’est au tour de MichĂšle Ouimet de s'improviser juge et partie dans l’affaire des lieux de culte sur le tronçon commercial de l’avenue Bernard. Et deux fois plutĂŽt qu'une. Elle peut bien traiter les Ă©lues d’Outremont de tatillonnes et bĂȘtes en raison du rĂšglement qui vient d’ĂȘtre adoptĂ©. Elle raisonne elle-mĂȘme en petite fonctionnaire pinailleuse.

Si Outremont s’est fusionnĂ©e Ă  la grande ville et qu’elle fait partie intĂ©grante de la mĂ©tropole, pourquoi la chroniqueuse se borne-t-elle Ă  tenir une comptabilitĂ© de gratte-papier? Voue-t-elle un culte au cadastre de lotissement comme ces bons colons qui recevaient le MĂ©rite du dĂ©fricheur des mains de Duplessis?

Apprenons Ă  Mme Ouimet que ce n’est pas un, mais bien trois endroits qui servent dĂ©jĂ  de lieux de priĂšres sur Bernard. Et c'est sans parler du quatriĂšme qui s’en vient au coin de Bernard et Champagneur.



À gauche, avec ses vitrines solidement briquetĂ©es, la façade de la synagogue du 1075 Bernard ressemble Ă  un bunker de motards. À droite, au sous-sol de l'Ă©difice Remax du 1290 Bernard, se terre un autre centre religieux ultraorthodoxe.La carte des erouvs d'Outremont est fixĂ©e au mur

Comme Marie Cinq-Mars, MichĂšle Ouimet ne semble pas pouvoir regarder plus loin que son nez. Elle se refuse Ă  prendre en compte la synagogue qui loge au coin de Bernard et Hutchison.

DĂ©solĂ©! Sorry! Cette synagogue en chantier depuis neuf ans au coin de Bernard et Hutchison ne peut pas ĂȘtre prise en compte? C'est vrai qu'elle dĂ©passe de deux enjambĂ©es la frontiĂšre d'Outremont.

Imaginez! Cet immeuble, d’abord occupĂ© illĂ©galement dĂšs 2007, puis dĂ©labrĂ© pendant sept ans et encore «à moitiĂ© construit depuis deux ans» (dixit Ferrandez) se trouve Ă  quelques mĂštres de la frontiĂšre d’Outremont. Mais
 Tut! Tut! Tut! Foi d’arpenteur, ça ne compte pas!

La journaliste se dit renversée du fait qu'une administration municipale puisse faire un rÚglement alors qu'il y a si peu de synagogues. C'est quoi son problÚme?
 


MĂȘme s’il n’y avait eu aucune synagogue et aucun autre lieu de culte sur Bernard, ça change quoi Ă  la lĂ©gitimitĂ© de rĂ©glementer le zonage? Y a-t-il un quota minimum prĂ©vu dans la Loi sur les citĂ©s et villes avant que les Ă©lus puissent procĂ©der? Pour rĂ©glementer les bars de danseuses ou les dĂ©bits de boisson, faudrait-il aussi attendre qu’il y en ait 10 ou 15 avant qu’un changement au zonage puisse se justifier? Dans tous les autres arrondissements oĂč les Ă©lus ont choisi de restreindre le nombre de lieux de culte sur leurs rues commerciales, a-t-on criĂ© au scandale? A-t-on vilipendĂ© les conseils d’arrondissements pour crime de lĂšse-Ă©vangĂ©lisme. Quelqu’un s’est-il fait traiter d’antiraĂ«liens, d'antihaĂŻtiens?


OĂč Ouimet est-elle allĂ©e pĂȘcher l’argument farfelu et dĂ©magogique voulant qu’on attribue Ă  une synagogue les malheurs de l’avenue Bernard? N’importe quoi!

Elle ne se gĂȘne pas non plus pour rĂ©pĂ©ter les faussetĂ©s que sa collĂšgue Lysiane Gagnon avait elle-mĂȘme publiĂ©e le 4 octobre dernier. 

Comme la grenouille qui voulait en imposer au bƓuf, cela fait au moins 11 ans que les hassidim racontent constituer 25% de la population d'Outremont et connaĂźtre une croissance de 5% par annĂ©e. Pourtant, les derniĂšres statistiques municipales (2011) chiffrent Ă  19% le pourcentage de citoyens juifs (qu'ils soient ultrareligieux, moyennement pratiquants ou laĂŻcs).

Ouimet et Gagnon jouent aussi au tĂ©lĂ©phone arabe avec cette rumeur voulant que c’est aprĂšs que Michael Rosenberg eut dĂ©posĂ© une demande de permis pour une nouvelle synagogue en mai 2015 que les Ă©lues d’Outremont ont dĂ©ballĂ© leur rĂšglement en vitesse. HĂ©las! Une contre-vĂ©ritĂ© rĂ©pĂ©tĂ©e 1 000 fois ne devient pas une vĂ©ritĂ©.

Pour avoir l’heure juste sur la question, consultez ma chronique Le Godly Square Mile. Si La Presse avait acceptĂ© de publier le correctif que j’avais adressĂ© Ă  Lysiane Gagnon, peut-ĂȘtre que Ouimet n’aurait pas fait rebelote avec ces cancans boiteux, quoi que
 rien n’est moins sĂ»r. La Presse a prĂ©fĂ©rĂ© publier hier une lettre de deux hommes du monde en proie Ă  une attaque de panique aiguĂ«. Ils vont jusqu’à invoquer «un recul alarmant de la libertĂ© religieuse». Pour un lieu de culte, comme dirait Ouimet? Avant d’ameuter Ban Ki-moon, je leur suggĂ©rerais de respirer par le nez.

Quant Ă  ce bon vieux Julius Grey qui flaire le pactole et tente de ferrer le gros poisson avec ses Ă©noncĂ©s gĂ©nĂ©riques Ă  l’emporte-piĂšce, il peut bien rĂ©pĂ©ter tant qu’il voudra «[qu’] on ne peut pas utiliser le zonage pour empĂȘcher l’établissement de lieux de culte». Il n’est quand mĂȘme pas pour dire Ă  MichĂšle Ouimet qu’il pense que sa cause est bancale. Et encore moins Ă  Michael Rosenberg qui lui rapportera (encore!) plein de bacon.



Ce n'est pas parce que Julius Grey le dit que c'est vrai. J'en suis la preuve vivante. Il est ici en conciliabule avec Alex Werzberger, Martin et Michael Rosenberg, lors de mon 2e procĂšs... qu'ils ont tous les quatre perdu!

À la question «Est-ce que le rĂšglement rend plus difficile ou presque impossible la pratique de cette forme de judaĂŻsme? », Grey patine : «Si la rĂ©ponse est oui, il y a apparence d’inconstitutionnalitĂ©.» On ne voudrait pas faire de peine Ă  quelqu’un, mais si la rĂ©ponse Ă©tait non, comme nous le croyons fermement? On ne sauverait pas seulement les apparences, mais la constitutionnalitĂ© tout entiĂšre. Et vlan sur le gland!

N’en dĂ©plaise Ă  Julius, le cas qui nous occupe est tout autre que ce qu’il vient d’énoncer Ă  la journaliste. Bien sĂ»r, si l’arrondissement avait dĂ©crĂ©tĂ© un bannissement total sur tout son territoire, il se ferait rabattre le caquet par les tribunaux en deux temps, trois mouvements. Mais voilĂ . Le rĂšglement de zonage n’interdit pas l’ouverture de nouveaux lieux de culte Ă  Outremont. Le rĂšglement
 RÉGLEMENTE! Oui, ça peut se faire sur le territoire, mais pas n’importe oĂč et de n’importe quelle façon. C'est triste Ă  dire, mais en attendant que la loi de
YahvĂ© fasse foi de tout, l’arrondissement a encore voix au chapitre.

On est Ă  des annĂ©es-lumiĂšre d’une interdiction de pratiquer leur religion comme le prĂ©tendent les Feig, Werzberger, Rosenberg et cie. D’ailleurs, quand on a eu Ă  se frotter Ă  cette trinitĂ© sectaire, maniganceuse, arrogante, dĂ©linquante et bully (consultez le lourd dossier des Rosenberg), c’est toujours Ă©mouvant d’entendre le premier dire qu’ils ont de la grosse pĂ©-peine de se sentir rejetĂ©s,le deuxiĂšme, faire l’éloge de la comprĂ©hension universelle et le troisiĂšme, avoir le culot de prononcer le mot «bonne foi».

Au cours des deux procĂšs que les Werzberger et Rosenberg pĂšre et fils m’ont collĂ©s aux fesses Ă  la Cour du QuĂ©bec et en Cour supĂ©rieure, les juges ont pu apprĂ©cier l’hypocrisie, la fourberie et leurs ribambelles de mensonges avant de me blanchir sur toute la ligne.

MichĂšle Ouimet termine sa chronique avec l’argument rĂ©chauffĂ© que nous ont toujours servi les dirigeants hassidiques. «Watch out, les boys! Si vous ne vous pliez pas Ă  nos demandes, ça risque de vous coĂ»ter cher.» Pour une histoire d’érouv qui a virĂ© en eau de boudin, combien de dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires, combien de centaines de milliers de dollars, Outremont, les autoritĂ©s gouvernementales et policiĂšres et des rĂ©sidents ont-ils Ă©tĂ© obligĂ©s d’engloutir pour forcer les gourous hassidiques et leur suite Ă  se conformer aux lois et rĂšglements qui nous rĂ©gissent tous autant que nous sommes?

 
Werzberger et Ekstein peuvent bien raconter devant les caméras
«[qu’]il n'y a rien de pire que de se retrouver en cour, mĂȘme si on gagne», n’empĂȘche que les grosses lĂ©gumes de la secte ont toujours privilĂ©giĂ© le recours Ă  la maniĂšre forte et aux menaces de poursuites pour intimider, tenir tĂȘte ou en imposer aux autoritĂ©s et Ă  ceux et celles qu'ils considĂšrent des trouble-fĂȘte.

Y a-t-il une synagogue qui n’ait donnĂ© lieu Ă  une partie de bras de fer entre les dirigeants hassidiques et les administrations locales au cours des 30 derniĂšres annĂ©es?

Souvenez-vous de la synagogue illégale
au coin de Lajoie et Durocher. Le dossier a traĂźnĂ© 22 ans et en dĂ©pit des jugements, les administrateurs de ce lieu de culte clandestin ont fait les tĂȘtes de lard pendant dix ans avant de dĂ©placer leurs pĂ©nates au coin de Durocher et Van Horne oĂč, pendant sept autres annĂ©es, ils en ont Ă  nouveau fait voir de toutes les couleurs Ă  l’administration municipale. Entre les interruptions prolongĂ©es du chantier, la rĂ©vocation de permis pour non-respect des normes de construction et le bras de fer juridique, cela a tout de mĂȘme coĂ»tĂ© 100 000$ aux citoyens d'Outremont. Uniquement pour ce dossier! Ça ressemble Ă©trangement Ă  ce que vit Ferrandez avec la synagogue au coin de Bernard et Hutchison, pour ne nommer que celle-lĂ .



Voilà ce que l'on retrouvait avant-hier sur la page Facebook de Luc Ferrandez. Je rappellerai au maire du Plateau que cela fait neuf ans qu'elle est en chantier et qu'elle ne respecte ni les normes, ni les commerces voisins, ni les résidents du quartier. Une honte!

Comment la chroniqueuse qui habite le Mile End peut-elle soutenir que le Plateau Mont-Royal n'a pas de problÚmes avec les lieux de culte hassidiques? Est-elle de mauvaise foi ou ignorante de la réalité?

Le 5 aoĂ»t 2010, j'avais justement guidĂ© Richard Bergeron et les conseillers Ă©lus de Projet MontrĂ©al pour une petite visite des synagogues du Mile End. Ils avaient Ă©tĂ© impressionnĂ©s par les allures de taudis infects, les vitrines brisĂ©es ou tapissĂ©es de papier Kraft et d'autres matĂ©riaux de fortune de plusieurs de ces lieux de culte dont certaines, en plus de dĂ©figurer le paysage, opĂ©raient sans mĂȘme dĂ©tenir de certificats d'occupation. Aujourd'hui, plus de six ans plus tard, plusieurs de ces lieux lugubres sont encore et toujours des pustules inadmissibles dans le dĂ©cor.



À gauche, la synagogue du 5843 Hutchison (Ă  quelques maison au nord de Bernard) en 2010, au moment ou l'Ă©quipe Projet MontrĂ©al l'a visitĂ©e en ma compagnie. À droite, le mĂȘme taudis il y a deux mois. Pas de problĂšmes, vous dites?


À gauche, la synagogue du 6082 avenue du Parc (coin Van Horne) en 2008. À droite, la mĂȘme insulte en 2016. Alex Norris, le conseiller de Projet MontrĂ©al, a toujours prĂ©tendu ne pouvoir rien faire! Il ne voulait surtout pas se les mettre Ă  dos!

Opportuniste Ă  souhait, Luc Ferrandez saute sur l’occasion que lui donne la chroniqueuse pour faire du Outremont bashing. À moins d’un an des Ă©lections municipales oĂč il espĂšre que sa conseillĂšre hassidique Mindy Pollak ne sera pas la seule Ă©lue de Projet MontrĂ©al dans Outremont, il sait flatter les leaders ultraorthodoxes dans le sens du schtreimel! J'ai bien hĂąte de voir si les mĂ©chants Ă©lecteurs du camp du OUI lui prĂ©senteront l'autre joue!

Le maire du Plateau peut bien dire aujourd'hui que nos rĂšglements sont trop rigides. C'est pourtant lui qui, le 4 juin 2013, clamait sur sa page Facebook qu'il fallait «Plus exiger [de la communautĂ© hassidique] pour mieux accueillir». Quant Ă  son commentaire voulant «[qu’]il faut vraiment ĂȘtre gonflĂ© pour dire non» Ă  une communautĂ© qui «a le droit d’obtenir un lieu de culte», Ferrandez est dans le champ puisqu'avec son rĂšglement amendĂ©, Outremont n'interdit absolument pas les lieux de culte. Il souhaite simplement «prĂ©server les artĂšres qui irriguent le quartier», comme le dit si joliment François Cardinal dans son Ă©ditorial d'aujourd'hui.

Je n'avais pas eu vent que Projet MontrĂ©al proposait «une voie du compromis» oĂč l'interdiction des lieux de culte ne concernerait que les rez-de-chaussĂ©e. Si c'est le cas, pourquoi Projet MontrĂ©al a-t-il permis l'Ă©tablissement d'une nouvelle synagogue sur deux Ă©tages au 5446-5448 avenue du Parc?


Le 5446-5448 avenue du Parc: Un autre joyau inachevé depuis 2015 dans le fief de Luc Ferrandez

Non seulement cette synagogue (comme d'autres!) est demeurée inachevée depuis 2015, mais en plus, selon l'article 39 du rÚglement 11-018, son permis de transformation est caduc et nul depuis le 25 août 2016! (voir ci-bas). Comme on dit dans la langue de Shakespeare, c'est du «déjà vu!».



Un autre permis non respecté... pour faire changement!

En dĂ©fiant et mĂ©prisant les communautĂ©s qui les entourent, en criant Au meurtre! pour tout et pour rien, en contestant chaque petit point qui ne rĂ©pond pas Ă  100% Ă  leurs exigences extraordinaires, en s'entĂȘtant Ă  laisser leurs lieux de culte ressembler Ă  des soues Ă  cochon, les rabbins pensent-ils que cela prĂ©dispose les Ă©lus et les citoyens Ă  les accommoder avec magnanimitĂ©?

Ce qui m'amÚne à me poser une autre question à la suite de l'article de la chroniqueuse de La Presse. Les autorités outremontaises ont-elles vraiment le monopole du «colletaillage» avec les ultraorthodoxes?

Passons sur les Ă©piques Ă©chauffourĂ©es judiciaires qui ont hantĂ© et saignĂ© les coffres des municipalitĂ©s de Boisbriand, de Sainte-Agathe, Saint-Adolph d'Howard, Val Morin, Saint-Eustache. D’aucuns diront que les QuĂ©bĂ©cois sont reconnus pour leur indĂ©crottable intolĂ©rance et leur esprit de clocher. Alors, allons donc voir au-delĂ  de nos frontiĂšres de culs terreux.

Aux États-Unis, et particuliĂšrement au New Jersey et dans l’état de New York, le climat est orageux partout oĂč les sectes hassidiques sont florissantes.

Allez faire un tour Ă  Brooklyn, la grande ville policĂ©e, pour le fun. Vous verrez que Williamsbourg, Crown Heights, Boro Park n’y Ă©chappent pas. Sortez Ă  Bloomingburg (voir la vidĂ©o), Chester, East Ramapo, Lakewood, New Square, etc. ArrĂȘtez Ă  Kiryas Joel et Monroe, deux villages du New Jersey oĂč s'affrontent solidement hassidim et non hassidim dans un rĂ©fĂ©rendum Ă  propos d'une question de territoire (cliquer ici pour visionner l'extrait du documentaire Love Thy Neighbour). Vous verrez qu'Ă  cĂŽtĂ© de ça, les Outremontais sont doux comme du sucre d'orge.



Love Thy Neighbour (cliquer ici pour le documentaire complet)

Évidemment, on ne parlera pas de la guerre rangĂ©e qui sĂ©vit entre les ultraorthodoxes d’IsraĂ«l et les juifs laĂŻcs. Ça pĂšte au quotidien, mais lĂ -bas, personne n’aurait l’idĂ©e de qualifier de racistes ou de xĂ©nophobes ceux qui s'accommodent mal du diktat des fondamentalistes.

Pour finir, j'aimerais éclaircir un point avec Abraham Ekstein, ce nouveau porte-parole hassidique que semble avoir tant apprécié la chroniqueuse.


Abraham, vous qui vous disiez si prĂ©occupĂ© par l’argent du contribuable, pourquoi avez-vous demandĂ© la tenue d'un rĂ©fĂ©rendum Ă  65 000$ si vous aviez dĂ©jĂ  annoncĂ© votre intention de contester le rĂšglement devant les tribunaux? Vous espĂ©riez le gagner? Ah bon! Je comprends mieux, maintenant. Vous ĂȘtes comme Trump: «I'll accept the election results — 'if I win'»!

C'est ce mĂȘme homme qui soutient que la dĂ©mocratie ne consiste pas Ă  Ă©couter une majoritĂ© pour imposer sa loi aux minoritĂ©s. Attendez le jour oĂč ils seront vraiment majoritaires dans Outremont. On verra s'il tiendra le mĂȘme discours.

Rappelez-vous de la prémonition que nous avait faite Steven Lapidus, un spécialiste du fait hassidique en Amérique du Nord dans le magazine Senior Times:



 «If [Hasidim] are not going to move, 
they are going to dominate. 

 If you want to come to a peaceful resolution
to the problems in Outremont,
 don’t wait until Hasidim are the majority.»

Un laĂŻc averti en vaut deux, n'est-ce pas?


Caricature de Chapleau dans La Presse de ce matin
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LE CLAN DES TZADIKIM

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Ces derniĂšres annĂ©es, vous l’aurez peut-ĂȘtre remarquĂ©, plusieurs groupuscules ont germĂ© sur Internet dans le fertile terreau ultrareligieux d’Outremont et du Plateau.


AprĂšs que Mindy Pollak, adepte de la secte Vizhnitz et de Projet MontrĂ©al, eut lancĂ© Friends of Hutchison Street, en 2011, sous la tutelle du lobbyiste ultraorthodoxe Mayer Feig, suivirent, en 2012, les pages Bill 613 et Outremont Hassid (l’un créé par un rabbin hassidique, l’autre par des activistes ultraorthodoxes), puis Rue Hutchison, un blogue mis en ligne en 2013 par Christian Aubry, un rĂ©sident d’origine française se disant athĂ©e. En 2014, mĂȘme les Filles et fils d'un QuĂ©bec ouvert se sont joint Ă  ce club sĂ©lect qui prĂȘche le dialogue sincĂšre, la paix sociale, la compassion, l’harmonie avec la communautĂ© hassidique, le multiculturalisme Ă  gogo, voire (qui peut ĂȘtre contre la vertu?) la paix dans le monde.

Depuis novembre 2016, dans la foulĂ©e de la campagne rĂ©fĂ©rendaire, une nouvelle vague d’amour et d’ouverture inclusifs s’est mise Ă  dĂ©ferler en ligne. Les Citoyens pour un Outremont inclusif, Le Pont d'Outremont et le ComitĂ© de promotion du pluralisme au sein des Ă©coles d'Outremont sont apparus dans le paysage fleur bleue du quartier. Ce dernier groupuscule fermĂ© qui compte 32 membres nous a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© lors de la derniĂšre sĂ©ance du conseil d’arrondissement.


Ça sentait presque la lavande dans la salle du conseil lorsque Mme Claire Trottier, soutenue par Jennifer Dorner, Rani Cruz, BĂ€rbel KnĂ€uper et Michelle Smith, s’est prĂ©sentĂ©e au micro, le 9 janvier dernier, pour rĂ©clamer, au nom du nouveau comitĂ©, que la Kermesse Soleil du parc Beaubien se tienne dorĂ©navant le dimanche plutĂŽt que le samedi. 

Claire Trottier, Jennifer Dorner, BÀrbel KnÀuper, Rani Cruz et Michelle Smith

Le samedi Ă©tant jour de shabbat, Mme Trottier et ses coĂ©quipiĂšres estiment que la communautĂ© hassidique est injustement frustrĂ©e d’une occasion en or de cĂ©lĂ©brer main dans la main avec l’ensemble de la population outremontaise. Pour elles, maintenir la kermesse le samedi, c'est condamner les hassidim Ă  ĂȘtre des laissĂ©s-pour-compte de la sociĂ©tĂ©. Cela va Ă  l’encontre de l’idĂ©al du mieux vivre ensemble.

Il fallait ĂȘtre particuliĂšrement gonflĂ© et avoir les doigts de pied en Ă©ventail pour formuler une telle requĂȘte. Mme Trottier ne semble mĂȘme pas avoir rĂ©alisĂ© que le dimanche, les enfants hassidiques sont tous Ă  l’école et que pour rien au monde ils ne sĂ©cheraient leur endoctrinement religieux pour aller se frotter Ă  des non-croyants aux mƓurs dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es.
 

Claire Trottier présentant aux élues ses alliées sans peur et sans reproche dans la salle du conseil.

Pour qui frĂ©quente le moindrement les cĂ©lĂ©brations et les Ă©vĂšnements qui ont cours depuis des annĂ©es dans l’arrondissement, le constat est pourtant trĂšs clair. Les dirigeants hassidiques ne favorisent pas (quand ils ne rĂ©prouvent pas) le rapprochement de leurs ouailles avec l’ensemble de la population goy. À leurs yeux, cela met en pĂ©ril la cohĂ©sion du groupe, menace leurs valeurs identitaires et risque, Ă  terme, d’encourager les dĂ©fections, voire, oh! Horreur suprĂȘme, les mariages interculturels avec des non-juifs. Bref, les maĂźtres Ă  penser craignent de perdre leur ascendant et le contrĂŽle sur leurs disciples.

La mairesse Cinq-Mars a eu la prĂ©sence d’esprit de rappeler Ă  Mme Trottier que plusieurs Ă©vĂšnements de l'arrondissement se tenaient les dimanches. Mais avec quel succĂšs pour le vivre-ensemble?


À gauche, en 2013: le lobbyiste Mayer Feig, le seul hassidim Ă  s'ĂȘtre montrĂ© le bout du nez lors de la  premiĂšre Ă©dition de La foulĂ©e des parcs. À droite,le mĂȘme Ă©vĂšnement en 2016: les mamans hassidiques demeurent impermĂ©ables Ă  l'Ă©vĂšnement familial.

Depuis 2009, par exemple, Outremont en famille remue ciel et terre pour encourager les familles Ă  dĂ©velopper un fort lien d’attachement au quartier. On doit Ă  cet organisme Ă  but non lucratif la crĂ©ation, entre autres, de La FoulĂ©e des parcs, un Ă©vĂšnement dominical qui propose un parcours non compĂ©titif de deux kilomĂštres Ă  travers les espaces verts du quartier. Poussettes et marche Ă  pied sont encouragĂ©es, ce qui a fait dire Ă  Claire Isabelle Mauffette, la prĂ©sidente de l’OBNL, que cette activitĂ© s’adressait directement aux mĂšres de la communautĂ© hassidique. Or en 2016, aprĂšs quatre Ă©ditions, les familles hassidiques brillent toujours par leur absence.

Le Théùtre Outremont a bien tentĂ©, lui aussi, de faire de sa scĂšne un lieu de rassemblement oĂč tous seraient les bienvenus. Il y a environ deux ans, Raymond Cloutier, son directeur gĂ©nĂ©ral, avait mĂȘme projetĂ© le film Shekinah (PrĂ©sence divine, en hĂ©breu), une incursion promotionnelle bien orchestrĂ©e au sein d’une Ă©cole ultraorthodoxe pour filles. Quelques rabbins, des juifs ultra-orthodoxes et beaucoup de juifs non orthodoxes s’y sont prĂ©sentĂ©s, mais des tabous comme l’interdit de mixitĂ© sont vite venus Ă  bout des bonnes intentions des organisateurs du théùtre.

Caricature de Beaudet

Cela n’est pas sans nous rappeler l’histoire qui avait entourĂ© le lancement, Ă  la bibliothĂšque d’Outremont, de Lekhaim!, un recueil de chroniques de la vie hassidique Ă  MontrĂ©al. L'auteure, Malka Zipora, mĂšre de 12 enfants Ă©levĂ©s Ă  Outremont, souhaitait peut-ĂȘtre faire un pont entre voisins de diverses origines, n'empĂȘche qu'elle n'avait acceptĂ© de rencontrer des journalistes qu'Ă la condition qu’il n’y ait que des femmes Ă  la confĂ©rence de presse et qu’on ne la prenne pas en photo. Allo le pont, toi!

Le mieux vivre ensemble serait donc le cri de ralliement de Claire Trottier et de ses alliĂ©es. On aurait bien aimĂ© qu’elles nous expliquent pourquoi elles ont choisi de faire de la «promotion du pluralisme au sein des Ă©coles d’Outremont» leur cheval de bataille.

AprĂšs tout, mises Ă  part les Ă©coles illĂ©gales sĂ©grĂ©gationnistes de la communautĂ© hassidique, le pluralisme n’est-il pas dĂ©jĂ  une valeur promue dans nos Ă©coles? Blancs, noirs, asiatiques, laĂŻcs, musulmans, juifs, chrĂ©tiens, francophones, anglophones, allophones ne sont-ils pas accueillis bras ouverts et Ă©duquĂ©s sur les mĂȘmes bancs d’école, tant au primaire qu’au secondaire? N’est-ce pas lĂ  un bel exemple du «vivre-ensemble»? Bien sĂ»r, tout est perfectible, mais nous sommes quand mĂȘme Ă  des annĂ©es-lumiĂšre des Ă©coles hassidiques qui prĂŽnent le sĂ©grĂ©gationnisme, l’exclusion et le «vivre-Ă -cĂŽté», une expression de mon ex-collĂšgue Lise Ravary.

Il faut tout de mĂȘme dire les choses comme elles sont. Les membres de ce comitĂ© font preuve d’une sensibilitĂ© plus qu’à fleur de peau.

Si vous ne connaissez pas Jennifer Dorner, vous aurez peut-ĂȘtre entendu parler du scandale dont elle avait Ă©tĂ© Ă  l’origine. C'est elle qui avait vertement dĂ©noncĂ© des enseignantes de l’école Lajoie d’Outremont lors de la rentrĂ©e scolaire d’aoĂ»t 2016. Celles-ci avaient eu le malheur d’accueillir les jeunes enfants du primaire avec des coiffes autochtones. Ce n’était peut-ĂȘtre pas l’idĂ©e du siĂšcle, mais de lĂ  Ă  les scalper sur la place publique
 

Voilà le traitement qui a été réservé à cette enseignante du primaire de l'école Lajoie et qui a éclaboussé toute l'école.

Jennifer Dorner, aujourd’hui une administratrice du ComitĂ© de promotion du pluralisme au sein des Ă©coles d’Outremont, avait dĂ©cochĂ© sa flĂšche, estimant que plusieurs autochtones jugent qu’une coiffe portĂ©e par un Ă©tranger est un geste irrespectueux.

Quand c'est Justin Trudeau qui porte la coiffe sur l'«Île de la Tortue», il n'est pas dĂ©guisĂ©. C'est vrai que lui, peut s'offrir un vrai panache de plumes d'aigle. À droite, Jennifer Dorner immortalisĂ©e tout contre le beau Justin.

Sur sa page Facebook, l’activiste radicale avait placĂ© et louangĂ© un texte «éloquent», vĂ©ritable cri de guerre de son ami Elwood Jimmy: «C’est ce manque d’ouverture, ce racisme, cette ignorance obstinĂ©e qui tuent les Autochtones et les Noirs partout sur l’üle de la Tortue (l’AmĂ©rique du Nord, pour les Autochtones du Canada). Des enseignantes comme celle-lĂ  permettent au racisme de se dĂ©velopper, DE TUER. J’encourage les Blancs Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  cela, et Ă  intervenir lorsqu’ils entendent d’autres Blancs tenir des propos racistes. Ils pourraient vraiment sauver la vie d’un Autochtone ou celle d’un Noir.» Les pauvres enseignantes y ont perdu des plumes.

Pour les rachever, Jennifer Dorner avait Ă©galement placĂ© un commentaire de son propre cru sur sa page: «Mon mari vient de l’Allemagne et nous sommes trĂšs conscients de ce qui se passe quand une culture dominante impose leurs idĂ©ologies. Nous vivons dans une sociĂ©tĂ© pluraliste sur des terres autochtones.» Quel amalgame subtil! 

Les Outremontais francophones auraient donc un dangereux penchant pour la chemise brune! Si ce n'est pas là un préjugé épouvantablement infamant et dégradant à l'égarddes francophones, on se demande bien ce que c'est.

ConfrontĂ©s Ă  de tels apĂŽtres de l’amour infini qui prĂ©tendent «favoriser une comprĂ©hension et respectueuse entre les diverses personnes d’Outremont», comment ne pas ĂȘtre saisis en les entendant commenter le rĂ©sultat du rĂ©fĂ©rendum de l’avenue Bernard et dĂ©nigrerles 1561 rĂ©sidents qui ont votĂ© OUI? 

Pour combattre le «rÚglement discriminatoire», le mouvement United Outremont Kehilos (des chanteurs, si je ne m'abuse) a entrepris une campagne de financement. En deux mois, à 11 personnes, ils sont parvenus à amasser 774 beaux dollars.

ContrariĂ©e par ceux qui ne partagent pas sa vision du monde, Claire Trottier a dĂ©noncĂ© en anglais sur Facebook cette «victory for intolerance, ignorance, and fear» (sa version française est une vulgaire traduction Ă©lectronique!). UlcĂ©rĂ©e, elle n’a pas pu s’empĂȘcher d’ajouter : «So much of this mirrors what I see happening in the US following Trump's victory.»

Fort en sophismes, Christian Aubry en a rajoutĂ© une couche, parlant d’intolĂ©rance, de conservatisme, d'ethnocentrisme et d’intĂ©grisme laĂŻque, sans oublier, bien sĂ»r que «L'esprit de Donald Trump, du Brexit, de la Hongrie rĂ©actionnaire et des radios-poubelles de QuĂ©bec vient de dĂ©barquer Ă  MontrĂ©al.»

Ne voulant surtout pas ĂȘtre en reste, la conseillĂšre Mindy Pollak a, elle aussi, Ă©tabli un lien entre la politique de l'arrondissement d'Outremont et les Ă©lections amĂ©ricaines dans une interview qu'elle a accordĂ©e au web-zine Faith in Canada.

S’il est devenu bon ton d'accuser de
«trumpisme» tous ceux qui ne pensent pas comme Mindy,nous conseillerions Ă  Pollak de se garder une petite gĂȘne.

Au cas oĂč elles et ses amis ne l’auraient pas rĂ©alisĂ©, le New York Times nous apprenait, deux jours aprĂšs les Ă©lections amĂ©ricaines, qu'Ă  New York, chĂąteaufort d’Hillary Clinton, c’est la communautĂ© juive ultraorthodoxe de Brooklyn qui a offert le plus grand soutien au scabreux Donald Trump. Faut-il rappeler que plusieurs des coreligionnaires de Mindy Pollak qui vivent Ă  Outremont ont droit de vote au pays de l'Oncle Donald?Parions que les propos du candidat Ă  la touffe jaune sur l’interdiction d’entrĂ©e des musulmans (ou leur expulsion  des ÉUA), le soutien encore plus renforcĂ© Ă  IsraĂ«l et le transfert de la capitale de Tel-Aviv Ă  JĂ©rusalem auront, entre autres, Ă©tĂ© du plus bel effet sur certains de nos voisins ultraconservateurs de la rue Hutchison.

Il y a quelques annĂ©es seulement, les progressistes d'Outremontqui vilipendent aujourd'hui Trump, pestaient contre Harper qui Ă©tait de la mĂȘme eau, vulgaritĂ© en moins. Tout ce beau monde se souvient-il seulement qu'Ă  l'Ă©poque, Michael Rosenberg, le plus puissant hassidim de notre arrondissement Ă©tait un pilier politique du Parti conservateur?

Autocollants de pare-chocs en faveur de Trump dans la communautĂ© hassidique de Brooklyn—CrĂ©dit photo: Christian Hansen, The New York Times

Il est intéressant de constater que chez nous, les militants de cette mouvance pro-hassidique sont surtout des militantes.
Des femmes intelligentes, parfois bardées de diplÎmes. Bacs, maßtrises, doctorats rattachés aux sciences politiques, au génie civil, à la santé publique, la psychologie, les médias et communications, les arts et lettres. Certaines ont des CV se déclinant sur... 38 pages!

TantĂŽt originaires de MontrĂ©al, de Nouvelle-Écosse, d’Ontario, du Manitoba, de Colombie-Britannique, des États-Unis et de plus loin encore, elles sont professeures agrĂ©gĂ©es, chercheuses, spĂ©cialistes de l’éducation, Ă©crivaines, photographes, rĂ©alisatrices, artistes et (souhaitons-le!) fĂ©ministes. On les retrouve, entre autres, Ă  McGill, Concordia, Polytechnique, aux collĂšges Dawson et John Abbott, Ă  l'UdM.

Ce qui nous interpelle, ici, c'est ce constat quedes femmesayant pu profiterd'un haut niveau d'Ă©ducation, des femmes libres de choisir leurs destinĂ©es, de se rĂ©aliser pleinement, d'assumer leur orientation sexuelle comme elles l'entendent,des femmes soucieuses de revendiquer leurs droits Ă  l'Ă©galitĂ©,Ă  l'avortement et Ă  bien d'autres choses encore, soient plus promptes Ă  qualifier de xĂ©nophobes, de racistes, d'intolĂ©rants et d'antisĂ©mites une majoritĂ© de francophones que d'ƓuvrerĂ  promouvoirune Ă©mancipation qui serait pourtant favorable Ă  des enfants assujettisĂ des dirigeants thĂ©ocrates, machistes et contrĂŽlants Ă  outrance. 

Elles semblent incapables de dissocier leurs relations de proche voisinage de la question problĂ©matique du pouvoir sĂ©grĂ©gationniste qu'exercent les leaders de ces sectes religieuses isolationnistes. De ce genre de sectes qu'un avis du Conseil du statut de la femme qualifiait de «microcosmes de dictatures oĂč la libertĂ© de pensĂ©e est brimĂ©e, oĂč les femmes et les enfants sont discriminĂ©s».
Dans sa cabale en faveur de ses voisins ultraorthodoxes, Sarah Dorner,la sƓur de Jennifer, fait sa part. Elle dit acheter des craies de trottoir par paquets de 50 pour inciter les petits hassidim à jouer dans la ruelle avec ses enfants. Elle semble ne pas vouloir aller au-delà des questions d'interactions occasionnelles de voisinage.

Que ces femmes soient anglophones ou qu'elles baignent dans un milieu oĂč l'anglais prĂ©domine souvent n'est pas un problĂšme. D'autant moins que plusieurs d'entre elles parlent français.

Le clivage semble culturel, communautaire, idĂ©ologique et politique. Sans mĂȘme aller puiser un seul nom dans les listes de sympathisants des sites ultraorthodoxes, on a vite fait de voirqui se rallie au clan des Tsadikim (les Justes, en hĂ©breu) 

D’Adamson Ă  Zieg, en passant par Botz, Chapman, Duffield, Eidl, Freedhoff, Gestetner, Hawkins, Jacobs, Krausz, LafreniĂšre, Mendelson, Neuhaus Whitman, Olivier, Pottel, Raillant-Clark, Shiller, Tenenbaum, Verna, Webster et Yates, la liste ne compte mĂȘme pas 10% de francophones parmi les chantres du vivre et laisser-vivre absolu.

Tout ce beau monde peut bien accuser les Québécois francophones d'un supposé repli sur soi. Ont-ils seulement conscience de leur propre chauvinisme, de leurs préjugés crasses et de leur arrogance?

On n'a pas besoin d'un doctorat enesperanto pour s'apercevoir qu'une majoritĂ© des gens qui se manifestent en faveur du laisser-faire sont apparemment de culture, de confession ou de sensibilitĂ© juives. Ce n'est pas une tare. Ce n'est pas honteux. C'est tout simplement que ceci pourrait peut-ĂȘtre expliquer cela.




Il est intrigant de constater combien certaines de ces personnes se montrent outrées de l'épouvantable sort que les francophones font aux hassidim d'Outremont. Une grimace, un gros mot, une escarmouche nous auraient-ils échappé?Certains ont déjà songé à recourir au Comité des droits de l'homme de l'ONU.

Étrangement, par contre, ces belles Ăąmes sensibles ne semblent pas tĂ©moigner de la mĂȘme empathie lorsqu'il s'agit, par exemple, de l'occupation et de la colonisation des terres palestiniennes ou du sort de ses habitants emmurĂ©s et  dĂ©pouillĂ©s jour aprĂšs jour depuis 68 ans.

J'ai mĂȘme une voisine qui est membre du ComitĂ© de promotion du pluralisme dans les Ă©coles d'Outremont. Elle a signĂ© la pĂ©tition de l'UniversitĂ© McGill pour dĂ©noncer le mouvement Boycott, dĂ©sinvestissement et sanctions (BDS) qualifiĂ© (Ă©videmment!) d'antisĂ©mite.

Dans sa grande mansuĂ©tude, elle s'est tout de mĂȘme engagĂ©e dans la pĂ©tition Ă  «veiller Ă  la prĂ©servation de l'ouverture, de la tolĂ©rance et de la civilité», ce qui, vous en conviendrez, rassurera les rĂ©fugiĂ©s des Territoires occupĂ©s de Cisjordanie, de JĂ©rusalem-Est et de la bande de Gaza.

Croyez moi. Sur ma rue, il n'y a rien de plus apaisant et de réjouissant pour les yeux et pour l'esprit que de voir cette voisine sereine chevaucher sa trottinette sur les trottoirs d'Outremont, cheveux d'or aux vents.
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L'ART D'EXPLOITER UN MASSACRE

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Il y a une dizaine de jours, des imbĂ©ciles ont eu la trĂšs brillante idĂ©e de dessiner des croix gammĂ©es sur les capots enneigĂ©s de quelques voitures stationnĂ©es en bordure de la rue Hutchison. Un geste aussi con que dĂ©plorable qui a Ă©tĂ© repris par CTV, Global News, The Gazette et La Presse. Il n’y avait pas mort d’homme, mais dans le contexte actuel, ces signes tracĂ©s dans la neige n’allaient certainement pas passer inaperçus.

Le 12 fĂ©vrier, des activistes ultraorthodoxes ont publiĂ© sur leur site Outremont Hassid, un article rĂ©digĂ© par Leila Marshy. Il s’agit d’une piĂšce d’anthologie. 

Le hasard faisant bien les choses, ce petit lynchage médiatique bien orchestré se produit deux jours pile aprÚs que Projet Montréal ait tenu une réunion préparatoire à la prochaine campagne électorale de Mindy Pollak, sa conseillÚre hassidique dans Outremont. 

Se souvenant qu’en 2013, j’avais bien failli remporter l’élection dans le district Claude-Ryan d’Outremont Ă  titre de candidat indĂ©pendant, Projet MontrĂ©al craint peut-ĂȘtre que cette fois, je la coiffe au poteau. D’ailleurs, Leila Marshy ne s’en cache mĂȘme pas. «Il y a trop d’enjeux en 2017, dit-elle, pour continuer de permettre ce genre d’absurditĂ©s.» Les absurditĂ©s Ă©tant, bien sĂ»r, mon militantisme.

Cette attaque survient Ă©galement quatre jours aprĂšs qu’un reportage tĂ©lĂ©visĂ© nous ait rĂ©vĂ©lĂ© que Michael Rosenberg, le promoteur de la nouvelle synagogue qui aura pignon sur rue sur l’avenue Bernard (coin Champagneur) s’est (encore!) fait pincer par les inspecteurs municipaux en train d’y effectuer des travaux sans permis.


AprĂšs toute la polĂ©mique sur l’interdiction des nouveaux lieux de culte sur l’avenue commerciale, nous aurions pu croire que les leaders hassidiques se seraient gardĂ© une petite gĂȘne, au moins le temps que la poussiĂšre du rĂ©fĂ©rendum retombe. Pensez donc! Pour faire diversion, l’occasion Ă©tait trop bonne de me diffamer (je pĂšse mes mots!)

Avant mĂȘme d’entamer sa diatribe, Leila Marshy dĂ©forme dĂ©jĂ  les faits en s’arrogeant le titre de fondatrice de l’association Les Amis de la rue Hutchison. Or c’est faux.

Depuis le lancement de cette page Facebook, en juin 2011, Mindy Pollak et Leila Marshy n’ont eu de cesse de clamer sur toutes les tribunes (journaux, radio, tĂ©lĂ©, etc.) qu’elles en sont les cofondatrices. L’omission n’est pas fortuite. Quand on souhaite exĂ©cuter un opposant et que l’on prĂ©voit utiliser des mĂ©thodes, disons, de basses oeuvres, on prend les mesures qu’il faut pour protĂ©ger sa reine et lui Ă©viter d’ĂȘtre Ă©claboussĂ©e. Voilà que d’un simple coup de plume, Mindy Pollak n’est plus cofondatrice de la page Facebook.

Elle m’attaque d’abord par le biais d’une image (photo 1) qui m’immortalise dans une pose suggĂ©rant l’agression. C’est de bonne guerre. Quand on dĂ©cide de s’impliquer et de dĂ©battre Ă  visiĂšre levĂ©e d’enjeux publics, il faut s’y attendre et cela ne me choque pas.
 
Ces quatre prises de vue ne sont pas de moi. Je remercie les Friends of Hutchison Street pour ces beaux témoignages.

Cela dit, sachez tout de mĂȘme que cette image est un polaroĂŻd d’une fraction de seconde dans le cadre d’un Ă©vĂšnement qui aura durĂ© prĂšs de deux heures.

Au cours de ce « get together » qui s’est tenu le 6 mai 2012 (et non en juin comme le prĂ©tend Marshy), on peut Ă©galement me voir pris Ă  partie par un opposant vĂ©hĂ©ment (photo 2), puis Ă©changeant une bonne poignĂ©e de main avec un de mes voisins de palier ultraorthodoxe (photo 3) et me payant une pinte de bon sang
 mĂȘme avec la mĂšre de Mindy Pollak (photo 4).

Il me semblait alors essentiel de faire entendre notre voix. AprĂšs tout, il s’agissait de la premiĂšre rĂ©union organisĂ©e par ce groupe. À la fin de la rĂ©union, comme on me refusait de reprendre le micro, j'ai tentĂ© de dire Ă  l’auditoire (voir la vidĂ©o de huit secondes) qu’il leur serait illusoire d’espĂ©rer crĂ©er des ponts entre les diffĂ©rentes communautĂ©s s’ils s’obstinaient Ă  ne pas tenir compte du point de vue et des griefs de la majoritĂ© francophone. Le dicton yiddish ne dit-il pas«Mit eyn tokhes ken men nit tantsn af tsvey khasenes!»?* 
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* «Un derriÚre seul ne peut danser à deux mariages!»ou si vous préférez,«It takes two to tango!» 
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On voit aujourd’hui oĂč a menĂ© ce dĂ©ni total et ce refus catĂ©gorique d’aborder les problĂ©matiques pourtant bien rĂ©elles soulevĂ©es par de nombreux citoyens d’Outremont qu’elle et ses amis de la rue Hutchison qualifiaient (et qu’ils qualifient toujours!) de xĂ©nophobes haineux et obtus.

Leila Marshy ne rĂ©siste pas Ă  la tentation de faire des amalgames vicieux. «La derniĂšre Ă©lection amĂ©ricaine, dit-elle, semble avoir autorisĂ© le monde entier Ă  ĂȘtre raciste, intolĂ©rant, mĂ©chant et stupide. Le rĂ©cent massacre Ă  la mosquĂ©e de QuĂ©bec et mĂȘme les croix gammĂ©es sur les voitures d’Outremont cette semaine en tĂ©moignent.» Quelle rĂ©cupĂ©ration grossiĂšre et ultra dĂ©magogique d’évĂšnements tragiques!

HĂ©las, c’était Ă©crit dans le ciel que les intĂ©gristes et les pseudoprogressistes de tout crin allaient profiter de ce carnage pour tenter de bĂąillonner ceux et celles qui mĂšnent des combats lĂ©gitimes en les accusant d’ĂȘtre porteurs du germe de la peste xĂ©nophobe et du fascisme.

Avec quelle aisanceMarshy distribue-t-elle les anathĂšmes contre ceux qui ne marchent pas dans ses traces sacrĂ©es! Le fait de dĂ©noncer les comportements dĂ©linquants comme celui que j’ai Ă©voquĂ© plus haut me vaudrait un jour le titre de Boucher d’Outremont?

Marshy me qualifie publiquement de «fomentateur de haine». Je lui conseille ardemment d’aller lire l’article 319 (1) et (3) du Code criminel canadien et Ă  rĂ©flĂ©chir sĂ©rieusement Ă  l’accusation qu’elle me porte. Si elle persiste, je lui suggĂ©rerais de faire un pas de plus en se rabattant sur l’article 318 du mĂȘme code. Il traite de l’encouragement au gĂ©nocide.

Par ailleurs, en matiĂšre civile, ses propos sont de la pure diffamation. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle. AccusĂ© de diffamation par Michael Rosenberg, son fils Martin et leur acolyte Alex Werzberger, la Cour supĂ©rieure a retournĂ© mes poursuivants comme des crĂȘpes. L’honorable juge qui prĂ©sidait le procĂšs a statuĂ© on ne peut plus clairement et sans aucune rĂ©serve que le contenu de mon blogue est socialement utile, que ma dĂ©marche d'enquĂȘte est diligente, que mes sources d'information sont valables et que mes propos ne sont pas haineux. MĂȘme les trois juges de la Cour d’appel du QuĂ©bec ont recalĂ© Julius Grey qui avait eu la bonne idĂ©e de porter leur cause perdue en appel.

AprĂšs ĂȘtre passĂ© deux fois plutĂŽt qu’une dans le fin tamis purificateur de l’appareil judiciaire, je ne me laisserai certainement pas intimider par ces Ă©lucubrations apocalyptiques. Et on ne parviendra pas Ă  me faire taire en tentant de me faire porter le blĂąme et l’odieux de l’éventuel geste fou d’un fĂȘlĂ© de la trempe d’un Bissonnette.

Le reste du brĂ»lot diffamatoire de Leila Marshy est tout aussi fallacieux, chafouin et perfide. PrĂ©tendre qu’elle et ses amis viennent tout juste de prendre la dĂ©cision de me combattre est pure bouffonnerie. Depuis 2011, les cofondatrices de Friends of Hutchison Street, leurs amis et leurs mentors hassidiques n’ont eu de cesse de prĂ©tendre que les faits que je rapporte dans mon blogue ne sont que «calumny, misinformation, outright lie and intimidation», que mon travail est«Mcarthy-Pinochet-Nazi propaganda». On me qualifie de Goebbel, SS, Jew hater et j’en passe!

Les allĂ©gations sont lĂ©gion, aussi ridicules, par exemple, que cette affirmation clownesque de Marshy voulant que je «puni[s] sauvagement» les Ă©lues qui accorderaient des «concessions» Ă  la communautĂ© hassidique. J’ai orchestrĂ© un coup d’État sanglant, peut-ĂȘtre?

Il y a pire que les allĂ©gations loufoques. Son texte est un ramassis de faussetĂ©s, de demi-vĂ©ritĂ©s tronquĂ©es, de suppositions tendancieuses et malhonnĂȘtes quand il ne s’agit pas d’inventions pures et simples.

Je la mets au dĂ©fi de prĂ©senter le dĂ©but du commencement d'une preuve de ce qu’elle avance. OĂč ai-je prĂ©tendu que les voisins qui dĂ©sirent nouer le dialogue avec les hassidiques sont des lobbyistes payĂ©s? OĂč? Qu’ai-je Ă©crit dans ma chronique du 22 janvier 2017 qui soit mensonger? Je veux savoir. Ne serait-ce que pour faire amende honorable et me confondre en excuses. Dites-moi quels journalistes j’aurais accusĂ©s d’avoir subi un lavage de cerveau? 

Je ne perdrai pas mon temps Ă  dĂ©battre de son opinion Ă  propos de mon statut professionnel ou de mes qualitĂ©s journalistiques. Non seulement cela est-il totalement « irrelevant », comme on dit dans la langue de Shakespeare, mais jamais, au cours de ces neuf annĂ©es de militantismecitoyen, n’ai-je prĂ©tendu, ni de prĂšs, ni de loin, agirĂ  titre de journaliste.

Quant Ă  son apprĂ©ciation de mes caricatures, je ne lui contesterai pas le droit d’aimer ou de dĂ©tester. Au cas oĂč Marshy ne l’aurait pas remarquĂ©, toutefois, ma derniĂšre caricature remonte Ă  il y a pratiquement trois ans (22 mars 2014), soit exactement quatre jours aprĂšs que mes poursuivants aient Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©s en Cour d’appel du QuĂ©bec.

Le hasard faisant bien les choses, cette chronique de 2014 traitait justement d’un sujet toujours d’une brĂ»lante actualitĂ© en ce moment, soit le port de signes religieux au sein de l'appareil de l'État. À l'Ă©poque, comme aujourd’hui, Philippe Couillard soutenait qu’on n'a pas Ă  lĂ©gifĂ©rer sur les libertĂ©s tant que le problĂšme n'existe pas. Nous sommes bien avancĂ©s aujourd’hui, n’est-ce pas?

Mon antagoniste revient Ă©galement sur la campagne Ă©lectorale de 2013. Elle affirme que lorsque je me suis portĂ© candidat, j’aurais suspendu mon blogue et créé un nouveau site Web «trĂšs anodin et totalement nettoyĂ© de toute trace de mes obsessions». Une fois de plus, elle dĂ©montre qu’elle n'est qu'une vulgaire adepte des «faits alternatifs» dont raffole Donald Trump.

Entre fĂ©vrier (moment oĂč j’ai annoncĂ© ma candidature  pour briguer le poste de conseiller municipal) et novembre 2013, j’ai publiĂ© pas moins de 16 chroniques sur mon blogue. N’importe qui ayant accĂšs Ă  Internet peut le vĂ©rifier sur le champ. Au plus fort de la campagne Ă©lectorale, je n’ai pas eu le temps d’écrire sur mon blogue, mais il n’a jamais Ă©tĂ© suspendu.

Quant Ă  l’allĂ©gation gratuite de Marshy voulant que j’aie menĂ© ma campagne en «faisant semblant de ne [m’]intĂ©resser qu’au renouvellement urbain et Ă  la plantation d’arbres», je rappelle que bien avant que je n’imagine me prĂ©senter un jour Ă  des Ă©lections, j’ai mis en ligne sur mon blogue au moins cinq chroniques traitant de problĂ©matiques concernant les arbres et les ruelles vertesĂ  Outremont. Par ailleurs, je ferai remarquer Ă  Leila qu’en mĂȘme temps que j’alimentais mon blogue, j’ai publiĂ© sur mon site Ă©lectoral une chronique sur la question du bannissement des signes religieux ostentatoires dans la fonction publique.

Je termine sur une derniĂšre photo que publie Leila Marshy sur laquelle j’apparais avec la lĂ©gende «Lacerte harcĂšle un hassid, mai 2013». Or, elle n’était mĂȘme pas prĂ©sente sur les lieux au moment oĂč les faits se sont produits. Ce qu’elle affirme n’est rien d’autre que du ouĂŻ-dire.

La rĂ©alitĂ© est tout autre. Le 31 mai 2013, c’est Ă  la demande expresse (voir le courriel) de la journaliste Caroline d’Astous (La Presse) que je l’ai accompagnĂ©e sur le terrain avec son photographe. Mme d’Astous souhaitait voir «la prolifĂ©ration des lieux de culte sur le Plateau Mont-Royal». Je l'ai guidĂ©e comme je l'ai fait pour Richard Bergeron et l'Ă©quipe de Projet MontrĂ©al, le 5 aoĂ»t 2010.



Nous voyant venir (le photographe Ă©tait particuliĂšrement bien Ă©quipĂ© en matiĂšre de quincaillerie numĂ©rique), trois hassidim qui ne souhaitaient pas nous voir nous promener dans la ruelle (elles sont privĂ©es, sur le Plateau?) se sont mis Ă  nous filmer (photo de gauche) et Ă  nous interpeller. Ils Ă©taient particuliĂšrement agressifs Ă  mon endroit. J’ai alors sorti mon appareil, ce qui m’a permis d’immortaliser leur comportement.

À la lecture de son texte et aprĂšs avoir mis Ă  l’épreuve la rigueur de son argumentaire, sonsouci du dĂ©tail et sa grande intĂ©gritĂ©, je me demande qui tente de «façonner le monde Ă  son image»?

À vous de juger.
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LE MULTIRÉCIDIVISTE

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Depuis que le conseil d’arrondissement d’Outremont a annoncĂ©, en janvier 2015, son intention d’entreprendre une rĂ©flexion sur la pertinence de permettre l’établissement de nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard, rumeurs et dĂ©sinformation se sont propagĂ©es Ă  qui mieux mieux.

Tant avant qu’aprĂšs la tenue du rĂ©fĂ©rendum du 19 novembre 2016, des mĂ©dias rĂ©putĂ©s sĂ©rieux ont fait concurrence aux rĂ©seaux sociaux pour propager des nouvelles inexactes, quand elles n’étaient pas carrĂ©ment fausses.

Je pense, par exemple, Ă  ce reportage de Radio-Canada dans lequel on affirmait, au lendemain du vote rĂ©fĂ©rendaire, que «le rĂ©sultat [du rĂ©fĂ©rendum] bloque un projet de synagogue
 pour lequel un permis avait Ă©tĂ© accordé». La tendance Ă©tant aux faits dits alternatifs, la sociĂ©tĂ© d’État ne voulait peut-ĂȘtre pas ĂȘtre en reste.

Contrairement Ă  ce que racontait Radio-Canada, l’arrondissement d’Outremont n’a jamais bloquĂ© le projet de synagogue pour lequel il avait donnĂ© son aval.

Fort de ce permis Ă©mis par Outremont le 19 juin 2015, Michael Rosenberg, le propriĂ©taire de l’immeuble a obtenu (et conservĂ©) le droit de transformer en lieu de culte le sous-sol et le rez-de-chaussĂ©e (1636 pi2 si on se fie Ă  ses dires) qu’occupait l’ancien club Passeport VidĂ©o, au 594 Champagneur. Le19 octobre 2015, l’arrondissement lui a mĂȘme octroyĂ© un permis de construction (no C-43489) pour I' exĂ©cution de travaux dans l’enceinte du futur lieu de culte.

C’est sans parler de cet autre permis qu’Outremont lui avait dĂ©jĂ  dĂ©livrĂ© le 25 mai 2015 pour l’édification d’un bain rituel purificateur (mikveh) qui occuperait l’espace du restaurant PouletfusĂ©e, au coin de Bernard et Champagneur.

Michael Rosenberg, le PDG de la multinationale Rosdev, poursuit la Ville pour qu'on lui permette de pratiquement quintupler la superficie de la synagogue pour laquelle il avait demandé et obtenu un permis au printemps 2015.

HĂ©las! En avril 2016, soit prĂšs d’un an aprĂšs la dĂ©livrance du permis pour l’amĂ©nagement du lieu de culte et plus d’un mois aprĂšs que le conseil d'arrondissement eut adoptĂ© une premiĂšre version d’un rĂšglementvisant Ă  supprimer l'usage communautaire sur l’avenue Bernard, Rosenberg se ravise.

Du jour au lendemain, il rĂ©clame un agrandissement supplĂ©mentaire de 6087 pi2pour sa synagogue. C’est prĂšs de cinq fois la superficie qu’il avait demandĂ©e et obtenue au printemps 2015.

En vert, sur la façade de l'immeuble donnant sur la rue Champagneur, les espaces accordés en mai et juin 2015 par l'arrondissement d'Outremont pour accueillir la synagogue et le mikveh. En rouge,  les espaces contestés pour l'agrandissement de la synagogue que le promoteur hassidique a demandé prÚs d'un an plus tard.
 
 

 
En vert, sur la façade de l'immeuble donnant sur l'avenue Bernard, l'espace accordé pour le bain rituel. En rouge, les espaces contestés pour l'agrandissement de la synagogue.
 
Ce n’est pas par hasard que Rosenberg a fait sa demande d’agrandissement le 4 avril 2016. C’était tout juste quelques heures avant que ne soit dĂ©posĂ© Ă  la sĂ©ance du conseil l’avis de motion destinĂ© Ă  l’adoption du nouveau rĂšglement sur les lieux de culte. En agissant ainsi, le promoteur a manifestement cherchĂ© Ă  prendre de vitesse la Ville qui avait entamĂ© depuis belle lurette le processus de rĂ©vision du rĂšglement de zonage.

À peine avait-il dĂ©posĂ© sa troisiĂšme demande de permis que le grand spĂ©cialiste des entourloupettes violait vraisemblablement les termes des permis qu’il avait obtenus, en plus d’entreprendre des travaux dans la partie de l’immeuble pour lesquels il n’avait mĂȘme pas de permis.

DĂšs avril 2016 et pendant des mois, il semble que des «jobbeurs» (la Commission de la construction du QuĂ©bec a pris ce dossier en main) aient Ă©tĂ© engagĂ©s pour faire des travaux de dĂ©molition dont certains n’auraient pas Ă©tĂ© autorisĂ©s.

Les anciens bureaux du groupe Sutton ont été complÚtement dégarnis sans permis. Photo tirée d'un reportage de TVA

Ainsi, outre le fait que les ouvriers ont utilisĂ© de la machinerie au diĂ©sel sans aĂ©ration adĂ©quate et entrepris d’enlever des matĂ©riaux contenant de l’amiante sans respecter aucune norme de sĂ©curitĂ©, le local qui abritait les bureaux du courtier immobilier Sutton a Ă©tĂ© complĂštement dĂ©garni en toute illĂ©galitĂ©, le 3e permis n’ayant pas Ă©tĂ© accordĂ©. Les gicleurs ont Ă©tĂ© rendus inopĂ©rants sans mĂȘme qu’une protection antifeu adĂ©quate ait Ă©tĂ© mise en place pour protĂ©ger les appartements qui se trouvent aux Ă©tages supĂ©rieurs. 

L'Ă©tĂ© dernier, pendant plus d’un mois et demi, alors que l’immeuble Ă©tait habitĂ©, le systĂšme d’alarme de l’édifice a Ă©tĂ© dĂ©branchĂ©. Au rez-de-chaussĂ©e, des dalles de bĂ©ton auraient Ă©tĂ© enlevĂ©es sans autorisation, causant apparemment un affaiblissement de la structure de l’immeuble. 

C'est du cÎté sud-est de l'immeuble que la structure semble avoir le plus souffert des travaux effectués sans autorisation.Photo tirée d'un reportage de TVA

C’est le 21 dĂ©cembre 2016, le jour mĂȘme oĂč les inspecteurs de l’arrondissement ont officiellement ordonnĂ© la fermeture du chantier dĂ©linquant, que Rosenberg a dĂ©posĂ© une poursuite contre la Ville de MontrĂ©al pour la forcer Ă  lui dĂ©livrer ce troisiĂšme permis de construction que l’arrondissement ne lui a pas accordĂ©. Si ce n'est pas la preuve que Radio-Canada avait tort de prĂ©tendre qu’Outremont bloquait un projet pour lequel un permis avait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©, je ne sais pas ce que c'est.

Il sera fort intĂ©ressant de voir de quel cĂŽtĂ© penchera la Cour supĂ©rieure. Mais mĂȘme si un jugement devait lui ĂȘtrefavorable, Rosenberg ne pouvait, entre temps, exĂ©cuter les travaux pour lesquels il est sans permis. 

Pas barrĂ© Ă  40, le prĂ©sident de la multinationale Rosdev a pourtantchoisi de dĂ©fier les rĂšglements et tentĂ© d’imposer sa loi.Le 26 dĂ©cembre 2016, soit cinq jours aprĂšs que son chantier ait Ă©tĂ© formellement fermĂ© par les inspecteurs, Rosenberg a fait reprendre les travaux comme si de rien Ă©tait.

Ce jour-lĂ , les pompiers sont appelĂ©s sur le chantier et ordonnent aux ouvriers de quitter les lieux. Ces derniers obtempĂšrent, mais selon les locataires, dĂšs le lendemain (27 dĂ©cembre) les «jobbeurs» s’activaient de plus belle.

Peu de temps aprÚs que les inspecteurs aient ordonné la cessation des travaux, l'affichette a été enlevée et les «jobbeurs» ont réinvesti le chantier comme si de rien n'était.

Cette façon de faire de Michael Rosenberg est tout Ă  fait conforme Ă  son habitude. Le potentat avait agi exactement de la mĂȘme façon durant les annĂ©es de travaux illĂ©gaux qu’il avait entrepris Ă  sa synagogue du 5253 Hutchison, entre 2003 et 2009. Cliquer ICI pour prendre connaissance d'une petite partie du dossier Rosenberg. Vous verrez que la similitude dans sa façon d'opĂ©rer est frappante.

Pour le dossier complet du multirécidiviste, cliquer ICI

À plusieurs reprises, entre 2003 et 2009, Rosenberg a contrevenu aux avis de fermeture de chantier de sa synagogue du 5253 Hutchison.

À l'Ă©poque (comme aujourd'hui!), se croyant tout permis, lui et ses hommes avaient jouĂ© au chat et Ă  la souris avec les autoritĂ©s, dĂ©fiĂ© les ordonnances de fermetures de chantier, en plus de recourir Ă  des «jobbeurs» Ă  qui il a fait exĂ©cuter des travaux sans dĂ©tenir de permis. Il profitait allĂšgrement du temps des fĂȘtes de NoĂ«l, pĂ©riode pendant laquelle les inspecteurs et l’administration municipale sont en congĂ©. 

Il aura fallu la diffusion par TVA d'un reportage sur ce qui ne tournait pas rond sur le chantier pour que Michael Rosenberg consente enfin Ă  rencontrer les locataires de l’immeuble alors que ces derniers demandaient une telle rencontre depuis des mois. Rosenberg leur aurait laissĂ© entendre que tout se passait normalement et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiĂ©ter.
Vue aérienne de l'immeuble pour l'évaluation approximative des superficies.

À qui lui demande, lors de cette rĂ©union, ce qu’il adviendra des bureaux du groupe Sutton, le promoteur raconte que cet espace ne sera pas transformĂ© en synagogue, mais en salles de rĂ©unions commerciales. 

Pourtant, dans la poursuite qu’il avait dĂ©posĂ©e deux mois plus tĂŽt, le PDG de Rosdev rĂ©clame bel et bien 6087 pi2 supplĂ©mentaires aux 1636 pi2qu'il a dĂ©jĂ  pour sa synagogue. Et ce serait sans parler de la superficie dont il dispose pour son local de bain rituel que nous Ă©valuons Ă  environ 900 pi2 (on refuse de nous dĂ©voiler ses dimensions). Tout compte fait, on arriverait Ă  au moins 8 600 pi2 d'espace rĂ©servĂ© uniquement Ă  des activitĂ©s religieuses. 

Quand on sait que les deux premiers Ă©tages de l'immeuble reprĂ©sentent autour de 9 000 pi2, on est en droit de se demander s'il restera encore de l’espace pour y installer ne serait-ce qu'un comptoir de crĂšme glacĂ©e grand comme un confessionnal au rez-de-chaussĂ©e de cet Ă©difice qui se trouve au cƓur du centre rĂ©crĂ©o-culturel d’Outremont.

Dire que le 18 novembre 2015, Michael Rosenberg avait rĂ©uni une vingtaine de commerçants de l’avenue Bernard au restaurant La Muse pour leur dire que pas plus de 30 ou 40 de ses coreligionnaires viendraient y faire leurs ablutions le matin. Le promoteur hassidique leur avait mĂȘme garanti qu’aucune femme ne serait autorisĂ©e Ă  utiliser le bain rituel.

Fiou ! Que des hommes! Voilà enfin une bonne nouvelle pour les commerçants.

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L'INTOLÉRANCE: LA TACHE ORIGINELLE DES QUÉBÉCOIS

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Ces derniÚres années, pour justifier leurs politiques ségrégationnistes, les porte-parole hassidiques ont eu recours à une analogie pas piquée des vers. Ils comparent leur détermination à protéger leur langue, leur culte et leur culture à celle des Québécois francophones.


Au sein de Projet MontrĂ©al, la conseillĂšre hassidique Mindy Pollak s’est servie de cet argument fallacieux Ă  quelques reprises lors des assemblĂ©es du conseil d’Outremont.

Pendant la controverse sur le programme d’enseignement Ă  la maison pour les enfants hassidiques, Abraham Ekstein, le reprĂ©sentant d’une Ă©cole illĂ©gale, a tenu, lui aussi, Ă  nous rappeler que nous nous sommes dotĂ©s de lois pour prĂ©server notre identitĂ© en AmĂ©rique du Nord et que le «combat millĂ©naire*» des juifs hassidiques s’apparente Ă  celui du QuĂ©bec. Il revendique donc le mĂȘme droit de transmettre leurs valeurs de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration et ne tolĂšre pas que l’on s’en mĂȘle. Quant Ă  Cheskie Weiss, le cofondateur du blogue intĂ©griste OutremontHassid, il soutient que ses coreligionnaires respectent notre culture francophone et il exige que nous en fassions tout autant.
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 * MillĂ©naire? Allons donc. MontrĂ©al cĂ©lĂ©brait dĂ©jĂ  ses 100 ans d’existence 
au moment oĂč le Baal Shem Tov « inventait » le hassidisme en Europe. _________________________________________________

Il est touchant d’entendre les messagers messianiques prĂ©tendre Ă©prouver du respect pour notre langue et notre culture. Surtout quand la trĂšs vaste majoritĂ© des membres de leurs communautĂ©s intĂ©gristes Ă©tablies ici n’est pas foutue de baragouiner trois mots dans la langue de MoliĂšre. Comme d’autres, ils ont fait preuve d’une profonde aversion tant pour la Loi sur la langue officielle de Robert Bourassa que pour la Charte de la langue française de Camille Laurin.

Remarquez qu’il en faudrait bien davantage pour les empĂȘcher de faire comme bon leur semble. À preuve, aujourd’hui, ces yiddishophones atterrissent dans la cour du English Montreal School Board en empruntant tout bonnement la bretelle de contournement pourtant rĂ©servĂ©e Ă  certains Ă©lĂšves anglophones. Nous aimerions bien qu’on nous explique en quel honneur ce groupe allophone peut se prĂ©valoir de cette passerelle.


René Lévesque est mort! Vive René Lévesque! Le tout discret Hersber Hirsch déguisé pour le Pourim. Est-ce un cas d'appropriation culturelle?

Depuis plus de 40 ans, la dĂ©fense du fait français et le nationalisme quĂ©bĂ©cois sont constamment associĂ©s Ă  du repli sur soi, de l’étroitesse d’esprit, de l’intolĂ©rance, du racisme, de la xĂ©nophobie, et, bien sĂ»r, de l’antisĂ©mitisme grĂ©gaire. Par contre, les sectes hassidiques, elles, peuvent revendiquer et promouvoir de façon totalement dĂ©complexĂ©e une insularitĂ© scellĂ©e sous vide. AprĂšs tout, il leur faut combattre les risques de contamination par la sociĂ©tĂ© environnante comme s’il s’agissait d’une maladie nosocomiale.

Étrangement, leurs revendications sectaires ne leur valent pas d’ĂȘtre taxĂ©s de populistes indĂ©cents, intolĂ©rables, voire fascisants. Pourtant, s’il existe des formes variĂ©es de discrimination au QuĂ©bec (comme absolument partout sur la planĂšte!), elles ne sont en rien comparables au sentiment de supĂ©rioritĂ© et Ă  l’apartheid ethno religieux promulguĂ© par les dirigeants hassidiques. 

À la diffĂ©rence des martyrs islamistes Ă  qui on fait miroiter 72 vierges paradisiaques, Joey Tanny, un ancien ultraorthodoxe juif, racontait rĂ©cemment dans le magazineThe Walrusqu’il a «grandi en pensant que, lorsque le Messie viendra, il y aurait 72 gentils (des non-juifs, des goys)qui tiendraient chacun de [ses] tzitzit » (les franges qui pendent au bout des chĂąles de priĂšres). On lui a aussi racontĂ© qu’il y avait une obligation de secourir une personne en dĂ©tresse
 seulement si elle Ă©tait juive! 

Il nous faudrait aussi nous accommoder de la sĂ©grĂ©gation des confessions et du tabou infranchissable des mariages mixtes. Ainsi, s’ils avaient un jour la lubie d’épouser un de nos enfants (l’horreur de l’horreur chez les ultras, dixit Lise Ravary), les rejetons des Feig, Hershcovich, Lieberman ou Pollak seraient ostracisĂ©s, rĂ©pudiĂ©s, voire carrĂ©ment mis au ban de leurs communautĂ©s. Si le QuĂ©bec francophone appliquait un interdit Ă©quivalant, les Gilles Vigneault et Yvon Deschamps, deux ardents dĂ©fenseurs de la souverainetĂ© du QuĂ©bec et de la langue française, auraient Ă©tĂ© vouĂ©s aux gĂ©monies pour avoir osĂ© Ă©pouser des «anglaises», des filles de la ConquĂȘte! Quelle infamie, n’est-ce pas?

Justement, quelques jours aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum sur les nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard, j’ai Ă©tĂ© saisi par la naĂŻvetĂ© contradictoire de certains propos de l’activiste pro hassidique Sarah Dorner. Dans A letter to my Hasidic neighbours in Outremont qu’elle a publiĂ©e sur Internet, la professeure agrĂ©gĂ©e de Polytechnique nous raconte une anecdote.

Sa fille, qui s’était fait offrir une bague jouet par un petit voisin hassidique, lui a demandĂ© si elle pourrait un jour Ă©pouser un garçon ultraorthodoxe. Dorner, lĂ©gĂšrement embarrassĂ©e, confesse Ă  ses lecteurs : «It’s not a question with a simple answer». Ouain. Je comprends que ce n’est pas simple de lui dire «Oublie ça, ma puce, tu n’es qu’une shiksa, une apikorus** ». Surtout lorsque l’on combat fougueusement le moindre reliquat de prĂ©jugĂ©s et toutes les formes de discrimination possible et imaginable, cette question toute naturelle d’une enfant oblige sa mĂšre Ă  faire des contorsions dignes des vedettes du Grand cirque chinois... ou Ă  se mettre la tĂȘte dans le sable! 
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** Termes yiddish:  shiksa: femme non-juive; apikorus: hérétique
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Pouvez-vous vous imaginer un seul instant quel serait l’opprobre si la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise dĂ©crĂ©tait un interdit de convoler avec un noir, une arabe, un hindou? Les ultraprogressistes nous qualifieraient de sales aryens, de suprĂ©macistes haineux, d’avortons du KKK.


Mais ils n’ont pas besoin de cas aussi grossiers pour donner libre cours Ă  leurs propres prĂ©jugĂ©s. Ils sont sur la mĂȘme longueur d’onde que Mike Cohen, le directeur du Bureau quĂ©bĂ©cois de B'nai Brith Canada qui qualifie Outremont d’endroit «oĂč l’intolĂ©rance ne dort jamais».

Ces bonnes Ăąmes immaculĂ©es n’ont rien Ă  redire non plus lorsque la dĂ©jantĂ©e Sharon Freedman, membre du conseil d’administration de ce mĂȘme B’nai Brith, accuse la mairesse et le conseil d’Outremont d’ĂȘtre des «hardcore French [that] refuse any English». Un demi-siĂšcle aprĂšs la disparition de Lionel Groulx, ils lui font toujours une traque acharnĂ©e.

Sur Friends of Hutchison Street, la page Facebook cofondée par Mindy Pollak, la conseillÚre ultraorthodoxe de Projet Montréal, on y lit toujours des commentaires comme celui de Phyllis Carter, placé le 1er février 2017

 

Sur la page Facebook mise en ligne par des rĂ©sidents d’Outremont favorables Ă  une interdiction de nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard, Jodie Duffield, une spĂ©cialiste des communications formĂ©e dans des universitĂ©s australiennes et anglaises, ne mĂąche pas ses mots Ă  l’égard des «chrĂ©tiens blancs». Elle vole tĂȘte baissĂ©e Ă  la dĂ©fense du multirĂ©cidiviste Michael Rosenberg. «Son seul vĂ©ritable crime, clame-t-elle, est d’ĂȘtre juif. » Ça a le mĂ©rite d’ĂȘtre clair.
  
Le trĂšs yiddishophile Pierre Anctil  a beau soutenir que l'antisĂ©mitisme n’a pas Ă©tĂ© plus prĂ©dominant au QuĂ©bec qu’ailleurs au Canada, rien n’y fait.

MĂȘme si Steven Lapidus, chargĂ© de cours Ă  l'Institut d'Ă©tudes juives canadiennes de l'UniversitĂ© Concordia, affirme que nous ne verrons jamais les enfants hassidiques aller jouer dans la maison de leurs petits voisins non hassidiques, c’est peine perdue.

Qu’importe aussi si sa collĂšgue anthropologue Jessica Roda avoue que la communautĂ© hassidique d’Outremont est encore plus fermĂ©e sur elle-mĂȘme que celle de New York (ce qui n’est pas peu dire!), il semble bel et bien que nous soyons la basse caste condamnĂ©e Ă  porter Ă©ternellement la tache originelle de l’intolĂ©rance. 

Mais en cette Ă©poque oĂč RĂ©gine Debrosse, chercheuse postdoctorale en psychologie Ă  l'UniversitĂ© Northwestern (Illinois), nous apprend qu’on peut dĂ©sormais ĂȘtre raciste sans le savoir, faut-il vraiment s’étonner que les termes utilisĂ©s pour parler de discrimination se radicalisent? Les minoritĂ©s visibles s’éclipsent au profit des minoritĂ©s «racisĂ©es», la discrimination devient systĂ©mique et le racisme, institutionnel. 

Récemment, Normand Baillargeon dénonçait la nouvelle vague de rectitude politique, la boursouflure des indignations morales des ultraprogressistes qui oeuvrent au musellement des universités. 

Aux États-Unis, ce bĂąillonnement de la libertĂ© d’expression prend une ampleur particuliĂšrement prĂ©occupante. Par exemple, aux universitĂ©s Yale (Connecticut), du Missouri et au collĂšge Amherst (Massachusetts), des Ă©tudiants luttent respectivement contre les «auteurs blancs dĂ©cĂ©dĂ©s» afin de «dĂ©coloniser» le programme de littĂ©rature anglaise, pour obtenir la dĂ©mission du prĂ©sident de l’universitĂ© qui n’aurait pas eu une politique d’inclusion des minoritĂ©s suffisamment «active» aprĂšs les Ă©meutes de Ferguson ou pour exiger des «excuses de la direction» pour «l’hĂ©ritage institutionnel de la suprĂ©matie blanche». 

Pour le maintien et le renforcement de leur apartheid, les leaders ultraorthodoxes n’auraient pu espĂ©rer trouver meilleurs alliĂ©s que ce regroupement d’anglophones trĂšs Ă©duquĂ©es (lire ma chronique Le clan des Tzadikim) qui, pour certaines d’entre elles, ont frĂ©quentĂ© ce type de campus oĂč elles pouvaient s’initier Ă  l’art martial de la censure et du conformisme biensĂ©ant tout en rĂ©clamant que les campus soient un «safe place» oĂč elles seraient Ă  l’abri de tout ce qui dĂ©mange leurs sensibilitĂ©s Ă  fleur de peau.

Je comprends aujourd’hui Ă  quoi voulait en venir Mindy Pollak lorsqu’elle a dĂ©crĂ©tĂ© avec Leila Marshy que «the Friends of Hutchison Street is a safe place». Tout comme je saisis mieux de qui le groupe des «Dorner sisters» s’est inspirĂ© pour s’insurger contre le port d’une coiffe amĂ©rindienne pour cĂ©lĂ©brer la rentrĂ©e scolaire d’enfants de six ans ou de tel ou tel dĂ©guisement d’Halloween qui serait «culturally offensive», voire une appropriation culturelle rĂ©voltante.


Jennifer et Sarah Dorner entourant la conseillĂšre de Projet MontrĂ©al Mindy Pollak lors d’une activitĂ© dans une Ă©cole d’Outremont. Elles portent le T-shirt de leur comitĂ© sur la rectitude intense.

L’idĂ©e en soi n’est pas dĂ©testable. Elle a mĂȘme ses mĂ©rites. Mais puisque ces activistes souhaitent faire un vibrant Ă©loge du multiculturalisme, il est pour le moins incongru que le logo de leur ComitĂ© de promotion du pluralisme au sein des Ă©coles d’Outremont (voir photo ci-dessus) arbore le nom de l’arrondissement en yiddish, en arabe et en une langue amĂ©rindienne (Tiohtiake) tout en ignorant totalement les Grecs, les Chinois, les Ukrainiens, les HaĂŻtiens et les Italiens d’Outremont. Ils comptent pour des prunes, peut-ĂȘtre? Shocking!

À moins que l’appellation amĂ©rindienne soit un message subliminal. AprĂšs tout, Tiohtiakesignifie bel et bien «L'endroit oĂč le groupe se sĂ©pare»! Un nom franchement prĂ©destinĂ© pour les tĂ©nors hassidiques qui ont choisi de venir bivouaquer ici!

Une chose est sĂ»re. C’est que nos puristes ne sont pas prĂȘtes d’atteindre le Nirvana. Non seulement ont-elles complĂštement oubliĂ© de fustiger les ultraorthodoxes qui se dĂ©guisent en cow-boys lors de la fĂȘte de Pourim, mais elles font trĂšs trĂšs attention de ne pas les froisser en Ă©vitant mĂȘme de regarder dans la direction de leurs Ă©coles religieuses illĂ©gales qui empĂȘcheront ces enfants de s’émanciper comme ont pu le faire nos donneuses de leçons.
Adolescents hassidiques célébrant Pourinm affublés de chapeaux de cow-boys sous le regard complice du Satmar Max Lieberman.

C’est sans parler de Jodie Duffield. Non seulement a-t-elle complĂ©tĂ© un bac en littĂ©rature anglaise ( souvenez-vous
 Ă  Yale, l’étude de Shakespeare est perçue comme une forme de discrimination !), mais, la pauvre, s’est fait surprendre sur Facebook en train de souffler dans un didgeridoo. Heureusement, une copine l’a vertement sermonnĂ©e.

«Women can’t play the didge, Jodie, it’s completely disrespectful to Aboriginal people !See [what happened to] Nicole Kidman.»


Woups!  La gaffe, toi! On lui souhaite la bienvenue dans le club des pestiférés!
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THIS FALL IN OUTREMONT!

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En fin de semaine derniĂšre, les membres de Projet MontrĂ©al se sont rĂ©unis en congrĂšs pour adopter le programme du parti en vue des Ă©lections municipales du 5 novembre prochain. Au bout de 13 ans, le parti fondĂ© par Richard Bergeron — et dont a hĂ©ritĂ© ValĂ©rie Plante — compte 17 Ă©lus parmi les 65 membres du conseil municipal de la mĂ©tropole.

Personnellement, j’accuse un faible pour le travail qu’ont pu faire Luc Ferrandez et François Croteau Ă  titre de maires du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont–La Petite-Patrie. J’ai Ă©tĂ© particuliĂšrement sensible Ă  leurs prĂ©occupations Ă©cologiques et urbanistiques. Si j’habitais le Plateau, mĂȘme si je suis en dĂ©saccord avec Ferrandez sur quelques sujets Ă©pineux, je voterais pour lui.

Mais voilĂ . Outremont n’est pas le Plateau et quand on voit les mouvements de troupes de Projet MontrĂ©al au sein de notre arrondissement, il y a lieu de se poser de sĂ©rieuses questions.

Le 19 mai dernier, dans le cadre des festivitĂ©s du 375e anniversaire de MontrĂ©al, Mme Rani Cruz racontait Ă  qui voulait bien l’entendre que Philipe Tomlinson sera le candidat de Projet MontrĂ©al Ă  la mairie d’Outremont et qu’elle-mĂȘme sera sa directrice de campagne. Ça promet!


Philipe Tomlinson, aspirant à la mairie d'Outremont pour Projet Montréal, en compagnie de Mindy Pollak.

Au fil des derniÚres années, Tomlinson, qui a été le conseiller politique de la conseillÚre hassidique Mindy Pollak, a toujours été réfractaire à des modifications de rÚglements qui auraient été susceptibles de déplaire à certains leaders hassidiques.

Tout rĂ©cemment, Philipe Tomlinson s’est farouchement opposĂ© Ă  l’interdiction des nouveaux lieux de culte sur la portion commerciale de l’avenue Bernard. C’est son droit le plus strict et on ne le lui reprochera pas. Mais avant, pendant et aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum de l’avenue Bernard, ni lui, ni aucun Ă©lu de son parti n’ont rappelĂ© Ă  l’ordre ou pris leurs distances avec les gens qui, dans son entourage et dans celui de Mindy Pollak ont systĂ©matiquement qualifiĂ© les tenants du OUI de xĂ©nophobes, d’antisĂ©mites, de racistes et autres insultes du mĂȘme acabit.
  
À titre d’exemple, Elizabeth Ball, une militante trĂšs proche de Mindy Pollak qui n’a de cesse de clamer l’harmonie universelle entre tous les voisins, n’a pourtant pas hĂ©sitĂ© Ă  s’en prendre de façon vulgaire Ă  Mme Nanci Murdock, une rĂ©sidente de la rue Champagneur qui a dĂ©noncĂ© les illĂ©galitĂ©s qui se produisaient sur le chantier de la future synagogue controversĂ©e au coin de l’avenue Bernard.

Quelle ne fut pas la surprise de Mme Murdock de voir apparaĂźtre des allusions sexuelles la concernant sur la page Les rĂ©sidents d’Outremont pour une rue Bernard commerciale qu’elle avait mise en ligne sur Facebook.

AppuyĂ©e par Leila Marshy, qui mettait en doute la façon dont Mme Murdock avait eu accĂšs Ă  des documents reliĂ©s Ă  la synagogue litigieuse, Elizabeth Ball a insinuĂ© que la citoyenne avait obtenu ces documents en Ă©change de faveurs sexuelles offertes Ă  la conseillĂšre indĂ©pendante CĂ©line Forget. Ça vole bas.

Elizabeth Ball et ses insinuations de bas étages

Moins libidineux, mais pas plus acceptable, certains membres du Committee for Pluralism within Outremont Schools*  (dont fait partie Tomlinson !) ne donnent pas leur place. Parmi ce groupe sĂ©lect constituĂ© Ă  90 % d’anglophones, d’aucuns ne se gĂȘnent pas pour cracher leur mĂ©pris Ă  l’encontre des citoyens francophones qui ont votĂ© OUI au rĂ©fĂ©rendum de l’avenue Bernard. 

Je pense, entre autres, Ă  Rani Cruz. Oui! Oui ! Celle-lĂ  mĂȘme qui prĂ©tend au titre de directrice de campagne de Philipe Tomlinson. Sur sa page Facebook, Mme Cruz s’est fait un devoir de partager le torchon de Mike Cohen (le directeur du Bureau quĂ©bĂ©cois de B'nai Brith Canada) qu’il a intitulĂ© «Outremont : Where Intolerance Never Sleeps».


Rani Cruz se dĂ©finit comme une «Transplanted vancouverite in Montreal». Pour elle, la carte de la xĂ©nophobie semble ĂȘtre une excellente stratĂ©gie pour torpiller l’adversaire.
 
Cruz n’est pas la seule de sa gang. Souvenez-vous de Claire Trottier, cette rĂ©sidente qui, le 9 janvier dernier, avait rĂ©clamĂ© que le conseil d’arrondissement dĂ©place la Kermesse Soleil du samedi au dimanche pour ne pas condamner les hassidim Ă  ĂȘtre abandonnĂ©s sur le bord du chemin (lire ma chronique Le clan des Tzadikim).
C’est cette mĂȘme femme qui, au lendemain du rĂ©fĂ©rendum, n’avait pu s’empĂȘcher de dĂ©noncer sur Facebook cette «victory for intolerance, ignorance, and fear». 




Le plus Ă©tonnant, c’est encore ce qu’a vĂ©cu Mme Nora ChĂ©nier-Jones durant la pĂ©riode rĂ©fĂ©rendaire. InterviewĂ©e dans le magazine en ligne Faith in Canada, cette jeune femme noire qui est nĂ©e et qui a grandi Ă  Outremont a racontĂ© au journaliste que parce qu’elle avait mis un peu trop de temps Ă  se faire une idĂ©e sur l’à-propos de permettre de nouvelles synagogues sur l’avenue Bernard, elle s’était fait traiter d’intolĂ©rante et de raciste par certaines personnes qui militaient contre la nouvelle interdiction.«It’s not that I think the Hasidic community should not have synagogues. I just wasn’t sure about synagogues on Bernard Avenue. And because I took a long time to take a stance on this issue I was called a bigot and a racist.» (lire l’article de Gideon Strauss)

Début de l'article de Gideon Strauss. Nora Chénier-Jones en compagnie de Jennifer Dorner, Mindy Pollak et Sarah Dorner

Pas rancuniĂšre pour deux sous, Mme ChĂ©nier-Jones finira par pencher du cĂŽtĂ© de celles et ceux qui se sont insurgĂ©s contre le nouveau rĂšglement. Son nom a d’ailleurs circulĂ© pour une candidature au poste de conseiller de Projet MontrĂ©al dans Outremont. Elle milite aujourd’hui au sein du fameux Committee for Pluralism within Outremont Schools.

Des membres de ce committee montent aux barricades et, tous crocs dehors, crient leur indignation rageuse et hystĂ©rique pour une coiffe indienne portĂ©e par une enseignante du primaire accueillant ses nouveaux petits Ă©lĂšves. En revanche, elles n’ont absolument rien Ă  redire sur l’éducation lamentable et la sĂ©grĂ©gation frisant l’eugĂ©nisme des Ă©coles ultraorthodoxes de leur propre arrondissement. C’est, entre autres, le cas des sƓurs Jennifer et Sarah Dorner qui prĂȘchent l’amour du voisin
 pourvu qu’il adhĂšre inconditionnellement Ă  leur idĂ©ologie ultraradicale de gaugauche multiculturaliste. Trouvez l’erreur !



La dénonciation par Jennifer Dorner d'une enseignante du primaire de l'école Lajoie lors de la premiÚre journée d'école des enfants.

Avec tous ces militants du ROC (Rest of Canada ) dans l’arrondissement francophone d’Outremont, on se demande si Projet MontrĂ©al ne se prĂ©pare pas plutĂŽt Ă  faire campagne dans CĂŽte-Saint-Luc ou dans le West Island! Lors de leur congrĂšs de la fin de semaine, il aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus juste pour les militants de rebaptiser le parti Montreal Project!

À Outremont, lors des Ă©lections de l'automne, l'accent de Projet MontrĂ©al tombera vraisemblablement avec les feuilles!

D’ailleurs, qui saurait nous Ă©numĂ©rer les idĂ©es mises de l’avant par l’équipe Projet MontrĂ©al – Outremont au cours des quatre annĂ©es oĂč Mindy Pollak a siĂ©gĂ© au conseil d’arrondissement?

C’est vrai que Projet MontrĂ©al vient de s’octroyerle crĂ©dit d'un projet de placette sur l’avenue Van Horne... sauf que dans les faits, ni Projet MontrĂ©al, ni Mindy Pollak n'ont participĂ© activement aux travaux du comitĂ© de citoyens prĂ©sidĂ© par CĂ©line Forget, la candidate indĂ©pendante du district Joseph-Beaubien! Pollak ne s'est prĂ©sentĂ©e qu'Ă  deux des six rĂ©unions sur la question. D’ailleurs, les imposteurs viennent de se faire dĂ©masquer dans le journal MĂ©tro.




Projet Montréal  s'adonnerait-il lui aussi à de l'appropriation culturelle?


En voyant Marie Plourde, conseillĂšre de Projet MontrĂ©al sur le Plateau Mont-Royal «liker» ce twitt usurpateur, je me suis rappelĂ© avoir rencontrĂ© par hasard l’étĂ© dernier Mme Plourde en compagnie de Luc Ferrandez devant le Bilboquet. 

Confiant au maire du Plateau mon insatisfaction Ă  l’égard de Mindy Pollak, Ferrandez a eu cette rĂ©plique dont il a le secret : «Je ne sais pas ce que tu peux lui reprocher. Elle n’a rien fait !» Un Ă  zĂ©ro pour Luc.

Mais puisque je ne peux pas prouver l'existence de cette conversation, je laisserai Ă  Mme Suzanne Simard le soin d’exprimer devant camĂ©ra son total mĂ©contentement Ă  propos de l’inefficacitĂ© de la conseillĂšre Pollak.

Lors de la pĂ©riode de questions du 9 janvier 2017, Mme Simard qui est membre du comitĂ© sur le transport actif et vice-prĂ©sidente du sous-comitĂ© vĂ©los, a dĂ©noncĂ© le fait qu’au cours des six derniers mois, Mindy Pollak, qui est tout de mĂȘme la prĂ©sidente du ComitĂ© sur le transport actif, n’a jamais daignĂ© rĂ©pondre ne serait-ce qu’à un seul des innombrables appels tĂ©lĂ©phoniques et courriels qu’elle lui a laissĂ©s pour faire avancer les dossiers dont elle avait la charge. 

En raison de ce qui semble un dĂ©sintĂ©ressement total de Mindy Pollak pour ce dossier qui lui a pourtant Ă©tĂ© confiĂ©, Mme Simard n’a eu d’autre recours que de s’en plaindre publiquement au conseil. (Ă©couter son intervention)
 
En dĂ©pit de l’inefficacitĂ© de la conseillĂšre Pollak, Mme Simard garde le sourire.

C’est vrai que la conseillĂšre Pollak n’a pas particuliĂšrement Ă  cƓur de favoriser le transport actif. Elle fait tout ce qu’elle peut pour que les autobus scolaires de sa communautĂ© puissent continuer longtemps Ă  tricoter et dĂ©tricoter allĂšgrement sur toutes nos rues rĂ©sidentielles.

En cela, Philipe Tomlinson a tout fait pour que le dossier des autobus scolaires hassidiques ne soit pas discutĂ© au conseil d’arrondissement. L’aspirant maire a toujours refusĂ© d’admettre que le grand nombre d’autobus scolaires qui circulent sur nos rues rĂ©sidentielles (une moyenne de 55 par jours!) constituent un problĂšme.

C’est pourtant le mĂȘme homme qui, dans sa derniĂšre biographie de campagne Ă©lectorale, prĂ©tendait vouloir mettre toute son Ă©nergie Ă  dĂ©fendre et Ă  promouvoir ce qui compte le plus pour les rĂ©sidents, soit la qualitĂ© de vie! C’est sans parler du leitmotiv de Projet MontrĂ©al qui a menĂ© une lutte de tous les instants contre la circulation motorisĂ©e sur les rues rĂ©sidentielles du Plateau.

Décidément, les cinq prochains mois s'annoncent intéressants. Qui sait de quel cÎté les dés tomberont le 5 novembre prochain? 

Le plus gĂ©nial pour les lobbyistes hassidiques, c'est qu'ils n'ont mĂȘme plus Ă  se montrer le portrait pour faire avancer leurs causes. Les thĂ©ocrates font faire la job par des «dĂ©mocrates»qu'ils «flusheront» une fois la masse critique atteinte. Faut le faire, quand mĂȘme!

 

* ComitĂ© de promotion du pluralisme au sein des Ă©coles d’Outremont, dans sa traduction française

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LES LIEUX DE CULTE OCCULTES

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Faites-vous partie des quelque 200 000 personnes Ă  vous ĂȘtre rendus, comme moi, au MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al (MBAM) pour profiter de l’exposition Chagall : couleur et musique? Comment? Vous planifiez y aller la semaine prochaine? Pauvres de vous. Elle s’est terminĂ©e la semaine derniĂšre. C’est vraiment platte, parce qu’il s’agissait de la plus importante exposition jamais consacrĂ©e Ă  Marc Chagall au pays

J’ai bien pris quelques photos (voir ci-contre) de certaines des 340 Ɠuvres du cĂ©lĂ©brissime artiste nĂ© Chagalov, en BiĂ©lorussie, mais ça ne peut rendre justice au gĂ©nie de ce grand crĂ©ateur.

Comme je n’aime pas vous voir vous morfondre, je voudrais bien faire quelque chose pour vous consoler.

Tiens! J’ai une idĂ©e. Que diriez-vous si je vous amenais voir de vrais rabbins performants live, derriĂšre la vitrine d’un lieu de culte qui a toutes les apparences d’un local dĂ©saffectĂ©? 

Le 5293, avenue du Parc n’a aucune affiche annonçant de quoi il en retourne Ă  l’intĂ©rieur, mais pour qui a dĂ©jĂ  vu neiger, l’apparence nĂ©gligĂ©e de la façade en dit long sur ce qui s’y trame

Depuis 2014, la secte Belz occupe l'ancien bar restaurant Le Parc des Princes sur l'avenue du Parc

Toute la façade est protĂ©gĂ©e des regards Ă©trangers par de longues toiles blanches installĂ©es de l’intĂ©rieur. Autres signes distinctifs : l’une des deux grandes vitrines est fracassĂ©e et l’endroit a l’air franchement dĂ©sertĂ© ou en perpĂ©tuelle rĂ©novation. Cette façon de se dĂ©rober est pratiquement la marque de commerce de plusieurs lieux de culte occultes des hassidim.


Ça fait un sacrĂ© bout de temps que les leaders hassidiques avaient un Ɠil sur l’édifice. DĂ©jĂ  en 2011, un citoyen m’avait Ă©crit pour me faire part d’un fait dont il avait Ă©tĂ© tĂ©moin dans la nuit du 14 novembre:



Puis le lundi 13 octobre 2014, un autre citoyen m’a Ă©crit Ă  propos de ce mĂȘme endroit en me disant ceci :

«Ave Parc, il y a un commerce qui n'affiche aucune enseigne, nom ou quoi que ce soit pour s'identifier et c'est souvent fermĂ©... Mais l'autre jour, c'Ă©tait ouvert et je suis entrĂ© pour voir...Le gars au bar m'a dit que c'est un lounge pour hassidiques seulement. Est-ce lĂ©gal de faire un commerce qui nous exclut ??? En plus, l'endroit est beau avec de palmiers et des lampes type marocaines et de grands rideaux...! Tu connais cet endroit, cĂŽtĂ© est, entre St-Viateur et Fairmount ? Regarde cet article (2012) on dirait que c'est le lieu dont je te parle...Ça a du changer car le barman m'a bien dit que c'Ă©tait Hasidic seulement.»


 Un bar religieux? Interdit aux peuples non Ă©lus? Avouez que c’est intrigant d’apprendre que des membres de la secte Belz ont pris possession des lieux en 2014 pour une telle activitĂ©.

Cela est d’autant plus Ă©trange que ce matin mĂȘme, j’ai reçu un document provenant de la Direction du dĂ©veloppement du territoire et des travaux publics de l’arrondissement du Plateau.

De 2012 à 2017, le commerce a connu des hauts et des bas. Hélas, ça c'est mal fini... et pour longtemps!

En rĂ©ponse Ă  une demande d’accĂšs Ă  l’information, l’arrondissement me remettait copie du certificat d’occupation qu’il avait dĂ©livrĂ© au Belz Avreichim Community Center pour que la secte puisse y implanter une nouvelle synagogue. Le certificat est datĂ© du
 18 avril 2016! C’est dire que le groupe Belz a utilisĂ© le local sans autorisation ni permis pendant au moins un an et demi. Sans qu’aucun inspecteur, aucun fonctionnaire, ni Ă©lu ne se pose de questions, ne demande de comptes ou n’émette de contraventions. La belle vie, quoi!

À gauche, janvier 2017: on alterne priĂšres et amuse-gueule Yehuda; au centre et Ă  droite, mai 2017: teffilins sur le front et au niveau du coeur; un grand talit de laine sur la tĂȘte et les Ă©paules.

Quand je vois ça, je ne peux m’empĂȘcher de repenser Ă  Christine Gosselin. L’élue de Projet MontrĂ©al sur le Plateau est du genre Ă  donner des leçons Ă  ses vis-Ă -vis d’Outremont. Ça la dĂ©mange encore plus quand ça sent les Ă©lections. Il y a quelques mois, opportuniste Ă  souhait, Gosselin Ă©crivait ceci sur sa page Facebook : 

«Si Outremont Ă©tait mieux gĂ©rĂ© Ă  tous les Ă©gards, il y aurait beaucoup moins de frictions entre les membres de la communautĂ© [hassidique] et leurs voisins. Au Plateau on est bien placĂ©s pour le savoir, le Mile End comporte aussi une importante population hassidique, et les problĂšmes de cohabitation sont traitĂ©s de maniĂšre intelligente, comme les autres problĂšmes de cohabitation. Y a toujours des solutions, des compromis possibles, de terrains d’entente. Il est grand temps qu’Outremont se dote de personnes compĂ©tentes et sĂ©rieuses pour l’administrer. Sinon, Outremont continuera de fournir du matĂ©riel Ă  Infoman.»


À l’entendre, Christine Gosselin nous arrangerait tout ça d’un coup de cuiller à pot. Oh Yeah?

Mettez-en qu’elle est bien placĂ©e pour comparer Outremont avec le Plateau. Les hassidim ne constituent mĂȘme pas 1,8 % de la population de l’arrondissement de Luc Ferrandez. C’est 11 fois moins qu’à Outremont dont le territoire est deux fois plus petit! MĂȘme ainsi, les lobbyistes hassidiques donnent de sĂ©rieux maux de tĂȘte aux Ă©lus du Plateau. Luc Ferrandez m’a mĂȘme dĂ©jĂ  avouĂ© avoir mal digĂ©rĂ© l’arrogance baveuse deMax Lieberman lors d’une de ces fameuses rencontres Ă  portes closes qu’exigent les dirigeants hassidiques.

Au cours de toutes ces annĂ©es au pouvoir, les Christine Gosselin et Alex Norris qui sont pourtant scotchĂ©s aux lobbyistes hassidiques n’ont mĂȘme pas Ă©tĂ© capable de convaincre les ultrareligieux ne serait-ce que de dĂ©sencrasser les vitrines de leurs synagogues taudis.

Les dirigeants hassidiques leur tiennent d’autant plus la dragĂ©e haute qu’ils savent que tous ces Ă©lus sont prĂȘts Ă  se coucher par terre en petite boule et faire trois roulades dans la boue s'il le faut pour avoir leurs votes. Quant Ă  la population goy, les lobbyistes hassidiques s’en moquent encore plus. Ils n’ont rien Ă  foutre du mĂ©contentement des citoyens qui, c’est ben maudit, revendiquent une certaine qualitĂ© de vie et un environnement urbain convivial et stimulant. C’est Ă  croire que pour maintenir la cohĂ©sion du groupe, les «Craignants Dieu» ont un besoin atavique de maintenir une dose de tension avec la population environnante.

Pour finir, Projet MontrĂ©al peut bien prĂ©tendre que les rĂšglements d’Outremont sont trop rigides. Le 4 juin 2013, le maire du Plateau clamait sur sa page Facebook qu'il fallait «plus exiger [de la communautĂ© hassidique] pour mieux accueillir». Un peu plus tard, Projet MontrĂ©al a proposĂ© «une voie du compromis». L’interdiction des lieux de culte ne concernerait plus que les rez-de-chaussĂ©e.

On voit aujourd’hui oĂč ce vƓu pieux a menĂ©. Uniquement sur le tronçon de l’avenue du Parc entre Saint-Viateur et Fairmount, Projet MontrĂ©al a donnĂ© sa bĂ©nĂ©diction Ă  la crĂ©ation de deux nouvelles synagogues
 au rez-de-chaussĂ©e! Celle dont il a Ă©tĂ© question aujourd’hui et une autre, au 5446-5448 avenue du Parc qui, en plus du rez-de-chaussĂ©e, s’est rĂ©pandue au 2e Ă©tage. Et il faut voir le souci esthĂ©tique et le respect du monde extĂ©rieur dont ils font preuve. C’est Ă  vous lever le cƓur.


Depuis deux ans, la façade incomplÚte de la synagogue  du 5446-5448 du Parc est laissée en friche à deux pas de la bibliothÚque Mordecai-Richler. Le pauvre, s'il voyait ça, il se retournerait dans sa tombe.

Oui, y’a pas d’erreur. Projet MontrĂ©al a la pogne qu’il faut pour faire du mĂ©nage Ă  Outremont!!!  Surtout qu'hier encore (20 juin 2017), Philipe Tomlinson, le candidat pressenti par Projet MontrĂ©al pour la mairie d'Outremont, a conviĂ© Max Lieberman pour une assemblĂ©e de cuisine en compagnie de ValĂ©rie Plante et d'une dĂ©lĂ©gation d'activistes et de supporteurs inconditionnels des leaders hassidiques. Ça promet!


Oh! Avant d'oublier. La synagogue qui a pris la place du restaurant La grand-mĂšre poule au coin de Bernard et Hutchison (cĂŽtĂ© Plateau!) fĂȘte ses 10 ans de rĂ©novations.

Félicitations! Mazel Tov! Et «Many happy returns!»

10 ans de mĂ©pris, ça se fĂȘte!
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LA RUELLE À MINDY

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Les magnolias ont fini de flamboyer. Les lilas n’embaument plus. L’étĂ© est arrivĂ©. Et avec lui, l’haleine fĂ©tide des couches-culottes entrebĂąillĂ©es, les sacs-poubelle Ă©ventrĂ©s comme autant de bars ouverts. Des escadrons de mouches lourdes et molles s’enivrent au jus de pourriture qui noircit l’asphalte. C’est la saison des pique-niques pestilentiels dans nos ruelles.

DépÎts sauvages dans la ruelle Hutchison/Parc, en février et il y a deux jours.
Tout ça, en dehors des jours permis.
Amoncellement de sacs d'ordures dans la ruelle Hutchison/Parc, derriĂšre la synagogue
du 384 Bernard O. Le tout, sans respecter le rÚglement et ce,trois semaines d'affilée
en juin 2017. 
Ruelle Hutchison/Parc, derriĂšre la synagogue du 5555 Hutchison. Entre mai 2009 et juin
2017, pas de progrÚs. Les ultraorthodoxes déposent encore leurs ordures sans
se soucier des jours oĂč cela est autorisĂ©.
 

Le problĂšme du dĂ©pĂŽt sauvage des ordures mĂ©nagĂšres et des rebuts de construction n’est pas nouveau dans les boyaux du Mile-End et d’Outremont. Des citoyens Ă©coeurĂ©s de vivre au milieu de ces dĂ©potoirs urbains s’en plaignent annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Et pourtant, chaque printemps, c’est l’éternel recommencement. Les immondices rĂ©apparaissent, tenaces comme l’agrile du frĂȘne, repoussantes comme des rats d’égout.

Que font nos arrondissements pour Ă©radiquer ces brasseries artisanales de lixiviat? Il y aurait bien une «police» sanitaire chargĂ©e de retrouver les propriĂ©taires dĂ©linquants de ces fientes emballĂ©es, mais a-t-elle vraiment envie de renifler les fonds de sacs Glad pour Ă©pingler les contrevenants? Il est tellement plus facile d’apposer une note gentillette invitant les fautifs Ă  respecter les horaires de dĂ©pĂŽt et de cueillette des ordures.


Dans la ruelle Hutchison/Parc, une semaine aprÚs avoir été balancé sur un tas de 
poubelles, un sac de recyclage s'y trouve toujours.Tout cela, sans conséquences pour
les délinquants.

Heureusement, il arrive que des résidents aussi exaspérés que remplis de bonnes intentions décident de prendre les choses en main.

C’est le cas, par exemple des membres de la coop Notre-Dame-De-Fatima sur l’avenue du Parc. Ces citoyens du Plateau Mont-Royal ont dĂ©cidĂ© de s’attaquer Ă  l’insalubritĂ© de leur ruelle qui, on ne peut se le cacher, a des allures de dĂ©potoir Ă  ciel ouvert.

Le tronçon de ruelle que les résidents veulent assainir et reconquérir
 
Leur «timing» est bon, car Projet MontrĂ©al (PM) est en campagne Ă©lectorale. Il semble bien que le parti veut tirer profit de l’initiative des citoyens. Et pourquoi pas? En plus d’une ruelle propre et sĂ©curitaire pour les enfants, on leur laisse entendre qu’elle pourrait mĂȘme devenir verte.

Pour pousser plus loin le concept, le groupuscule des Friends of Hutchison Street (cofondĂ©, ne l’oublions pas, par Mindy Pollak, conseillĂšre de PM dans Outremont) a proposĂ© aux riverains d’en faire un projet de ruelle verte
 interculturel! Qui peut ĂȘtre contre la vertu?

Le 30 avril dernier, une grande corvĂ©e de «nettoyage communautaire» a donc Ă©tĂ© organisĂ©e. Ce n’est pas l’ouvrage qui manquait dans cette ruelle mal aimĂ©e. L’histoire ne dit pas combien de centaines de kilos de dĂ©tritus ont Ă©tĂ© ramassĂ©s ce jour-lĂ , mais la collecte a certainement Ă©tĂ© impressionnante.

Tout un chacun a mis la main au rĂąteau. Certains, apparemment, avec un peu plus
de vigueur,d’enthousiasme et de zùle que d’autres.

De toute Ă©vidence, Mindy Pollak n’a pas souvent jouĂ© Ă  «52 Ramasse». ChaussĂ©e de ses gants de chevrette, elle faisait plutĂŽt meneuse de claques. Mais comme on dit, c’est l’intention qui compte.

Le plus important reste toutefois Ă  venir. Ce n’est que le 1er octobre prochain, Ă  quelques semaines Ă  peine du jour des Ă©lections municipales, qu’une demande de crĂ©ation de ruelle verte sera dĂ©posĂ©e Ă  l’arrondissement du Plateau Mont-Royal. On ne peut que souhaiter que le projet se rĂ©alise et essaime.

Mais rien n’est encore coulĂ© dans le
 compost et les rĂ©sidents ont tout intĂ©rĂȘt Ă  maintenir la pression.

Non seulement Projet MontrĂ©al dĂ©boute presque la moitiĂ© des projets qui lui sont soumis annĂ©e aprĂšs annĂ©e, mais en plus, il privilĂ©gie les ruelles qui offrent le plus grand potentiel de verdissement. Or, ce tronçon-ci n’a pas Ă©tĂ© particuliĂšrement choyĂ© par la nature.

Comme si le dĂ©fi n’était pas dĂ©jĂ  suffisamment grand, les membres de la communautĂ© hassidique ont rajoutĂ© une couche de difficultĂ© au projet. Il est hors de question qu’ils participent Ă  cette ruelle verte si la circulation automobile n’y est pas autorisĂ©e. Comme l’a si bien dit une rĂ©sidente impliquĂ©e dans le projet de verdissement : «On a encore des croĂ»tes Ă  manger avant d’arriver Ă  un rĂ©sultat [comme la ruelle verte Sainte-Famille de Milton-Parc].» Elle ne croyait pas si bien dire. 

Friends of Hutchison n’en est pas Ă  son premier projet d’embellissement. En 2014, aprĂšs d’innombrables plaintes concernant l’absence d’entretien de plusieurs jardins de façade appartenant Ă  des rĂ©sidents de la communautĂ© hassidique, la conseillĂšre Pollak a entrepris de «traiter ce problĂšme en donnant un coup de main» Ă  ses coreligionnaires qui manquent de «connaissances, de temps ou d’argent pour soigner un jardin». Elle s’est donc attaquĂ©e Ă  trois terrains de façade sur Hutchison, sa propre rue.

Publicité de Mindy Pollak faite autour d'une initiative de jardinage sur Hutchison.
 
Avec quatre de ses partisans politiques, trois pelles, du paillis de cÚdre, des pierres plates et quelques plantes offertes généreusement, Mindy allait enfin pouvoir faire taire les critiques, «une graine à la fois !».

Le jour mĂȘme, l’amĂ©nagement des trois terrains bichonnĂ©s Ă©tait du plus bel effet. On aura tout de mĂȘme remarquĂ© que, hormis quelques petites filles, les principaux bĂ©nĂ©ficiaires de ce «coup de main» n’ont pas participĂ© activement Ă  cet exercice de jardinage. Mindy aurait mieux fait de s’inspirer des enseignements de Confucius et leur apprendre Ă  bĂȘcher, plutĂŽt que de leur donner un buisson !

La preuve en est qu’aprĂšs douze mois, les traces de leur grand dĂ©vouement n’étaient plus que tristes vestiges. Et au bout de deux ans, les mauvaises herbes avaient entiĂšrement repris leurs droits et effacĂ© toute mĂ©moire de l’amĂ©nagement horticole. Tout cela sans que leurs lĂ©gatairess’en soucient le moins du monde. Dommage!

Le désintéressement manifeste des résidents de cette propriété de la rue Hutchison
a eu facilement raison du projet d'embellissement qui leur avait été offert gratuitement.

Si jamais les rĂ©sidents de la coop et leurs voisins finissent par obtenir l'aval des autoritĂ©s du Plateau pour amĂ©nager leur ruelle verte, il leur faudra ĂȘtre d'une grande vigilance s'ils ne veulent pas que ce soient toujours les mĂȘmes qui s'Ă©reintent pour s'assurer de la pĂ©rennitĂ© de leur petit jardin d'Ă©den. 

Avec six synagogues qui débouchent dans leur tronçon de ruelle, le festival des assiettes jetables, comme l'appelle Lise Ravary dans son bouquin Ma vie chez les juifs hassidiques, risque de demeurer monnaie courante.


Deux mois aprÚs la grande corvée des résidents de la coop, 
c'est Ă  nouveau «la fĂȘte des assiettes jetables» dans leur tronçon de ruelle.
 
Quand on voit la façon dont certains «entretiennent» leur propre cour arriĂšre oĂč ils laissent jouer leurs enfants, faut-il s'Ă©tonner qu'ils ne se soucient guĂšre de l'Ă©tat des ruelles?

À gauche: ruelle jonchĂ©e de dĂ©tritus de toutes sortes.
À droite, dans la cour: trampoline Ă©ventrĂ©, pneus usĂ©s, vieilles chaises, tabourets 
renversés, boßtes de carton, résidus de rénovation, quelques jouets et une bicyclette. 
Il s'agit du tronçon de ruelle oĂč habite Mindy Pollak.
Espaces de jeux pour les enfants de cette ruelle Hutchison/Parc

Ragoutant des deux cÎtés de la clÎture, non?


À coup sĂ»r, il faudra encore beaucoup d'Ă©ducation, de patience et de rĂ©silience pour que le message passe dans tous les foyers et qu'il devienne agrĂ©able de jouir de nos ruelles. LĂąchez pas, la Coop!

Mais j'y pense. Mindy Pollak est une conseillÚre d'Outremont! Que fait-elle au Plateau à concocter de beaux projets durant une année électorale? N'est-elle pas payée pour travailler pour les citoyens d'Outremont qui l'ont élue? C'est d'autant moins compréhensible qu'Outremont n'a pas une seule ruelle que l'on pourrait décemment qualifiée de «verte». 

Il y a quelques annĂ©es, c'est cette mĂȘme Pollak qui dĂ©nonçait une conseillĂšre d'Outremont qui avait mis son nez dans un projet du Plateau. Comme disait mon pĂšre quand j'Ă©tais jeune et que j'avais fait un coup pendable: «Enweye! Marche Ă  maison!». 
 
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AVIS DE RECHERCHE

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Les avez-vous vus? Je les cherche depuis le mois de juin et je n’arrive pas Ă  les retracer. Ces hommes et femmes prĂȘchant l’amour infini auraient-ils pris des vacances dans les Laurentides? Se seraient-ils assoupis par inadvertance? Dormaient-ils au gaz? Une chose est certaine, leur absence n’aurait pas pu plus mal tomber. 



À gauche, quelques disciples de l'Amour infini. Au centre, ValĂ©rie Plante «l'homme de la situation » de Projet MontrĂ©al en compagnie de Mayer Feig, le lobbyiste hassidique traitĂ© aux petits oignons et leur poulain de la secte Vizhnitz, Mindy Pollak. À droite, poids lourds sectaires, lobbyistes et sympathisants goys. OĂč se cachaient-ils?

Au dĂ©but juin, la «libertĂ© de religion» d’une communautĂ© juive de CĂŽte-Saint-Luc a Ă©tĂ© littĂ©ralement bafouĂ©e. Que dis-je, bafouĂ©e. Elle a Ă©tĂ© piĂ©tinĂ©e, battue en brĂšche, voire carrĂ©ment mĂ©prisĂ©e.


Imaginez. Appuyés par des résidents intolérants, obtus et sûrement xénophobes, les élus de cette agglomération de Montréal ont rejeté la demande du rabbin Yehuda Benoliel qui souhaitait ériger une nouvelle synagogue sur le chemin Mackle. 


Le projet rejeté du rabbin Yehuda Benoliel

Le 3 avril 2017, dans le cadre de la consultation publique organisĂ©e Ă  l’hĂŽtel de ville par le conseil municipal, le bon rabbin Benoliel avait pourtant expliquĂ© en long et en large que la synagogue et l’école religieuse qui avaient pignon sur rue au 5750 Parkhaven ne suffisaient plus Ă  contenir ses ouailles. Rien n’y fit.

OpposĂ©s Ă  ce que le nouveau lieu de culte soit construit prĂšs de chez eux, des rĂ©sidents bornĂ©s ont demandĂ© la tenue d’un rĂ©fĂ©rendum. Ils Ă©voquaient des problĂšmes de bruit, de stationnement et de circulation, sans compter que la nouvelle synagogue pourrait rĂ©duire la valeur de leurs propriĂ©tĂ©s. Bref, Not In My Backyard! Pas dans ma cour!

Le rabbin Benoli
el a bien tentĂ© de rencontrer les rĂ©sidents du voisinage dans l’espoir de rĂ©gler les irritants, mais un registre a tout de mĂȘme Ă©tĂ© tenu le 15 juin dernier. Oh horreur! Sur les 56 rĂ©sidents qui ont eu le droit de signer le registre, 33 ont votĂ© contre le projet. MĂȘme les reprĂ©sentants du Mail Cavendish y Ă©taient opposĂ©s, prĂ©textant que les fidĂšles de cette future synagogue voleraient des places de stationnement du centre commercial pendant les offices religieux et les nombreux jours de fĂȘte religieuse.

La lieu de culte projetée aurait eu pignon sur rue prÚs de l'actuelle synagogue Beth Israel Beth Aaron. Mais les résidents n'en voulaient pas dans leur cour.

Devant ce rĂ©sultat, le conseil de CĂŽte-Saint-Luc a retirĂ© son soutien au projet pour Ă©viter la tenue d’un rĂ©fĂ©rendum trĂšs coĂ»teux.

J’en entends dĂ©jĂ  crier «Gang de QuĂ©bĂ©cois racistes!», «Maudite race d’ignorants xĂ©nophobes!», «Bande de culs-terreux refermĂ©s sur eux-mĂȘmes!». J’aurais presque eu envie de cracher avec eux sur ces crĂ©tins qui ont mis la hache dans un si beau projet de sociĂ©tĂ©. Sauf que
 

Sauf qu’il semble bien que ce ne soient pas des QuĂ©bĂ©cois Pea Soup qui ont Ă©tĂ© responsables de cette dĂ©gelĂ©e. Sur une population de 32 321 habitants, on compte 19 395 rĂ©sidents juifs dans cette municipalitĂ©. Ça fait tout de mĂȘme 60 %! Il s’agit de la plus importante population juive de la rĂ©gion mĂ©tropolitaine de recensement de MontrĂ©al (RMR). Uniquement sur l’avenue Shalom, situĂ©e tout prĂšs de l’endroit oĂč l’on planifiait Ă©riger la nouvelle synagogue, 81 % des rĂ©sidents sont juifs. 


Qui s’est insurgĂ© contre les opposants au projet? Qui les a traitĂ©s de racistes, d’antisĂ©mites, d’extrĂ©mistes laĂŻcs, de nazis, de Jew haters, de suppĂŽts du KKK?

OĂč diable Ă©taient nos petits zamis du clan des Friends of Hutchison Street? Les Adamson, Botz, Chapman, Dorner, Eidl, Freedhoff, Gestetner, Hawkins, Jacobs, Krausz, LafreniĂšre, Mendelson, Neuhaus Whitman, Olivier, Pottel, Raillant-Clark, Shiller, Tenenbaum, Verna, Webster, Yates et Zieg? Que faisaient leurs maĂźtres Ă  penser rabbiniques?


N’aurait-t-il pas fallu protester et dĂ©noncer vigoureusement le mĂ©chant conseil de ville? D’autant plus que ce dernier est entiĂšrement constituĂ© de membres de la communautĂ© juive. Comble de l’insulte, la conseillĂšre Ruth Kovac, pourtant fille de survivants de l’holocauste, a votĂ© contre l’établissement de la nouvelle synagogue simplement parce que cela allait Ă  l’encontre du rĂšglement de zonage. Serait-elle ce qu'on appelle une «self hating jew»?

L'Ă©quipe trouble-fĂȘte de CĂŽte-Saint-Luc: le maire Mitchell Brownstein, les conseillers Sam Goldbloom, Mike Cohen, Dida Berku, Steven Erdelyi, Allan J. Levine, Glenn J. Nashen, Sidney Benizri et Ruth Kovac
 
Ne nous dites pas que personne n’a eu l’idĂ©e de prĂ©parer des communiquĂ©s de presse accablants Ă  distribuer Ă  la Gazette, Ă  La Presse, au National Post, Ă  la tĂ©lĂ© de Radio-Canada?
Les boßtes de communications spécialisées dans le «moussage» de scandales étaient pris par d'autres dossiers plus chauds?

Je vais vous le dire, moi, ce que faisaient cet été certainscitoyens de ce merveilleux groupe qui se dédie à la promotion universelle de la rectitude absolue. Ils appuyaient l'hystérique activiste Jennifer Dorner qui s'est rendue au poste de police 24 pour déposer une plainte contre ma personne au motif qu'elle considÚre mon blogue haineux. 


Puis-je vous dire que ça n'a pas Ă©tĂ© long qu'elle s'est fait revirer de bord par le sergent-dĂ©tective?  Pauvre fille. Elle tentait de refaire le coup que mĂȘme le nabab Michael Rosenberg avait foirĂ©. 

Elle aurait dĂ» me le dire. Je lui aurais fourni les deux jugements qui m'ont donnĂ© raison sur toute la ligne. Ça lui aurait peut-ĂȘtre permis de faire quelque chose d'utile. Je ne sais pas, moi. Elle aurait pu consacrer son prĂ©cieux temps Ă  dĂ©busquer les deux imbĂ©ciles finis de la Meute qui se sont rendus au rassemblement des suprĂ©macistes blancs de Charlottesville!
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LA ROUTE DU CASH – DE LA CACHEROUTE AU HALAL

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Saviez-vous ça, vous, qu’en 1908, c’est l’arriĂšre-grand-pĂšre rabbin de Leonard Cohen, notre idole nationale, qui a fondĂ© le Montreal Board of Kashrut, cette organisation qui dictait quels aliments les juifs avaient le droit ou non de consommer? Ou encore que c’est le grand-pĂšre (lui aussi rabbin) de Mordecai Richler qui a tentĂ© de mettre un terme Ă  la guerre Ă  laquelle se livraient deux clans de MontrĂ©al qui chacun se rĂ©clamait la seule autoritĂ© apte Ă  dĂ©terminer quelles viandes Ă©taient cachĂšres ou non? Pas moi.

Je n’avais aucune idĂ©e qu’en 1990, la plus haute autoritĂ© religieuse d’Arabie Saoudite avait Ă©tĂ© Ă  l’origine de la certification du premier abattoir halal au Canada, la sociĂ©tĂ© Maple Lodge Farms, de Brampton (Ont.). J’ai Ă©tĂ© aussi Ă©tonnĂ© d’apprendre qu’en 2016, alors que les CHSLD disposaient d’à peine 2,17 $ par repas destinĂ©s aux rĂ©sidents ĂągĂ©s, les pĂ©nitenciers du QuĂ©bec allouaient 6,98 $ par repas kasher et 4,10 $ par repas halal servi aux dĂ©tenus. Ça vous donnerait presque le goĂ»t d’aller mourir en prison!

Ça et des tonnes d’autres choses, je les ai dĂ©couvertes dans Les certifications religieuses– Le business de la crĂ©dulitĂ©un livre qui vient tout juste de sortir d’une imprimerie quĂ©bĂ©coise.



À ma connaissance, cet ouvrage, trĂšs factuel et fort bien documentĂ©, est le seul Ă  traiter de la question de la «nourriture religieusement modifiĂ©e» que nous forcent Ă  manger tant les institutions intĂ©gristes juives qu’islamiques. Oui! Oui! Vous avez bien lu. Nous y sommes tous astreint puisque, qu'on le veuille ou non, prĂšs de 80 % des aliments que l’on retrouve sur les tablettes de nos supermarchĂ©s sont bĂ©nis contre rĂ©munĂ©ration par des religieux qui n’ont rien Ă  faire de notre consentement.

Suzanne Bousquet, son auteure, a consacrĂ© trois bonnes annĂ©es Ă  fouiller et Ă  dĂ©cortiquer les arcanes de ce business pas particuliĂšrement
 catholique. En 165 pages, Mme Bousquet brosse un tableau aussi rĂ©vĂ©lateur que choquant des contradictions, des mensonges et des scandales liĂ©s Ă  cette industrie de maquignons, dont la cruautĂ© qu’ils infligent aux animaux mis Ă  mort de façon barbare n’est pas la moindre des horreurs.

Le plus hallucinant dans tout ça, c’est que les souteneurs des certifications religieuses persistent Ă  nous faire croire que leur kabbale n’est qu’une noble quĂȘte de puretĂ© et de respect des prescriptions divines. Il s’agit en grande partie d'un systĂšme de nature pyramidale puisque chacun des ingrĂ©dients qui entrent dans la composition d’un produit doit ĂȘtre certifiĂ© casher ou halal. Et si vous avez l’audace de leur mettre sous le nez les preuves irrĂ©futables que leur trafic pseudo spirituel leur permet d’abord et avant tout d’engranger des indulgences sous forme de millions de billets verts, ils feignent l’indignation et crient Ă  l’islamophobie et Ă  l’antisĂ©mitisme.

Pourtant, dans ce livre, les nombreux exemples prĂ©sentĂ©s dĂ©montrent clairement que ces certifications sont de vĂ©ritables planches Ă  billets qui tournent Ă  fond la caisse au profit de leur communautarisme respectif. MĂȘme Steven Lapidus, professeur Ă  l’institut d’études juives canadiennes de l’UniversitĂ© Concordia et autoritĂ© en matiĂšre de judaĂŻsme orthodoxe, raconte que les profits tirĂ©s du business de la cachĂ©risation des aliments servent, entre autres, Ă  financer l’éducation des enfants juifs de la mĂ©tropole.

Dans Le business de la crĂ©dulitĂ©, l'auteure nous explique trĂšs bien que le processus de transmutation de la nourriture terrestre en aliments des dieux est dĂ©jĂ  viciĂ© Ă  la base. Pour preuve, les certificateurs fondamentalistes n’hĂ©sitent mĂȘme pas Ă  bĂ©nir d’innombrables produits qui, en raison de leur nature mĂȘme et leurs propres lois religieuses, sont dĂ©jĂ  «full patch» halal ou cachĂšre.

Ainsi, ces chamans distribuent sans vergogne et de façon tout Ă  fait inutile leurs bonnes grĂąces sur la biĂšre, cafĂ©, dattes, eau de source, farine de blĂ©, flocons d’avoine, huile d’olive, jus de fruits/lĂ©gumes, lait de vache, miel, Ɠufs
 alouette!, en exigeant des fabricants qu’ils leur refilent une jolie ristourne en espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes. Bref, imams, hommes d'affaires et rabbins font la piasse en nous faisant les poches.

C’est d’autant plus vrai que ceux qui recherchent ces marchandises en raison de leur croyance «profonde et sincĂšre» ne constituent mĂȘme pas 2,5 % de la population. Par contre, c’est 100 % des  citoyens (qu’ils soient laĂŻcs, croyants ou non, apostasiĂ©s ou excommuniĂ©s) qui payent une dĂźme Ă  leur insu pour remplir les goussets des intĂ©gristes juifs et musulmans.

Nous les payons mĂȘme pour des produits aussi terre-Ă -terre que le papier de toilette, des suppositoires, des couches jetables et jusqu'aux aliments pour chiens et chats.
 

Autant de denrĂ©es qui n’offrent strictement aucun avantage sanitaire ou bĂ©nĂ©fique pour la santĂ©. Bref, nous dĂ©boursons de notre poche pour satisfaire les pratiquants les plus radicaux et fondamentalistes qui, au 20esiĂšcle, ont su dĂ©velopper avec un art consommĂ© l’utilisation des concepts de casher et halal comme un fabuleux outil de marketing.

Sachez que 90 % de la chair des animaux saignĂ©s Ă  froid selon la loi juive (sans Ă©tourdissement prĂ©alable!) aboutit dans votre assiette sans que vous le sachiez puisque la rĂ©glementation sur l’étiquetage ne les force pas Ă  informer le consommateur sur le type d’abattage utilisĂ©. MĂȘme Pierre Anctil, professeur au dĂ©partement d’histoire de l’universitĂ© d’Ottawa, le confirme. Dans 99 % des cas, les consommateurs ne savent mĂȘme pas que les aliments qu’ils achĂštent sont casher puisque les logos ne sont pas publicisĂ©s! 

Pour le halal, c’est la mĂȘme bouillie. Six abattoirs sous juridiction quĂ©bĂ©coise rĂ©alisent 20 % de leurs abattages de viande rouge selon le rite halal, un Ă©gorgement sans sectionnement de la moelle Ă©piniĂšre qui Ă©chappe Ă  la loi contre la cruautĂ© envers les animaux. Professeur de religion judaĂŻque de l’universitĂ© Concordia, Ira Robinson estime que l’abattage religieux ne devrait pas ĂȘtre tolĂ©rĂ© au nom de la libertĂ© de culte. C’est tout dire.


À une Ă©poque oĂč la Humane Society International — Canada n’hĂ©site pas Ă  entreprendre une expĂ©dition en Chine pour y secourir et ramener jusqu’à MontrĂ©al 110 chiens destinĂ©s Ă  ĂȘtre bouffĂ©s Ă  un festival de viande, on comprend mal que les activistes d'ici soient si peu enclins Ă  dĂ©noncer ce type d’abattage alors qu’ils savent que les animaux Ă©gorgĂ©s de la sorte mettraient plus de six minutes avant de cesser de vouloir se remettre sur leurs pattes et que les trois quarts d’entre eux respirent encore aprĂšs plus de 11 minutes. 

Si vous avez le cƓur bien accrochĂ©, visionnez les horreurs du plus important abattoir cacher situĂ© Ă  Postville (Iowa) qui a dĂ» fermer ses portes aprĂšs que son propriĂ©taire, Sholom Rubashkin, ait Ă©tĂ© poursuivi et condamnĂ© sous 86 chefs d'accusation de fraude, sans compter la maltraitance des animaux et les abus et la nĂ©gligence Ă  l'Ă©gard de ses employĂ©s.


1) La vache entre dans la cage rotative  2) On la retourne, tĂȘte en bas  3) On lui tranche la gorge Ă  l’aide d’une lame  4) On lui arrache, Ă  froid, la trachĂ©e et l’Ɠsophage Ă  l’aide d’une pince  5) L’animal estropiĂ© est rejetĂ© hors de la cage  6) Il se remet sur pied et tente de fuir par le couloir.

Bien sĂ»r, en cette matiĂšre comme dans bien d’autres, le livre de Mme Bousquet aborde un sujet que d’aucuns qualifieront de tabou. Et il risque de ne pas faire l’unanimitĂ© au sein des confrĂ©ries fondamentalistes. Mais je suis sĂ»r d’une chose. Mon ex-collĂšgue Lise Ravary, chroniqueuse au Journal de MontrĂ©al, acquiescera au moins Ă  la moitiĂ© de ce qu’elle trouvera dans cet ouvrage.

Je me doute bien que Ravary aura une poussĂ©e de furoncles pour la partie du bouquin traitant de la stratĂ©gie marketing utilisĂ©e par les rabbins qui monnayent leur certification cachĂšre, mais l’ancienne convertie au hassidisme gloussera en lisant que les islamistes exploitent Ă  la fois notre ignorance et notre bienveillance. AprĂšs tout, elle-mĂȘme s’était dĂ©jĂ  fait un devoir de dĂ©noncer haut et fort ce qu’elle appelle le Halalgate. 

Pour peu que vous soyez le moindrement curieux de ce que vous mettez dans votre assiette, je vous recommande ce livre qui se vend pour une bouchĂ©e de painsur Internet Ă  l’adresse suivante :https://bouquinbec.ca/boutique/les-certifications-religieuses.html
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DU THÉÂTRE À LA VRAIE VIE

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À cinq ans, mes parents m’avaient inscrit dans une maternelle anglophone de Drummondville. À l’époque, je ne parlais pas un mot d’anglais, ce qui ne m’avait pas empĂȘchĂ©, en fin d'annĂ©e, de monter sur scĂšne et de faire ma petite prestation devant les parents des enfants. Je m’en souviens comme si c’était hier : «I like to giggle. When my dad tickles me, I giggle.» Dans la salle, papas et mamans applaudissaient.

Plus d’un demi-siĂšcle plus tard, la tradition se poursuit dans une Ă©cole primaire d’Outremont. À une diffĂ©rence prĂšs. Les sept enfants anglophones jouent bien une petite piĂšce de théùtre, mais celle-ci a Ă©tĂ© organisĂ©e et dirigĂ©e par des adultes qui projettent sur leurs petits chĂ©rubins l’activisme politique dĂ©bridĂ© qu’ils souhaitent leur inculquer. Il s’agit, en fait, d’une initiation Ă  l’art des raccourcis, Ă  l’endoctrinement primaire et aux stratagĂšmes de la distorsion des faits. Bref, on a poussĂ© ces jeunes Ă  parodier une culture politique qui les dĂ©passent encore tout de mĂȘme.

La parodie d'une assemblée du conseil d'Outremont jouée par des enfants du primaire, en septembre 2017. 
P.s.: Les parents avaient mis en ligne une vidéo de cette prestation sur la page Facebook des Friends of Hutchison Street, le 11 septembre dernier, mais elle a tout récemment été retirée. 

L’une des jeunes filles joue le rĂŽle de Mindy Pollak, la conseillĂšre hassidique de Projet MontrĂ©al dans Outremont. Une autre, celui de CĂ©line Forget, la conseillĂšre indĂ©pendante du district Joseph-Beaubien. Et ainsi de suite. Un jeune garçon endosse mĂȘme mon personnage en posant Ă  la mairesse la question du mois qui tue!

On ne sait pas si l’enfant qui joue le rĂŽle de Mindy Pollak deviendra Ă  son tour la marionnette des dirigeants de la secte fondamentaliste, mais Belinda Peres, sa maman, gloussait de plaisir devant sa Mindy-to-be! Comme les autres adultes prĂ©sents au spectacle, elle gravite autour du fameux ComitĂ© de promotion du pluralisme au sein des Ă©coles d’Outremont dans lequel militent rageusement les sƓurs Dorner, Claire Cloutier, Elizabeth Ball et autres sympathisantes des Friends of Hutchison Street.
N'est-il pas cocasse de constater qu'elles ont choisi les «armoiries» de Westmount comme décor de fond de scÚne pour leur fameuse piÚce de théùtre?

Pour personnifier la conseillĂšre CĂ©line Forget, une autre petite fille arborait une vadrouille sur la tĂȘte. Les parents de la gaugauche bien-pensante qui ont conçu le scĂ©narion’ont pas conscience qu’en plaçant cette «moppe» sur la tĂȘte de la conseillĂšre Forget, plutĂŽt que de la ridiculiser, ils dĂ©montrent, sans le vouloir, que l’élue du district Joseph-Beaubien a effectivement tout d’une Mme Blancheville qui, avec son fameux Spic & Span, a fait un mĂ©chant mĂ©nage au fil des annĂ©es oĂč elle a siĂ©gĂ© au conseil d’arrondissement. Pour l'avoir vu aller, on peut dire que sa vadrouille est particuliĂšrement efficace dans les coins oĂč la saletĂ© a tendance Ă  s’incruster!

Ce qui m’étonne de ces multiculturalistes Ă  tout crin, de ces chantres de l’orthodoxie halloweenienne, c’est leurs extraordinaires contradictions.

À la fois fĂ©ministes engagĂ©es, tantĂŽt hĂ©tĂ©ros, tantĂŽt homos, tantĂŽt bis (?), elles peuvent aussi bien militer en faveur du poil aux aisselles, du changement de sexe, de l’antiracisme, du droit sacrĂ© Ă  l’éducation des enfants et des animaux Ă  un traitement humain tout en se battant bec et ongles pour soutenir des leaders sectaires qui rasent la tĂȘte de leurs femmes, bafouent l’égalitĂ© des sexes, condamnent l’homosexualitĂ©, conspuent la libertĂ© de choix, interdisent les mariages intercommunautaires, dĂ©nigrent l’enseignement des matiĂšres scientifiques et saignent les animaux Ă  froid pour pouvoir les manger. J'hallucine!

Ces groupuscules anglophones ne sont, en fait, que les pantins dont se servent les dirigeants hassidiques prĂȘts Ă  se boucher le nez tant et aussi longtemps que ces hors-caste «dĂ©naturĂ©es» leurs servent Ă  promouvoir leur apartheid cultuel et culturel. Si, un jour, les intĂ©gristes devenaient majoritaires sur le territoire, ils n'auront plus besoin de ces improbables alliĂ©es, qu'elles soient juives ou non. Vous surveillerez alors la façon avec laquelle les leaders sectaires les enverront aux orties.
 
Mayer Feig et son pouvoir de conviction

Le lobbyiste Mayer Feig et ses acolytes ont créé de toutes piÚces ces groupes composés de véritables mercenaires à la solde des fondamentalistes de la pseudo rectitude politique. Ils sont le ventriloque des ultras religieux qui parlent sans devoir montrer leurs rouflaquettes. La tactique est ingénieuse, mais la population n'est pas dupe.

Aussi donc, le 5 novembre prochain, j'invite les citoyens d'Outremont Ă  considĂ©rer en tout premier lieu les candidats indĂ©pendants, lĂ  oĂč ils se prĂ©sentent. Ils sont gĂ©nĂ©ralement en mesure de dĂ©fendre le bien commun des citoyens sans avoir Ă  se plier aux diktats des partis et Ă  infliger des contorsions aux principes qui les animent pour satisfaire des fins bassement Ă©lectoralistes. 

Au poste de maire d'Outremont, mon vote ira à l'avocat Alexandre Lussier. Seul candidat indépendant à briguer ce poste à Outremont, son programme est bien étayé.



Dans le district oĂč j'habite (Claude-Ryan), c'est la candidate indĂ©pendante Chantal Raymond qui peut ĂȘtre assurĂ©e de mon vote pour le titre de conseillĂšre municipale.

Rompue Ă  la politique municipale, Chantal Raymond a Ă©tĂ© conseillĂšre de 1991 Ă  1995 et a dĂ©jĂ  siĂ©géà titre de prĂ©sidente du comitĂ© consultatif d’urbanisme (CCU). Elle a, entre autres, Ă©tĂ© impliquĂ©e dans le dĂ©veloppement de la bibliothĂšque Robert-Bourassa, le Théùtre Outremont et le HLM Justine Lacoste de l’avenue Bernard.


Dans les autres districts: 

Élue Ă  trois reprises Ă  titre d'indĂ©pendante dans deux districts diffĂ©rents d'Outremont, CĂ©line Forget est trĂšs certainement la conseillĂšre qui a la meilleure connaissance des dossiers qui touchent les citoyens de l'arrondissement. Si j'habitais son district (Joseph-Beaubien), c'est elle qui rĂ©colterait mon vote.



Dans le district Jeanne-Sauvé, Jacqueline Gremaud sollicite un deuxiÚme mandat en tant que conseillÚre indépendante.

Économiste en dĂ©veloppement, Jacqueline Gremaud m'a un peu déçu dans un cas particulier de protection du patrimoine bĂąti, mais elle dit souhaiter un meilleur respect dudit patrimoine. Elle montre Ă©galement un intĂ©rĂȘt dans le dossier du futur campus de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, plus particuliĂšrement au niveau de la circulation et des logements sociaux. C'est un gros dossier qu'on ne peut se permettre de nĂ©gliger. Je l'appuie dans cette dĂ©marche.
 
Il reste enfin le district Robert-Bourassa. Il y a bien un
certain Frédéric Lecoq qui s'y présente à titre d'indépendant, mais pour tout vous dire, je ne l'ai jamais rencontré et je serais incapable de porter un jugement sur sa valeur et ses qualités pour représenter les électeurs de ce district. Ce sera de toute façon à vous de voir et de juger.

Cela dit, peu m'importe pour qui vous voterez. Ce qui compte par-dessus tout, c'est que vous vous présentiez aux urnes. Nombreux! TrÚs nombreux!

Bonne journée électorale, le 5 novembre!
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DE MANIGANCES ÉLECTORALES ET DE NON-DITS

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Pendant plus d’un an, Projet MontrĂ©al a mis toute la gomme pour soutenir la possibilitĂ© de crĂ©er encore plus de lieux de culte sur les artĂšres commerciales que sont Bernard et Laurier.

Maintenant qu’il a perdu le rĂ©fĂ©rendum sur la question, Philippe Tomlinson, candidat Ă  la mairie d’Outremont pour Projet MontrĂ©al, veut doter l’arrondissement d’un mĂ©canisme rĂ©glementaire (PPCMOI) qui permettrait de dĂ©roger au zonage Ă©tabli et de modifier le type d’occupation d’un immeuble. Cela lui donnerait les coudĂ©es franches pour faire indirectement ce que le rĂšglement de zonage ne permet pas de faire.


Philipe Tomlinson et sa coéquipiÚre Mindy Pollak qui cherchent à se faire élire à Outremont sous la banniÚre de Projet Montréal.

À quelques jours du scrutin, Tomlinson ne sait plus quoi faire pour faire gober au peuple qu’il a l’intention de respecter le rĂ©sultat du rĂ©fĂ©rendum qu’il a perdu. Pourtant, le 25 octobre dernier, personne n’a eu besoin de le torturer pour qu’il rĂ©vĂšle Ă  ses partisans la stratĂ©gie qu’il souhaite mettre en place s’il est Ă©lu.


Écoutez l'extrait de l'enregistrement des propos qui sont sortis de la bouche mĂȘme de Tomlinson lors de cette rĂ©union Ă©lectorale qui s’est tenue au 1465 Avenue Van Horne : «On a besoin de trouver une façon, lorsque le besoin se refera sentir, de contourner ce rĂšglement-lĂ  qui interdit [les synagogues] Ă  Outremont.» Plus clair que ça, tu meurs! À bon entendeur, salut!

Puisqu’on parle de l’avenue Van Horne, il s’y trame quelque chose qui vient de crĂ©er toute une surprise Ă  certains parents de jeunes enfants qui frĂ©quentent une garderie de l’arrondissement.


Alors que les centres de la petite enfance (CPE) Pitchounet et Frisson de Colline se voient forcĂ©s de se trouver de nouveaux locaux Ă  la suite de l’éviction prĂ©vue par la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, voici maintenant que la garderie Montessori qui a pignon sur rue au 1357 Van Horne vient de changer de main.


L'ex-garderie Montessori, prÚs de l'épicerie fine Young et du métro Outremont

Imaginez-vous donc que pas plus tard que le 7 aoĂ»t 2017, cette garderie privĂ©e subventionnĂ©e pour accueillir 60 enfants a Ă©tĂ© achetĂ©e pour 1,1 M$ par la sociĂ©tĂ© de portefeuille 9362-3577 QuĂ©bec inc. Or il se trouve que cette entreprise n’est dĂ©tenue par nul autre que mon bon ami Max Lieberman. C’est ce lobbyiste hassidique bien connu Ă  Outremont, au Plateau et jusque dans les Laurentides qui exploiterait dĂ©sormais cette garderie.

 
Max, alias Menachem, a-t-il vraiment l’intention d’y poursuivre l’approche Montessori qui vise «le dĂ©veloppement complet de la personnalitĂ© de l’enfant»? Poser la question c’est pratiquement y rĂ©pondre.



Max Lieberman chahutant la soirée de consultation publique sur les lieux de culte sur les avenues commerciales Bernard et Laurier

Informés de cette nouvelle aventure, il nous est permis de nous poser des questions pas seulement sur les intentions de Projet Montréal, mais aussi sur celles du maire sortant Denis Coderre.

Depuis que Coderre a fait allusion au fait qu’une solution au problĂšme des lieux de culte pourrait peut-ĂȘtre ĂȘtre trouvĂ©e sur l’avenue Van Horne, les citoyens d’Outremont n’ont jamais pu obtenir de rĂ©ponse Ă  ce sujet. Au point oĂč on peut se demander si le nouvel achat du lobbyiste Lieberman ne ferait pas partie d’un «deal» que le maire Coderre (ou ValĂ©rie Plante!) aurait pu passer avec les huiles hassidiques.
 
Campagne électorale 2013 :
À gauche, Denis Coderre Ă  portĂ©e de main des lobbyistes hassidiques Mayer Feig et Hersber Hirsch; Ă  droite, vidĂ©o clandestine lors d’une assemblĂ©e secrĂšte entre Coderre et les hassidim d’Outremont

Max Lieberman a-t-il d’autres plans qu’une garderie pour l’édifice de trois Ă©tages qui se trouve au cƓur mĂȘme de la vie commerciale de l’avenue Van Horne?  

HabituĂ©s que nous sommes Ă  voir surgir des garderies, des Ă©coles et des lieux de cultes illĂ©gaux, la question est loin d’ĂȘtre farfelue. Elle se pose d’autant plus que ce ne serait pas une premiĂšre.  

Vous n’en avez peut-ĂȘtre pas entendu parler, mais le 19 avril 2017, la secte Imray Chaim O’Chasidai Wiznitz, qui opĂšre cetteĂ©cole illĂ©gale qui avait Ă©tĂ© investi par la DPJ, au coin de Parc et Beaubien, a achetĂ© pour 2,2 M$ un bĂątiment de trois Ă©tages Ă  deux pas de lĂ , soit au 6585, rue Jeanne-Mance, dans l’arrondissement Rosemont. 

L'édifice du 6585, rue Jeanne-Mance, acheté par la secte hassidique pour y soi-disant aménager une garderie.

David Weinberger, un administrateur de cette secte hassidique que la conseillĂšre Mindy Pollak connaĂźt bien (elle est elle-mĂȘme une ultraorthodoxe Wiznitz) a envoyĂ© des lettres d’éviction aux locataires d’ateliers d’artistes qui y ont pignon sur rue depuis 20 ans, sous prĂ©texte de vouloir y amĂ©nager une garderie. Or, non seulement l’espace (12 000 pieds carrĂ©s!) semble dĂ©mesurĂ© pour l’amĂ©nagement d’un CPE, mais en plus, une affiche en yiddish trouvĂ©e Ă  l’école illĂ©gale au coin de Parc et Beaubien fait Ă©tat d’une campagne de financement de 1 M$ pour «l’amĂ©nagement d’une nouvelle Ă©cole primaire pour garçons».  (traduction: une gracieusetĂ© d'un copain israĂ©lien) 

Wouppelay! Une Ă©cole! Pourtant les lettres d’éviction remises aux locataires mentionnaient bel et bien une reprise de possession pour une garderie. Ça sent mauvais, vous dites?

Comme par hasard, la fameuse affiche illustre justement l'édifice de la rue Jeanne-Mance récemment acheté par la secte Wiznitz qui a évincé les locataires.

En dĂ©pit des lettres trĂšs avenantes adressĂ©es Ă  M. Weinberger, ainsi qu'au groupuscule pro-hassidique Friends of Hutchison Street et Ă  la conseillĂšre de Projet MontrĂ©al Mindy Pollak, la Coalition Jeanne-Mance (un groupe de rĂ©sidents qui souhaite entretenir une cohabitation harmonieuse entre citoyens corporatifs et les rĂ©sidents de ce quartier) a frappĂ© un mur de silence. Personne n'aurait rĂ©pondu Ă  leur invitation. MĂȘme pas Mindy Pollak? Elle a fait carrĂ©ment la morte. Elle n'allait quand mĂȘme pas se mettre en travers du chemin de ses coreligionnaires, n'est-ce pas?

Fort de cette expérience pénible qu'ont vécu nos voisins de Rosemont, je parie qu'il se manigance des choses pas trÚs catholiques tant sur Van Horne que sur Bernard. 

Dans Outremont, allez-vous vraiment voter pour un maire d'un des grands partis?  

Histoire Ă  suivre et Ă  finir dans les prochains jours.
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LA NOUVELLE ÈRE DE PAIX

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que la campagne Ă©lectorale montrĂ©alaise n’a pas Ă©tĂ© banale. Au point oĂč l’impensable s’est produit.

Un vieux routier qui se fait klaxonner, doubler puis aveugler dans un nuage de poussiĂšre par une femme qui semblait s’ĂȘtre engagĂ©e dans la course en trottinette. C’est ce qu’on appelle se faire «damer» le pion solide. Mip! Mip! 


Mip! Mip! Tasse-toi, mononcle!

Au niveau de la ville, Projet MontrĂ©al a fait une campagne remarquable. Dans les courbes, ValĂ©rie Plante n’a mĂȘme pas frĂŽlĂ© l’accotement. MĂȘme aux abords des renflements de trottoir, elle n'a jamaisĂ©gratignĂ© ses «caps de roues». Chapeau!

À diffĂ©rentes reprises au fil des annĂ©es, j’ai rĂ©pĂ©tĂ© dans ce blogue que j’apprĂ©ciais une trĂšs grande partie du travail abattu par le maire Luc Ferrandez. Je pense toujours qu’il a amenĂ© un vent de changementsalutaire et sĂ©curitaire pour les habitants du Plateau.

Dans le cas précis des relations entre les communautés hassidiques et le reste de la population, Ferrandez y a mis une certaine énergie. En 2013, pour tenter de reprendre le contrÎle sur
la prolifĂ©ration anarchique de lieux de culte illĂ©gaux, le maire du Plateau a procĂ©dĂ© Ă  une modification du rĂšglement de zonage. DorĂ©navant, pour ouvrir un centre communautaire ou un lieu de culte (toutes confessions confondues), les requĂ©rants devraient se soumettre Ă  une demande de dĂ©rogation Ă  l’arrondissement.

Comment pensez-vous que les trois porte-parole hassidiques autour de la table ont rĂ©agi? Alex Werzberger, Mayer Feig et Max Lieberman ont criĂ© Au meurtre! Ils ont fait comprendre au maire qu’ils pourraient bien continuer de mettre les autoritĂ©s municipales devant le fait accompli.

En bon nĂ©gociateur, Luc Ferrandez a
 nĂ©gociĂ©! Il s’est montrĂ© Ă  la fois ferme, comprĂ©hensif et flexible. Pour qu’ils acceptent son «deal», le maire a donnĂ© l’absolution Ă  cinq des lieux de cultes (5812 Ă  5814, 5846, 5870, 5896 Ă  5906 et 6082 avenue du Parc ) qui opĂ©raient illĂ©galement entre les avenues Bernard et Van Horne.



MĂȘme Alex Norris qui les chouchoute n’a pas obtenu qu’ils fassent le mĂ©nage des vitrines de plusieurs de ces lieux de culte qui ressemblent Ă  de vraies soues Ă  cochons.

Que voilĂ  une belle entente, non? Les ultrareligieux s’y sont-ils conformĂ©? Pensez donc! Ils ont bien Ă©tĂ© forcĂ©s de se soumettre aux objectifs du plan d’urbanisme pour quelques trĂšs gros lieux de culte clandestins dont le secret avait Ă©tĂ© Ă©ventĂ© sur l’avenue du Parc, mais ça ne les a pas empĂȘchĂ©s de continuer de verser dans l’irrĂ©gularitĂ© et d’en passer des petites vites aux Ă©lus, aux inspecteurs et aux citoyens.

Pour n’en donner qu’un exemple patent, dĂšs janvier 2016, j’avais soulevĂ© l’existence d’un nouveau lieu de culte illĂ©gal au 5879 du Parc. 


Au 5879 du Parc, on continue d'y faire ses ablutions illégalement, comme si tout baignait.

Au moment oĂč vous lisez ces lignes, les administrateurs de cette secte rĂ©fractaire continuent de squatter ce commerce aux rideaux fermĂ©s. Le 6 juillet 2017, Me Claude Groulx, le secrĂ©taire de l’arrondissement du Plateau m’a confirmĂ© que l’endroit n’avait pas de certificat d’occupation. On y fait donc ses ablutions sans se soucier le moins du monde du « deal » nĂ©gociĂ© avec Ferrandez.

Avec moins de 2 % de hassidim sur son territoire, le Plateau ne parvient pas Ă  se faire respecter. Imaginez-vous maintenant ce que ça risque d’ĂȘtre avec 20 % d’ultrareligieux sous la «fĂ©rule» d’un Philippe Tomlinson.

Entendons-nous. Le nouveau maire d’Outremont a gagnĂ© ses Ă©paulettes et je ne sous-estime aucunement sa victoire. Il a su surfer sur la dĂ©ferlante suscitĂ©e par ValĂ©rie Plante. Une vague qui a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par la lamentable performance de Denis Coderre. Et il a Ă©tĂ© en mesure de convaincre 47 % des Ă©lecteurs, ce qui n’est pas rien. 



On peut difficilement ĂȘtre contre la vertu. Aussi, il faudra lui laisser la chance de tenter d'aplanir les frictions qui minent Outremont depuis plus de 35 ans. S’il y parvenait, tout le monde lui en saurait grĂ©. Moi le premier.

Le hic, c’est que Tomlinson est trĂšs mal parti avec son programme de rĂ©conciliation nationale
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Dans le dernier droit de la campagne Ă©lectorale, l'aspirant maire n’a eu aucun scrupule Ă  recourir Ă  un procĂ©dĂ© aussi rĂ©pugnant qu’odieux Ă  l'encontre d'un candidat d'un camp adverse.  Le 27 octobre dernier, dans un courriel classĂ© «haute importance», Tomlinson a, entre autres, qualifiĂ© Jean-Marc Corbeil d’«antijuif notoire». Il demandaitĂ  ses troupes de faire circuler l'information.

Je ne sais pas si le candidat qui s'est fait Ă©lire dans le district Robert-Bourassa a l’intention ou non de lui faire ravaler ses propos, mais une chose est sĂ»re, c’est que si un homme qui espĂšre devenir le premier magistrat d'un arrondissementm’avait lancĂ© une telle accusation, il aurait dĂ©jĂ  reçu une mise en demeure assortie d’une belle somme compensatoire pour atteinte Ă  ma rĂ©putation.

Un coup parti, Tomlinson devrait aller au bout de ses amalgames. Qu’il dise donc aux 46,53 % des Ă©lecteurs qui ont fait Ă©lire M. Corbeil qu’ils sont des «antijuifs». Le nouveau maire n’est pas encore en poste qu’il a dĂ©jĂ  mis la table pour semer la zizanie. Champion! C’est sans compter que les dirigeants hassidiques n’ont pas la rĂ©putation d’accepter autre chose que la capitulation. Pas plus ici qu’ailleurs dans le monde.
 

Pour le prĂ©parer, j'invite Philipe Ă  lire un article du trĂšs sĂ©rieux magazine The Economist publiĂ© le 2 novembre dernier. On y raconte que dans la petite ville de Monroe  (65 km au nord de New York), on ne demande pas un rĂ©fĂ©rendum sur les lieux de culte. Non. On rĂ©clame rien de moins que la sĂ©cession pure et simple de la partie de la ville qui est aux mains d’une secte hassidique qui aurait rendu le conseil municipal de Monroe complĂštement dysfonctionnel, sans parler desquerelles et des luttes de pouvoir larvĂ©es qui y font rage depuis des dizaines d'annĂ©es.

À ceux qui auraient le rĂ©flexe d'y voir du racisme systĂ©mique, M. Samuel Heilman, expert en judaĂŻsme orthodoxe et professeur au Queens College, prend la peine de souligner, dans cet article, que les tensions entre les deux groupes n’ont rien Ă  voir avec de l’antisĂ©mitisme. Tiens donc!




Nouvelle de l'heure 

Breaking News


J'apprends Ă  l'instant mĂȘme que les Ă©lecteurs de la ville de Monroe ont massivement approuvĂ© la sĂ©cession de Kiryas Joel* de Monroe, une proposition qui crĂ©era la premiĂšre nouvelle ville de l'Ă©tat de New York en 35 ans et qui rĂ©soudra les rĂ©cents efforts d'expansion de Kiryas Joel et son influence dĂ©mesurĂ©e jusque dans les Ă©lections scolaires de Monroe alors qu'aucun enfant hassidique ne frĂ©quente ces Ă©coles publiques.


* Pour ceux qui l'auraient oublié, Kiryas Joel est cette communauté hassidique modÚle que Michael Rosenberg et Mayer Feig, deux de nos plus ardents lobbyistes ultraorthodoxes d'Outremont, ont été fiers de faire visiter à rabais à une quinzaine d'élus, de fonctionnaires, de membres de la sécurité publique, de la police et de la commission sur les relations intercommunautaires d'Outremont, en 2005. Je vous incite fortement à lire Le canal évasion, une des chroniques que j'avais pondues à ce sujet aprÚs avoir découvert le pot aux roses qui empestait le favoritisme à plein nez.

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LA « CHAIRE » DE POULE

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Je ne sais pas si vous avez vu la pub que Projet MontrĂ©al - Outremont a diffusĂ©e Ă  la fin de la campagne Ă©lectorale. Personnellement, ça a Ă©tĂ© un peu comme mon chemin de Damas. Je n’ai pas pu faire autrement que de rĂ©aliser qu’on avait une mĂ©chante carence en mĂ©lanine.

Si on se fie Ă  la vidĂ©oEnsemble, nous sommes Outremont, les minoritĂ©s visibles ne courent pas les rues de l’arrondissement. À l’exception de quelques «racisĂ©s» plus ou moins mĂ©langĂ©s (comme on tente dĂ©sormais de les qualifier), plus blanc que ça, on se retrouve au pĂŽle Nord. ValĂ©rie Plante, Philipe Tomlinson et leurs neighborhood volunteers peuvent bien faire du White guilt!


Alors que Projet MontrĂ©al soutient que nous habitons sur des terres autochtones non cĂ©dĂ©es, impossible de savoir s’ils ont inclus un amĂ©rindien dans cette pub. Par contre, il est flagrant que le nouveau maire Tomlinson et Rani Cruz, sa directrice de campagne, ont fait preuve d’un flagrant manque de sensibilitĂ©, voire d’une scandaleuse discrimination.


Les 43 figurants de la vidéo électorale de Projet Montréal - Outremont

Pendant qu’un chien et sa maĂźtresse (en bas Ă  droite sur la photo ) arborent fiĂšrement un «Nous Sommes Outremont», on ne retrouve pas l’ombre d’une rouflaquette hassidique parmi les 43 figurants (je ne compte pas le beau pitou!). Pourtant les inclusifs n’arrĂȘtent pas de dire que les ultraorthodoxes constituent 25 % de la population d’Outremont.

Philipe Tomlinson, bien entouré des lobbyistes hassidiques Mayer Feig et Max Lieberman. Ils ont su bien encadrer celui qui est devenu le nouveau maire d'Outremont. De véritables experts. Kippa, messieurs!

Projet MontrĂ©al aurait-il honte des membres de la secte qui a largement contribuĂ© Ă  le faire Ă©lire? À moins que les principaux intĂ©ressĂ©s aient refusĂ© de figurer sur une photo avec des femmes? Si j’étais Mayer Feig ou Max Lieberman, je n’attendrais pas une seconde pour porter plainte Ă  la Commission des droits de l'homme des Nations unies.


Une chose est sĂ»re, c'est que cette vidĂ©o peut bien donner «la chaire (sic) de poule», comme le clame Projet MontrĂ©al sur sa page Facebook. Confondre le frisson avec le siĂšge d'un pontife prĂ©dicateur est trĂšs rĂ©vĂ©lateur du penchant de Tomlinson et cie pour le religieux extrĂȘme!

Plus sĂ©rieusement et pour vous dire bien franchement, si le nouveau maire d’Outremont nous annonçait Ă  la sĂ©ance du conseil du 4 dĂ©cembre prochain, qu’il allait implanter sur le territoire de notre arrondissement une politique d’accueil de nouveaux arrivants d’HaĂŻti, de Syrie, du Venezuela, du Myanmar et de Dieu sait oĂč, je pourrais ĂȘtre d’accord avec ça.

Tomlinson en voudrait-il 3 000 d’ici la fin de son mandat, en 2021? Pas de problĂšme. De la place, on en ferait. En plus du nouveau quartier qui sortira de terre sur l’ancienne gare de triage, avant trop longtemps, les vieux croĂ»tons comme moi se dessĂ©cheront dans les CHSLD ou, mieux encore, dans le «trou du bedeau» comme disait feue ma grand-mĂšre. C’est sans compter que ValĂ©rie Plante pourrait mettre sur pied un programme de subventions pour le creusage des caves de services sous les nombreux triplex du quartier. Je n’aurais mĂȘme pas peur que Tomlinson augmente le quota Ă  4 000!

Certains se demanderont si je suis tombĂ© sur la tĂȘte. Pas du tout. Pour bon nombre de citoyens, si les nouveaux arrivants Ă©taient prĂȘts Ă  s’intĂ©grer (je n’ai pas dit s’assimiler!) et Ă  accepter que le français soit la langue commune, ils seraient probablement accueillis avec le sourire.

Le problĂšme n’est pas ethnique. À preuve, Outremont a dĂ©jĂ  comptĂ© 30 % de juifs et, que je sache, on n’y dĂ©notait pas d’animositĂ© digne de faire la manchette des journaux et des tĂ©lĂ©journaux. C’est vrai qu’Abraham ne pouvait pas convoler avec Yvette (quoi que
), mais on ne vivait pas les tensions qui vont sans cesse croissantes depuis les 20 ou 30 derniĂšres annĂ©es.


Avec la montĂ©e en flĂšche du fondamentalisme religieux, Ă  moins d’ĂȘtre coursier, commis ou jobber, finie, l’époque ou Marcel pouvait travailler dans la mĂȘme petite boĂźte que Shlomo. On passe dĂ©sormais son chemin sur la rue et on ne risque plus de se croiser au cafĂ© du coin. Les interdits sont partout. Et dĂšs le plus jeune Ăąge.

Si Boucar, An BĂŹnh, Étienne et Joyce peuvent marcher Ă  l’école ensemble et jouer Ă  la tague dans la ruelle, ils doivent se contenter de regarder Naftali et Hila monter dans des autobus sĂ©grĂ©guĂ©s pour se rendre dans des Ă©coles encore plus ghettoĂŻsĂ©es oĂč l’enseignement des matiĂšres scientifiques (dĂ©sormais appelĂ©es «profanes») est passĂ© au tamis d’un dogme fanatique. Hors des murs isolationnistes des Ă©coles religieuses, nos quatre jeunes
«mĂ©tissĂ©s serrĂ©s»* ne pourront qu’observer leurs voisins hassidiques filer sous leur nez en trottinette, car les parents de ces derniers, sermonnĂ©s par leurs rabbins tout-puissants, ne veulent (ou ne peuvent!) laisser leur progĂ©niture se frotter aux goys.

Il est lĂ  le principal problĂšme que vit Outremont. Ce genre d’apartheid institutionnalisĂ© n’existe chez aucun autre groupe ethnique non fondamentaliste. D’oĂč qu’ils proviennent, les nouveaux arrivants (et ceux qui ont Ă©lu domicile ici depuis quelques gĂ©nĂ©rations) souhaitent pouvoir faire corps avec les populations locales. Tout ne se fait pas toujours facilement, bien sĂ»r. Oui, il y a du racisme, oui, cela requiert un effort de part et d’autre, oui, il y a des difficultĂ©s, mais dans l’ensemble, le temps se charge d’arrimer les liens.

Or, partout oĂč les sectes hassidiques s’enracinent, les mĂȘmes problĂ©matiques, les mĂȘmes crispations, le mĂȘme dĂ©sir de faire bande Ă  partsurgissent. Rappelons-nous les bons mots du rabbin Eliezer Frankfurter, le beau-frĂšre de Michael Rosenberg:
«Ça nous est inconcevable de vivre comme tout le monde. On est obligĂ© d’avoir une certaine attitude qui est : Ok, nous, on ne vous dĂ©range pas, mais, s’il vous plaĂźt, ne nous dĂ©rangez pas.... Il vaut mieux rester chacun chez soi.»


Crédit photo: Jackson Krule for The New York Times

Peut-on parler d’un atavisme quĂ©bĂ©cois? Allons donc! Ce qui s’observe Ă  Outremont, Boisbriand, Sainte-Agathe ou Val-David se vĂ©rifie partout ailleurs. Que ce soit dans les villes amĂ©ricaines (Monroe, Bloomingburg, East Ramapo, Lakewood, Kiryas Joel [lire l'article du NY Times d'hier], New Square, Williamsburg, Borough Park, etc.) ou israĂ©liennes (JĂ©rusalem, Bnei Brak, Beit Shemesh, etc.), les conflits larvĂ©s ou ouverts avec les autoritĂ©s hassidiques se dĂ©veloppent ou font rage. Partout et immanquablement. Ils sont le fait des visĂ©es expansionnistes que nourrissent les dirigeants ultraorthodoxes.

Avant longtemps, ce ne seront plus trois ou quatre fidÚles à schtreimel qui insisteront pour marcher au milieu de la chaussée le jour du sabbat. Leurs papes de quartiers exigeront que les rues résidentielles soient interdites au trafic automobile entre le coucher du soleil du vendredi et du samedi soir.

MĂȘme au niveau immobilier, les diffĂ©rences sont frappantes. Permettez-moi d’utiliser une image.

Jamais vous ne verrez de familles ukrainiennes, haĂŻtiennes, tamoules, brĂ©siliennes, françaises ou italiennes s’en remettre Ă  leurs autoritĂ©s consulaires ou ecclĂ©siastiques afin que ces derniĂšres acquiĂšrent des biens immobiliers pour y installer leurs ressortissants dans des secteurs qu’elles souhaiteraient investir (dans tous les sens du terme!). Comme vous et moi, tout ce beau monde cherchera son petit nid familial dans un coin qui lui plaira (pour x, y raisons) et pour un prix qu’il considĂ©rera comme abordable. Or, au sein de la constellation hassidique, les choses se passent souvent diffĂ©remment.

Plusieurs d’entre vous l’auront peut-ĂȘtre vĂ©cu comme moi. Pas plus tard que ce matin, un certain Shimon Spitzer m’a encore tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  la maison pour m’inciter Ă  lui vendre ma propriĂ©tĂ©. Je ne lui rĂ©ponds mĂȘme plus. Il devrait pourtant savoir que j’ai vendu mon condo voilĂ  plus de deux ans.


Shimon Spitzer, résident d'Outremont, appelle réguliÚrement chez moi, me disant qu'un ami à lui voudrait acheter ma maison. Son dernier appel date de ce matin.

Des cellules hassidiques (pas des courtiers!) sillonnent constamment nos rues (et le registre d’évaluation fonciĂšre) Ă  l’affĂ»t de propriĂ©tĂ©s Ă  acquĂ©rir. Pas pour eux-mĂȘmes ou pour leur famille, mais pour des membres quelconque de leurs sectes. Ils sont particuliĂšrement attirĂ©s par les rĂ©sidences ou immeubles appartenant Ă  des personnes ĂągĂ©es qu’ils sollicitent, voire harcĂšlent en frappant Ă  rĂ©pĂ©tition Ă  leur porte. Vous trouverez mĂȘme des rabbins se pointer avec prĂšs de 1M$ comptant pour acheter un triplex dans lequel ils installent leurs ouailles dĂ©sargentĂ©es. Vous essaierez ça avec votre curĂ© de paroisse pour voir.

C’est sans parler des LĂ©o Kohn, Michael Rosenberg, Max Lieberman, Alexander Schwarcz, et bien d'autres qui ratissent (ou font ratisser) le secteur, tantĂŽt pour le rĂ©sidentiel, tantĂŽt pour le commercial.

Vous n’ĂȘtes pas sĂ»rs que la ghettoĂŻsation augmenteĂ  la vitesse grand V? Allez faire un tour sur l’avenue du Parc. On pourrait dĂ©jĂ  la rebaptiser Boulevard de la ThĂ©ocratie. Plus ça va, plus cette artĂšre ressemble Ă  la
14thAvenue de Borough Park, à Brooklyn. Je vous invite à voir ce qu’est devenue cette avenue du ghetto hassidique de New York. Vous me direz si ça vous inspire.

Je l’ai dĂ©jĂ  dit dans ce blogue et je le rĂ©pĂšte. Je ne blĂąme pas les familles hassidiques qui vivent autour de chez moi. Les pauvres, elles sont totalement sous le joug de leurs leaders religieux. Elles n’ont pas le choix de marcher au pas, au doigt et Ă  l’Ɠil si elles ne veulent pas s’exposer Ă  l’ostracisme du clan. Vous ne me croyez pas? Visionnez la bande-annonce du nouveau documentaire produit par Netflix sur les ultraorthodoxes qui veulent Ă©chapper Ă  leur sort. DĂ©jĂ  en 2014, je parlais de certains de ces protagonistessur mon blogue.


ScĂšne du documentaire One of Us, de Netflix

Je laisse le mot de la fin à Jean-Louis Roy qui, en 2008, nous avertissaient du danger qui guette notre société:


«  il y a une nĂ©cessitĂ© absolue de condamner, dans la religion ou dans les pratiques extrĂ©mistes, tout ce qui est la construction de frontiĂšres mentales qui font que des groupes se sĂ©parent de la citoyennetĂ© commune.

«... Il n’est pas acceptable que le droit commun ne soit pas respectĂ© sous des prĂ©textes religieux. Il doit y avoir une frontiĂšre Ă©tanche entre les deux. Il n’est pas possible que l’extrĂ©misme religieux isole des femmes, des enfants et crĂ©e des ghettos extraordinaires."... On doit rĂ©flĂ©chir au QuĂ©bec sur les Ă©coles confessionnelles et les Ă©coles des communautĂ©s. D’un cĂŽtĂ©, on a l’impression (et il y a de la vĂ©ritĂ© dans ça) que l’on respecte la diversitĂ©, mais d’un autre cĂŽtĂ©, on crĂ©e des systĂšmes qui exacerbent l’extrĂȘme volontĂ© de ces gens de ne pas appartenir Ă  la communautĂ© commune.

«... CrĂ©er des systĂšmes qui se multiplient selon les groupes religieux, c’est courir aprĂšs des problĂšmes trĂšs trĂšs graves.
»


Qu'ajouter de plus? 

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* Merci Ă  Boucar Diouf pour cette belle expression que je lui vole!
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