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LA CONSEILLÈRE QUI NE VEUT PAS VOIR

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Si vous avez mis la main sur L'Express d'Outremont du 28 août dernier, vous ne pouviez pas manquer cet autobus scolaire illustré en Une et affublé du titre À pleine vitesse dans les rues



Non seulement certains d'entre eux roulent trop vite et font des stops à l'américaine, mais ils sont souvent très bruyants et surtout, ils défilent à la queue leu leu sur nos rues résidentielles en s'arrêtant de porte en porte pour cueillir les écoliers.

Interviewés, des citoyens disent avoir compté une cinquantaine d'autobus scolaires passant quotidiennement devant chez eux. Ils exagèrent, vous pensez? Hélas non. 

À la séance du conseil d'arrondissement d'Outremont, j'ai remis à la mairesse Cinq-Mars un document relatant différents problèmes relatifs à la circulation de ces autobus. 

Grâce à une caméra vidéo, nous avons pu documenter le phénomène. Ces bandes que nous avons conservées révèlent qu'une moyenne de 55 autobus scolaires défilent sur nos rues résidentielles (sauf le samedi, jour du sabbat). Et pour dissiper les doutes, nous ne nous sommes pas limités à capter ces allées et venues pendant un ou deux jours qui auraient pu connaître un achalandage exceptionnel. Les enregistrements ont été réalisés sur une période de deux mois, à raison de 24 heures par jour, sept jours par semaine.

Outre le nombre impressionnant d'autobus, on réalise que ces véhicules jaunes commencent leur chemin de croix depuis aussi tôt que 6h34 le matin pour rentrer au bercail parfois passé 23h35.  

À 21h37, des étudiants dont certains portent la barbe! descendent d'un autobus scolaire au coin des rues Hutchison et Saint-Viateur.


C'est sans parler, bien sûr, des problèmes du stationnement illégal et des manœuvres dangereuses, voire abracadabrantes.


Alors qu'un premier autobus est illégalement stationné devant la synagogue de Michael Rosenberg (zone vignette 27), un deuxième contenant des enfants est immobilisé en double... en sens inverse du trafic!

 Dans tout cela, ce qui est le plus hallucinant, c'est d'apprendre dans l'article de l'Express d'Outremont que Mindy Pollak, la conseillère du district, préfère esquiver la question parce que «la majorité des autobus scolaires en question desservent les écoles et garderies hassidiques». Est-ce à dire que lorsque le problème émane de sa communauté, elle ferme les yeux et refuse de bouger?

Cerise sur le Sunday, son attaché politique, Philippe Tomlinson, déclare le plus sérieusement du monde que Projet Montréal, le parti de Mindy, «ne constatait pas de problèmes en matière de transport scolaire». C'est vrai qu'il n'habite pas Outremont et que ce que l'on ne voit pas (ou qu'on ne veut pas voir!) ne fait pas mal.

9 mai 2013: Un autobus qui n'a pas à se trouver stationné sur la rue Hutchison exécute un ballet acrobatique inusité pour permettre au balai mécanique de faire son travail. L'autobus se déplace au milieu de la chaussée, puis recule pour se stationner de nouveau. Bravo, champion!

Quant à Madame Cinq-Mars, les citoyens ont hâte de voir les solutions qu'elle apportera pour diminuer le trafic incessant de ces autobus. Nous pouvons d'ores et déjà lui suggérer que les enfants et écoliers se déplacent au coin des rues collectrices (ex.: Fairmount, Saint-Viateur, Bernard, etc.) pour être recueillis par les autobus qui n'auraient plus à défiler sur les rues résidentielles. 

Que voilà un beau projet pour occuper Mindy Pollak qui est justement chargée du comité du transport actif. À défaut de faire marcher les enfants jusqu'à l'école comme le promeut le programme Trottibus, elle pourrait au moins faire en sorte qu'ils se rendent jusqu'au coin des rues, non? Ça ne devrait faire mourir personne et, croyez-nous, c'est bien plus sécuritaire que ce que nous voyons régulièrement.

LES ENFANTS DES AUTRES, TU NE CONVOITERAS

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Voilà trois ans que le scandale de la secte ultraorthodoxe Lev Tahor de Sainte-Agathe fait la manchette. On parle de kidnapping, de mariages forcés de jeunes filles, d’enfants négligés, maltraités, mal nourris et ne recevant qu’une éducation religieuse. Nous avons suivi leur évasion nocturne vers Chatham, leur fuite avortée à Trinité-et-Tobago, leurs déboires au Guatemala et, il y a quelques jours à peine, la fugue de deux adolescentes de la secte juive qui se sont réfugiées aux États-Unis.

Dans toute cette triste saga, l’une des choses les plus troublantes a été d’apprendre que plusieurs enfants étaient enlevés à leurs familles pour être placés de force dans d’autres foyers. En moins de deux ans, certains enfants auraient été parachutés dans une vingtaine de familles d’accueil différentes. Bonjour la détresse!

Hélas, dans le monde hassidique, ce genre d’histoires d’horreur n’existe pas que chez les Lev Tahor.
 

Avez-vous déjà entendu parler du documentaire In hasidic custody   réalisé par le cinéaste israélien Nitzan Gilady? Le réalisateur nous présente le cas de Yahia Jaradi et son épouse Lauza, deux juifs yéménites qui ont été victimes de recruteurs ultraorthodoxes de la secte satmar. Ces derniers leur ont proposé leur aide pour qu’ils immigrent aux États-Unis. Une fois établis à Monsey (New Jersey), on leur a enlevé leurs passeports. M. Jaradi a été forcé de travailler pour la secte et leurs enfants ont été empêchés d’apprendre autre chose que le yiddish. À la suite d’un accident qui a coûté la vie à la plus jeune de leurs cinq enfants, la secte a prétendu que les Jaradi avaient causé la mort de leur fille de façon à s’arroger la garde des quatre autres enfants.

Victimes de recruteurs ultraorthodoxes sans scrupules, Yahia et Lauza Jaradi se sont fait voler leurs enfants au New Jersey.
 
Dans ce documentaire en cinq parties (partie 1, partie 2, partie 3, partie 4, partie 5), le directeur général du Yemenite Heritage Fund soutient que la secte satmar «aime surtout enlever des enfants»*. Un homme raconte que M. Jaradi s’est fait offrir 20 000 $ pour une de ses jumelles, tandis qu’un autre dit s’être fait prendre ses six enfants par les dirigeants satmar. En bout de compte, les Jaradi ne réussiront à récupérer leurs enfants qu’en 2008, après sept ans de démarches acharnées. N'est-il pas étonnant de constater qu'une communauté garde la loi du silence devant de tels actes?

Le Yémen, c’est vrai, nous apparaît comme le bout du monde. Monroe, c’est pratiquement cinq heures de route d’ici. Mais si vous croyez que ce genre de choses ne peut se produire à Montréal, nous avons des petites nouvelles pour vous.  

L’an dernier, j’ai reçu un appel de Grenoble, en France. Tombée sur mon blogue, Emmanuèle Leblanc a senti le besoin de me raconter le cauchemar qu’elle a vécu ici même sur la rue Hutchison.  

Convertie au judaïsme afin de pouvoir se marier avec un Juif iranien, Emmanuèle a eu trois enfants à Montréal. «Mon mari était plutôt moderne. En dehors de la maison, il mangeait de tout et il lui arrivait même de se rendre à la synagogue en voiture pendant le Yom Kippur.» Malheureusement, le mariage s’est gâté lorsque leur chemin a croisé celui des ultraorthodoxes. «En plus de se radicaliser, il a commencé à être violent avec moi et les enfants.»


Sortie en famille, à Montréal, avant que Mordecai ne kidnappe les trois enfants d'Emmanuèle et disparaisse dans la nature.

Craignant les accès de rage de son conjoint, Emmanuèle entame des procédures de divorce. Mal lui en prit, car dès que son mari a su qu’elle avait contacté un avocat, il a filé avec les trois enfants sans laisser d’adresse. «C’est comme si j’étais morte», laisse-t-elle tomber.


C'est dans la cuisine de son appartement du 5713 Hutchison qu'Emmanuèle et d'autres ont trouvé le nom "Enfant-Retour" pour baptiser l'organisme qui aura pour mission d'assister les parents dans la recherche de leur enfant porté disparu.

Malgré ses démarches auprès des autorités policières et politiques, son passage à l’émission Les Retrouvailles de Claire Lamarche et ses nombreux voyages de recherche désespérée, Emmanuèle Leblanc restera huit longues années sans la moindre nouvelle de ses enfants.

C’est finalement un détective privé qui retrouvera la trace de sa fille aînée à Kiryas Joel, cette enclave d’intégristes ultraorthodoxes de l’état de New York qui connaît le plus haut taux de pauvreté des États-Unis.

Sur place, pour forcer l’intervention des policiers, Emmanuèle a dû faire semblant de la kidnapper sur le chemin de l’école. «Je me suis retrouvée submergée par une foule de hassidim. J’ai été menottée, amenée au poste de police et tout.» Au moins, le processus de récupération allait enfin s’enclencher. C’est du moins ce qu’elle pensait.

Pendant qu’un tribunal de l’endroit se penche sur le dossier, Emmanuèle apprend qu’Esther, Samuel et Rifka s’appelaient désormais Sara, Yoseph et Rachel. Pire. Son ex-mari les avait carrément donnés à des familles satmar. «Ils ont été envoyés trois ans à Manchester (Angleterre) avant d’être distribués à gauche et à droite aux États-Unis. J’ai retracé mes deux plus jeunes à Miami avant qu’ils ne disparaissent à nouveau en Californie avec leur père.»
 

La chose la plus dévastatrice pour cette mère a été de réaliser que la secte hassidique avait complètement lessivé le cerveau de sa fille aînée. «J’avais le droit de voir Esther tous les 15 jours en présence des services sociaux, mais à Kiryas Joel, on lui avait tellement mis dans la tête que j’étais le diable, qu’elle me recevait avec un walkman sur les oreilles pour ne pas m’écouter. Elle ne supportait pas que j’écoute du Vivaldi. Elle n’acceptait même pas de manger la nourriture cachère que je lui préparais parce que dans sa tête, je n’étais pas juive!»
Après leur enlèvement, Samuel, Rifka et Esther deviendront Yoseph, Rachel et Sara

Ses enfants dont la jeunesse lui a été volée sont désormais des adultes mûrs. «Des adultes qui n’ont d’autre choix que de vivre avec leurs traumatismes», déplore-t-elle. «Ma plus jeune aime bien le folklore juif, mais n’est pas religieuse du tout. Elle vient me voir tous les ans en France. Mon fils, lui, a gardé un profil religieux, mais il mange de tout et je le vois quand je vais à New York. Avec mon aînée, par contre, c’est plus difficile. Elle est mariée religieusement, a cinq enfants et vit à Williamsburg dans la secte Bobov»
 

Et son ex-mari? Il a été l’objet d’un mandat d’arrêt international pour une fraude financière de plusieurs millions à l’encontre de l’American Automobile Association. Il s’est enfui au Panama où il vivrait toujours.

Quel gâchis, quand même. Pourtant, dans le livre de l’Exode, il est bien écrit : « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.» C’est vrai, par contre, qu’on n’y parle pas des enfants!


«mostly like to take children»

LES «BASSES» COURS D'ÉCOLE

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Où Diable sont passés tous les défenseurs des animaux du Plateau Mont-Royal? Ceux qui étaient prêts à se faire poivrer pour forcer le boycottage des shampooings testés sur les yeux des lapins? Ceux qui conspuaient les chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine? On n’entend même pas celles qui, en novembre 2010, avaient dénoncé devant les élus du Plateau les mauvais traitements que la fourrière municipale Le Berger Blanc infligeait aux animaux de compagnie esseulés.
 


Soyons honnêtes. Cet été, il y a bien eu Christine Gosselin, la conseillère du district de Jeanne-Mance, pour lancer deux cris du cœur sur Facebook. «Il faut sauver la rainette faux-grillon!» et «Il faut sauver Private Minette!»

C’est bien peu quand on sait que ces jours-ci, c’est par centaines que de pauvres poules entassées comme des sardines sont empoignées par les ailes dans le fond de certaines cours d’école du Plateau (et d’ailleurs), avant de se faire «swinger» comme des hélicoptères, d’être égorgées vives et agoniser dans la douleur.

Vous n’avez jamais vu le traitement réservé à ces volatiles lors des préparatifs du Yom Kippur? Je vous invite à visionner la vidéo tournée par PETA (
People for the Ethical Treatment of Animals). Vous apprendrez comment sont traités les 50 000 poulets qui servent à la cérémonie des Kapparot, à New York. Un carnage particulièrement dégoûtant et révoltant.


La cérémonie des Kapparot: les poulets expient les péchés commis par les hommes.

De quoi s’agit-il donc? Au cours des dix Jours de Pénitence qui précèdent le Yom Kippour, la fête du Grand Pardon (le 4 octobre, cette année), les croyants de confession juive doivent demander à Dieu le pardon pour les fautes commises. Pour s’éviter de subir les foudres du Créateur, les fidèles ont recours au rite des Kapparot . En faisant tournoyer une poule blanche autour de leur tête, les pécheurs souhaitent que les conséquences de leurs fautes soient transférées sur le poulet devenu un véritable bouc émissaire.

Dans le Mile-End, nous avons eu connaissance que des Kapparot ont été organisées dans une école et une garderie hassidiques, les 29 et 30 septembre.

La cour de l'école illégale de la rue Casgrain sert tantôt aux enfants, tantôt aux poules

Le lundi 29 septembre, dans la cour de l’Académie Yeshiva Toras Moshe, située au 5669 Casgrain, un témoin a vu des hommes débarquer des caisses contenant de 100 à 200 poules destinées au rite des Kapparot. Il n’a pas pu photographier l’arrivage, mais le lendemain matin, deux hommes s’affairaient à désinfecter la cour d’école à grand renfort de bouteilles d’eau de javel et de jet d’eau sous pression (photo ci-haut). 

Il fallait voir les fientes verdâtres et les restants de plumes être avalés par l’égout de la rue Casgrain, le 30 septembre 2014.

Comme si ça ne suffisait pas que cette école illégale se foute des normes du ministère de l’Éducation, la voici qui bafoue le règlement municipal 3344 qui interdit «la tuerie et l’abattage de volaille, l’élevage, l’engraissement, la garde ou la vente de ces animaux vivants en dehors des territoires spécifiquement assignés». Les rabbins délinquants de cette école auraient-ils décidé d’offrir une formation en boucherie de détail à ses pieux élèves? En passant, en dépit des menaces des gouvernements qui se succèdent, cette yeshiva continue son petit bonhomme de chemin dans la plus parfaite illégalité.

Rue Jeanne-Mance, les cages à poules.
Le mardi 30 septembre, ce fut au tour de la garderie du 5565 Jeanne-Mance de servir de basse-cour. Des dizaines de cages de plastique rouge (et basses!) renfermaient des poules entassées les unes sur les autres au soleil et vraisemblablement laissées sans soins. Sur place, les poulets vivants étaient disponibles à l’achat.

 

Qui osera prétendre que cette cour asphaltée tapissée de fientes de poulets puisse respecter les normes et directives des autorités sanitaires?
Lendemain de veille à la garderie
du 5565 Jeanne-Mance: fientes, plumes, 
boîtes éventrées et autres détritus, sans oublier
les gants de latex bleus... 
par respect pour les règles sanitaires, sans doute.

Certains demanderont peut-être s’il y a vraiment de quoi en faire tout un plat… à la salmonelle. Après tout, les lieux servent de prématernelle à des enfants qui, c’est bien connu, ne traînent jamais par terre et ne sont pas portés à se mettre les mains dans la bouche.

Kapparot dans une pouponnière

Et si nous vous disions que ce rituel peut se faire jusque dans les pouponnières d'hôpitaux? Vous ne le croiriez pas? Ben alors, visionnez la courte vidéo.

Quant aux poulets, ils ne se souviennent déjà plus avoir été brassés et égorgés vifs! J'entends d'ici les élu-e-s du Plateau nous dire: «C'est quoi le drame?C'est kosher!».

DES MONOLOGUES DU VAGIN AUX MONOLOGUES DU RABBIN?

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Depuis de nombreuses années, l’immeuble du 1290, avenue Bernard fait parler de lui, tout comme son propriétaire Michael Rosenberg. Souvenez-vous de cette histoire d'antennes de télécommunications que le rupin hassidique a laissé installer illégalement sur le toit, juste au-dessus des 33 chambres qu’habitent des personnes âgées.

L’administration d’Outremont n’a toujours pas pu forcer le démantèlement de ces antennes qui crachent leurs ondes électromagnétiques. Quant au président de Rosdev, il semble se foutre même des mises en garde fournies sur le site Terre d’Israël, à propos des potentiels effets nuisibles sur la santé humaine. Money talks, hein, Mike !

Dans ce même édifice, déjà avant 2008, des citoyens ont noté un va-et-vient inhabituel à l’entrée de l’immeuble à colonnades. En dépit des fenêtres de façade bouchées avec une pellicule plastique, il avait fallu peu de temps pour comprendre qu’une secte hassidique occupait une partie de l’immeuble qu’elle avait transformée en lieu de culte et d'étude de la Torah.

Depuis un certain temps, ces fenêtres de façade ont été rendues à la lumière du jour et le local talmudique a semblé s’être volatilisé. Pensez donc! 

Disparu, l'ancien lieu de culte? Non. Simplement un peu moins visible

Peut-être dans le but de passer sous le radar des indiscrets, les intégristes du groupe Mifal ha’Shas ont cessé de franchir la porte de façade. Ils entrent désormais dans l’édifice en empruntant une petite porte débouchant sur la ruelle arrière. Ils y occupent maintenant un autre espace cultuel, plus discret.

Aperçu de l'endroit où s'est transféré le groupe Mifal ha'Shas, au  sous-sol du 1290 Bernard.

Collée sur la porte du demi-sous-sol qui conduit au lieu de culte, une affichette décourage quiconque voudrait la franchir. On ne sait pas si cet avertissement sert à tenir les inspecteurs municipaux à distance… ou à empêcher les gens d’aller aux toilettes qui sont juste de l’autre côté de cette porte.
 
«Ouvrir la porte déclenche le système d’alarme!!!!»

Comme l'avenue du Parc, l'avenue Bernard est en voie d'être rebaptisée Theocracy Avenue. Outre la synagogue-école-dortoir qui a avalé le restaurant La Grand-mère Poule et la synagogue du 1075 Bernard, les résidents, commerçants et habitués des boutiques, cafés et restaurants de l'artère commerciale seront heureux d'apprendre qu'au moins deux nouveaux locaux reliés au culte intégriste verront bientôt le jour tout près du 1290, Bernard.

À peine quelques dizaines de mètres plus à l'est de la synagogue du 1290, la famille Rosenberg nous réserve deux autres sanctuaires.

Au comptoir de poulet grillé La Fusée qui a fermé ses portes au coin de Champagneur succédera un mikvé, cette piscine rituelle dans laquelle, entre autres, les femmes hassidiques mariées sont tenues de se purifier, sept jours après la fin de leur cycle menstruel.
  
Eh! oui. Le 1260, Bernard Ouest appartient, lui aussi, à ce bon Michael Rosenberg qui s'est fait octroyer un permis de construction pour ce nouveau mikvé de 40 000$.

Cerise sur le Sunday, l'immeuble possède également une entrée qui donne sur la rue Champagneur. Rosenberg s'y s'est fait accorder un certificat d'occupation pour une «salle polyvalente» au rez-de-chaussée du 594, Champagneur.

Ça risque d’être du joli puisqu'une «salle polyvalente», ça ouvre la porte à tous les excès. Au gré de leur humeur, y aménageront-ils tantôt une classe, tantôt une garderie illégale? Et pourquoi pas un dortoir, un coup parti? Toutes les dérives sont possibles puisqu'on leur donne carte blanche. Décidément, les règlements municipaux sont devenus désuets. Il serait grand temps de les revisiter afin de tenir compte des nouvelles réalités sur le terrain.
 
On trouvera désormais une salle polyvalente hassidique et une piscine rituelle ultraorthodoxe (flèches rouges) collées sur le théâtre Outremont, qui, au moment où cette photo a été prise, annonçait les Monologues du vagin. Dans le cercle rouge, les antennes de télécommunications illégales des Rosenberg.

En ce qui concerne le local qui hébergera le mikvé, où seront installées les sorties de ventilation indispensable pour une piscine? Fera-t-on évacuer les vapeurs de chlore et les relents d'humidité par les grandes vitrines de la façade de l'ancienne Fusée? C'est vrai que ça donnerait un petit air de Brooklyn à cette artère qui se fait grignoter à la vitesse grand V. 

Pensez-vous que Raymond Cloutier, le directeur du théâtre Outremont pourra présenter encore longtemps ses Monologues du vagin? Hum! Sans vouloir jouer les prophètes de malheur, au rythme où vont les choses, on se rapproche davantage des monologues du rabbin.

Cloutier qui, le 1er juin 2014,était rempli d'enthousiasme en assistant au premier «bake-off» cachère organisé par les Friends of Hutchison Streety voit-il toujours «un excellent signe des temps»?  

En dépit de ses tentatives de faire de son théâtre un lieu de rapprochement, le directeur de la mythique salle d'Outremont semble passablement désillusionné. Après avoir projeté le film Shekinah, une proprette incursion dans une école pour jeunes filles ultra-orthodoxes, le comédien a avoué que depuis lors, il n'avait rien pu faire d’autre puisque «les hommes et les femmes ne peuvent être assis dans la même salle

Je ne répéterai pas le célèbre cri du coeur qu'avait lancé le poète Claude Péloquin, il y a 46 ans. Je me demande seulement si vous serez nombreux à réclamer à la mairesse Cinq-Mars une mise à jour de la réglementation en matière de zonage et de lieux cultuels lors de la prochaine assemblée du conseil d'Outremont. Après tout, c'est elle qui, en février dernier, avait annoncé qu'elle songeait sérieusement à resserrer sa règlementationencadrant la question des activités religieuses dans les centres communautaires.

La réunion du conseil se tiendra le 8 septembre prochain, au 530, rue Davaar.

LES SYRIENS D'ABRAHAM

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Comme ça, Philippe et Suzanne vont accueillir une famille de réfugiés syriens au Lac-Saint-Jean. Couillard a vraiment le cœur sur la main. «Ça va [nous] permettre d'être un peu aux premières loges pour voir l'évolution de ces dossiers-là», lance-t-il. Dites-moi que je rêve. Il parle comme s’il venait de s’offrir une loge à 35 000 $ au Centre Vidéotron qu’il a inauguré à Québec le même jour. A-t-il vraiment besoin de payer les dépenses de logement, de nourriture et de vêtements d’une famille en détresse pour être capable de suivre la «game»? Ça m’inquiète.

Philippe Couillard à l'inauguration du Centre Vidéotron, le 8 septembre 2015

Remarquez que ça ne serait peut-être pas une mauvaise chose qu’il voit personnellement à ce que «ses réfugiés à lui» apprennent le français, trouvent un emploi et inscrivent leurs enfants à de vraies écoles.

Il semble, cependant, ne pas réaliser qu’il a déjà chez lui des réfugiés bien mal en point. Rescapés in extremis d’une guerre aussi abjecte qu’effroyable, les ultraorthodoxes se sont échoués sur nos côtes il y a plus de six décennies. Après tout ce temps, la très vaste majorité des hommes ne parlent toujours pas le français, plusieurs travaillent s’ils ne sont pas trop occupés à étudier la torah et confinent leurs enfants à des «écoles» ségréguées où Yahvé règne sans partage. Sept heures par jour, six jours par semaine, on leur apprend qu’il y a 6000 ans, au sixième jour de la création, Dieu a placé les dinosaures et les hommes sur terre. Les mathématiques, l’histoire et les sciences? C’est juste bon pour les goys!

Si j’étais Philippe Couillard, j’inviterais François Blais à adopter une famille hassidique. Plutôt que de se scandaliser de voir des enfants québécois être initiés sereinement à la vie démocratique en faisant une chaîne humaine avec papa-maman autour de leurs écoles, on se serait attendu à ce que le ministre de l’Éducation s’indigne outrageusement à la vue de gamins lobotomisés par un régime sectaire dont le dessein est de s’assurer de les garder dépendants de leurs gourous.



Dans un beau CPE de la province, le premier ministre vantait la générosité des Québécois lors des tragédies humanitaires. Il ne pouvait même pas imaginer les dangers que couraient encore récemment les petits hassidim de la garderie du 5614 Avenue du Parc.

Depuis neuf ans, tous les ministres de l’Éducation du Québec ont juré de mettre les récalcitrants au pas. Hélas! à ce jour, ils ont tous fait chou blanc. (lire La contre-attaque des sacrifiés)
 

En 2014, Yves Bolduc a bien bidouillé une entente avec une école illégale en transférant par magie l'éducation des enfants de la secte à leurs parents qui sont aussi démunis qu'eux. Ce qui était écrit dans le ciel est resté un vœu pieux. Il y a dix jours, Radio-Canada nous confirmait ce dont nous nous doutions déjà. Après presque un an, rien n’a été fait en ce sens.

C’est sans parler de toutes ces écoles opérées sans permis du ministère de l’Éducation qui sont régulièrement débusquées à Montréal et ailleurs en province.


Pour mal faire, aujourd’hui même, TVA nous rapporte le cas d’une énième école opérant en toute impunité alors qu’elle ne détient aucun permis du ministère de l’Éducation.

Une autre école illégale dénichée aujourd'hui même dans l'édifice Bovril

De nombreux enfants hassidiques y ont été filmés dans leurs classes alors même que l’immeuble Bovril situé au coin de Van Horne et avenue du Parc subit des travaux majeurs. 

Le jeu politique est tel, qu’aucun parti, aucun gouvernement n’a suffisamment de cran pour appliquer ses beaux principes humanitaires lorsque l’objectif ultime est de prendre ou de conserver le pouvoir. Même quand on sait que les sectes hassidiques au Canada ne comptent que pour 0,1 % de la population, tous les politiciens s’écrasent.
 
Les lobbys hassidiques s’insinuent partout… pour s’assurer, entre autres choses, qu’on ne touche pas à la ségrégation subventionnée et aux privilèges qu’ils veulent préserver, légaux ou non!

Aux petits soins! Jean Charest, en compagnie d’Israel Lowen, un dirigeant de la secte controversée de Boisbriand; le lobbyiste Mayer Feig lors du lancement de la campagne 2013 de Philippe Couillard, à Outremont

Ce qui était vrai à l’époque où Jean Charest avait fait des pieds et les mains pour subventionner à 100 % les écoles ethniques l’est tout autant aujourd’hui sous Philippe Couillard. À leur décharge, il faut bien dire que partout où les sectes hassidiques s’installent, les problèmes sont étrangement identiques et les politiciens, tout aussi avides du vote en bloc qu’elles leur procurent.

À New York, il semble qu’il ne faudra pas trop compter sur le maire Bill de Blasio pour faire respecter le cursus obligatoire au sein des écoles hassidiques délinquantes. Lors de son élection, en 2013, il s’est assuré le soutien de la moitié de la communauté Satmar. De plus, les hauts responsables de la ville et de l’état ont embauché des conseillers hassidiques.

Le directeur adjoint du maire de Blasio aux affaires intergouvernementales est Avi Fink, un résident orthodoxe de Queens. Letitia James, le Défenseur public (Public Advocate) a embauché Yoel Lefkowitz, un Satmar de Williamsburg à titre de coordinateur de sensibilisation communautaire. L’agent de liaison du gouverneur Andrew Cuomo est David Lobl, également un juif orthodoxe.

Dans l’état de New York, les George Pataki, Hillary Clinton, Sheldon Silver, Mario et Andrew Cuomo et autres politiciens ambitieux font tous religieusement escale à Kiryas Joel, pourtant le bled le plus pauvre des États-Unis. Élections obligent, ils veulent tous engranger le vote en bloc des 23 000 habitants de cette ville-ghetto où seuls les disciples du rabbin Aaron Teitelbaum qui lui versent un tribut ont droit de s’y établir.

Les gouverneurs Mario et Andrew Cuomo (père et fils) savent parfaitement ce qu’il faut faire pour engranger les votes ultraorthodoxes de l'état de New York.

Durant son règne (1983 à 1994), alors même que la Cour suprême avait rejeté la création d’un district scolaire pour l’enclave sectaire, le gouverneur Mario Cuomo a mis toute la gomme pour que soit remaniée une nouvelle législation qui a finalement permis à la secte d’obtenir son propre district scolaire. Pourtant, là comme ailleurs, de nombreuses écoles hassidiques refusent obstinément d’enseigner les matières séculières. Il est tout à fait ironique de voir Mario Cuomo (visionner le court vidéo), en pleine campagne électorale (14 octobre 1990) remercier chaleureusement le rabbin loubavitch «for all you do for education».

À New York, toutefois, tous ne font pas dans la flagornerie. Mme Marci A. Hamilton, présidente de la Chaire Paul R. Verkuil en droit public de l’école de droit Benjamin Cardozo, dénonce les risques que courent les enfants dans les communautés juives ultra-orthodoxes. Elle blâme en bonne partie les autorités fédérales, étatiques et locales qui, tout en étant pleinement conscientes de ce qui se passe, détournent le regard au profit de gains électoraux. Mme Hamilton les accuse d'avoir manqué à leur devoir de les protéger.

La professeure Marci A. Hamilton blâme en bonne partie les autorités fédérales, étatiques et locales qui, tout en étant pleinement conscientes de ce qui se passe, détournent le regard

Outre les problèmes d’abus sexuels et de santé découlant de la situation qu’ils subissent, la professeure de l’Université Yeshiva analyse les répercussions des carences éducationnelles sur ces enfants. Elle considère qu’ils sont profondément handicapés. «Les enfants de ces communautés sont pratiquement murés du monde extérieur et ceux qui choisissent de quitter souffrent cruellement de leur manque d’éducation.»

Le tableau que brosse Mme Hamilton est absolument consternant. Mais faut-il désespérer pour autant?

Un politicien a publiquement plaidé en faveur d’une véritable enquête à l’encontre des quelques 40 écoles hassidiques de New York qui n’offrent pas à leurs élèves un enseignement équivalant à celui du secteur public.


Daniel Dromm, conseiller municipal de New York,  plaide en faveur d’une véritable enquête à l’encontre des 40 écoles hassidiques qui n’offriraient pas une éducation digne de ce nom.

Contrairement au département de l’éducation de New York qui se contenterait de demander à ces écoles de fournir les documents tels les horaires et les plans de cours des yeshivas en cause pour déterminer si elles sont conformes à la loi, Daniel Dromm exigerait plutôt  que les inspecteurs se rendent dans ces écoles, qu'ils rencontrent les élèves et qu'ils fassent une enquête approfondie sur ce qui se passe exactement dans ces écoles. Le conseiller municipal qui préside le Comité sur l'éducation de la ville de New York, se dit prêt à de mener sa propre enquête s’il n’est pas satisfait et à exiger des audiences publiques. 

Ce n'est peut-être pas être demain qu’on verra un conseiller municipal exiger la même chose à Montréal. Surtout quand je pense qu’il y a quelques années à peine, Lionel Perezétait membre de l’exécutif de l’école Yeshiva Gedola, une des fameuses écoles qui ne respectaient pas le régime pédagogique du ministère de l'Éducation. 

Aujourd’hui, M. Perez est le conseiller de la Ville dans l’équipe Coderre. Bien sûr, le membre du comité exécutif et Responsable de la démocratie et des relations gouvernementales a perdu des alliés en les personnes de Michael Appelbaum et Saulie Zajdel, mais il ne manque pas de ressources, ni de poids dans la communauté intégriste. 

Lionel Perez prenant la parole à l'hôtel de ville de Montréal

Vous souvenez-vous combien Lionel était fier d’être à la première pelletée de terre du Torah and Vocational Institute of Montreal (TAV)  qui prévoyait offrir des programmes universitaires complets sur une base de discrimination religieuse, sexuelle et linguistique? Non, je pense qu'on va devoir tenter de convaincre quelqu'un d'autre de sauver les enfants! 

On va demander à Mindy Pollak, tiens! Je suis sûr que la conseillère hassidique de Projet Montréal ne fermera pas les yeux devant les carences éducationnelles que subissent trop de jeunes sans défense de sa propre communauté.
 
Mindy Pollak, le pantin des autorités sectaires d'Outremont et du Plateau Mont-Royal.

LA FIN DE LA HAINE

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Ce que j’ai toujours apprécié chez Lise Ravary, c’est son sens inné de la mesure. Que voilà une femme éprise de justice naturelle et d’équité. Les yeux bandés et la balance à fléau tenue à bout de bras, je la verrais bien dégommer la Lady Justice qui trône devant l’édifice de la Cour suprême.

Lise Ravary à l'émission Second Regard

Je ne lui reproche pas du tout sa prise de position contre la motion unanime de l’Assemblée nationale sur l’islamophobie. Au contraire. Comme elle et Charb, le regretté directeur de Charlie Hebdo qu’elle cite dans sa chronique du 3 octobre dernier, je trouve que le terme «islamophobie» est tout à fait abusif puisqu’il stigmatise l’ensemble des musulmans au lieu des seuls barbus fanatiques.

Ce qui me fait tiquer, c’est le reste de sa chronique. Ça accroche d’abord lorsqu’elle interprète la dernière enquête de Statistique Canada (2013) sur les crimes haineux.

Ravary affirme que la majorité des crimes haineux continue de viser «les Juifs et les Noirs». C’est sûrement par simple habitude de ranger les noms par ordre alphabétique que l’auteure de Pourquoi moi? Ma vie chez les Juifs hassidiques a placé les juifs devant les noirs.

Le Québec a le dos large, mais quand on se compare, on se console.

Dans les faits, non seulement les noirs et les homosexuels ont été victimes de plus de crimes haineux (respectivement 255 et 186) que les juifs (181), mais on observe que les deux premiers groupes ont essuyé beaucoup plus de violence physique que le troisième groupe. Alors que 66 % des homosexuels victimes de crimes haineux et 34 % des noirs dans le même cas ont été meurtris dans leurs chairs, 18 % des victimes juives ont été malmenées. C’est 18 % de trop, certes, mais un petit peu moins dramatique, tout de même. Entre une quenelle et un coup de poing sur la gueule, je sais ce que je choisirais.

On dira qu’en proportion de leur nombre, les juifs sont davantage visés. Je le concède, mais peut-être faudrait-il aussi considérer que les communautés juives sont beaucoup mieux organisées, leurs membres plus sensibilisés et beaucoup plus encouragés à porter plainte.

On le sait, partout où des organismes œuvrent pour que des gens dénoncent des situations abusives, leur nombre augmente sensiblement. À titre d’exemple, sans cette prise en charge, jamais nous n’aurions vu la courbe des cas d’agressions sexuelles augmenter comme cela s’est produit au cours des dernières décennies. À moins que l’on prétende aujourd’hui qu’il y a une hausse exponentielle des cas d’agressions sexuelles ou d’inceste comparativement à il y a 50 ans?

Dans cette même chronique Lise Ravary ne décèle pas de haine envers les musulmans. Elle est catégorique. «De l’inconfort, de l’ignorance, de l’intolérance, de la peur, sans doute. Mais de la haine? Foutaise.» Elle pose alors une question tout à fait pertinente : «Pourquoi “islamophobie” au lieu de racisme?». La chroniqueuse laisse alors Charb répondre pour elle. «Les militants communautaristes qui essaient d’imposer aux autorités judiciaires et politiques la notion d’“islamophobie” n’ont pas d’autre butque de pousser les victimes de racisme à s’affirmer musulmanes

Ma foi du Bon Dieu, Lise. Si je te suis dans ton raisonnement, tu es en train de nous annoncer la fin de la raison d'être d'Adil Charkaoui et du B'nai B'rith. Fini l’islamophobie. Fini l’antisémitisme. Fini la haine. Il ne nous restera plus que le racisme à combattre. Youe! Houe!

LE MILICIEN DE LA PUDEUR

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Chaque fois que je reviens d'un séjour prolongé en dehors du pays, c'est le même rituel. Je rattrape le temps «perdu». J'épluche les journaux qui se sont accumulés à l'entrée, puis je balaie Internet avant de relancer mes proches, sans oublier ma coiffeuse qui connaît tous les potins.

Évidemment, je n'ai pas eu à attendre de débarquer à l'aéroport Dorval-PET pour apprendre qu'Harper et sa gang de béni-oui-oui évangéliques avaient perdu la main de Dieu dans la foulée de la campagne. Dehors, les créationnisses. Yes sir!

En revanche, pour la petite politique, les coups fourrés, les malversations des uns et les méfaits des autres, je me garde ça comme dessert en rentrant au bercail.

Je viens justement d'apprendre qu'Alex Norris, le conseiller de Ville de Projet Montréal pour Le Plateau, a profité de mon absence pour commettre un méfait. C'est TVA Nouvelles qui a attaché le grelot (
visionner le reportage). 

Je n'en reviens pas que Norris se soit fait pincer en train d'arracher une affiche qu'un réparateur de pianos avait collée sur la vitrine de son établissement pour protester contre des décisions de son administration. En dénonçant le durcissement de la réglementation sur le stationnement adoptée par Projet Montréal, l'artisan n'avait pourtant exercé que bien pacifiquement son droit à la liberté d'expression.


Le conseiller de Ville de Projet Montréal pris en flagrand délit de méfait sur la vitrine d'un commerçant mécontent de ses politiques

Qu'un élu, mandaté pour représenter ses commettants, commette un acte de vandalisme chez l'un d'eux comme un ado en crise d'identité, c'est assez lamentable. Hélas pour lui, la scène a été filmée. Notre pauvre conseiller de Ville s'est fait pogner les culottes baissées. Il pensait sûrement qu'en commettant son délit sous le couvert de la nuit, il pourrait jouer à l'homme invisible.


D'élu respectable, Alex Norris serait-il en train de verser dans la délinquance de petit truand?

Pour sauver la face (la sienne et celle de son parti), le délinquant de bonne famille a bien été forcé de se forger une excuse. Selon ses dires, il aurait posé son geste parce que l'affiche contenait des «propos injurieux». En marchant d'un bon pas dans la nuit, il aurait lu des choses pas catholiques et arraché l'affiche. Tout cela en à peine deux secondes? Ma parole! C'est qu'il a des yeux de chat siamois, celui-là!

Sommes-nous en train de voir un militant politique se transformer en milicien de la pudeur? À force de côtoyer les leaders hassidiques, on dirait bien que ces derniers commencent à déteindre sur lui.

La dernière fois que nous avons vu des «gens bien» arracher des affiches dans l'espace public, c'était lors du premier référendum sur l'agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison. Lire ma chronique
Les veaux d'or.

Ce lundi-là de septembre 2008, nous avons surpris Moshe Englander (le maître d’œuvre du projet d'agrandissement) et Moshe Fisher, son sbire à casquette et grosses lunettes, en train de jouer de l'exacto. Ils détruisaient systématiquement les affiches que les citoyens avaient posées sur l'avenue du Parc pour inviter les résidents qui s'opposaient à cet agrandissement à exercer leur droit de vote. Eux, au moins, n'ont pas attendu une nuit sans lune pour commettre leur méfait. Ils se sont exécutés en plein milieu d'un après-midi ensoleillé.

En haut, Moshe Fisher, en bas, Moshe Englander, pendant et après la destruction et le vandalisme aux affiches invitant les citoyens à voter contre l'agrandissement de la synagogue de la rue Hutchison.

En fin de compte, Alex, si tu a vraiment envie de faire un bon gros ménage de vitrines, nous t'invitons chaleureusement à aller assouvir ton trop-plein de frustrations sur les façades infectes de nombreuses synagogues hassidiques du Plateau. 



Un exemple? Cela fait près de dix ans que les vitrines de cette synagogue au coin des avenues du Parc et Van Horne constituent rien de moins qu'un manque de respect flagrant et inadmissible à l'encontre de l'ensemble des citoyens et résidents.
 
Cela fait des années que les citoyens se plaignent de l'aspect de ces taudis de prières et que tu ne fous rien pour  rappeler à leurs administrateurs qu'en société, un minimum de civisme et de respect d'autrui est nécessaire.

DE MANIPULATION ET DE MISE EN SCÈNE

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Le 9 septembre dernier, la journaliste Émilie Dubreuil nous livrait un reportage désespérant, mais peu surprenant. Près d’un an après la ratification d’une entente entre le gouvernement Couillard et l’Académie Yeshiva Toras Moshe, la situation des enfants de cette école illégale du Plateau Mont-Royal était bien loin d’être régularisée. En fait, à peu près rien n’avait encore été mis en branle.

 
Aujourd’hui, à peine 64 jours plus tard, les autorités hassidiques voudraient nous faire croire que la traversée du désert est terminée et que le groupe a finalement décidé de joindre le concert des nations. Dans un nouveau reportage  de Radio-Canada, Jacob Maman, le directeur de la yeshiva se dit fier de cette entente «qui va permettre la scolarisation de ces [230] enfants… comme tous les enfants du Québec». Comme tous les enfants du Québec? Vous voulez rire!


 
Le journaliste Jean-Philippe Robillard souligne que les jeunes garçons de la secte fondamentaliste continueront à fréquenter quotidiennement l'Académie Yeshiva Toras Moshe «pour y recevoir un enseignement religieux durant le jour, comme c'était le cas auparavant». Tous comptes faits, c'est ni plus, ni moins Business as usual!


À raison de 30 heures par semaine, ces pauvres gamins vont continuer de se branler la tête et les rouflaquettes pour psalmodier jusqu’à l’épuisement des litanies talmudiques. Et c’est vraiment frais et dispos qu’ils rentreront à la maison en fin d’après-midi pour se farcir dix autres heures de français et de mathématiques. Et ce seront leurs parents, guère mieux lotis qu’eux, qui devront leur inculquer ces notions profanes, voire païennes, qu’on ne leur a pas transmises dans leur propre jeunesse. Les vendredis soir et le jour du sabbat en famille s’annoncent franchement gais! 



30 heures par semaine, les enfants psalmodient jusqu’à l’épuisement des litanies talmudiques. Vivement l'école!

J’oubliais les tuteurs. Mais, au fait, qui sont-ils? Dans le topo, on ne nous dit rien sur leurs compétences. Des reportages antérieurs nous avaient déjà révélé que les instituteurs étaient fréquemment des sans diplôme. Face à de simples tuteurs, on est en droit de s’interroger sur les méthodes pédagogiques qu’ils appliquent. Piaget? Montessori? Steiner-Waldorf? Ou... Abraham?

Comment ne pas esquisser une grimace lorsque Monsieur Maman nous jure que dans son institution «il n'y a pas de supercherie. Il n'y a rien d'anormal qui se passe ici». Le reporter avait-il seulement remis en doute son honnêteté? Pourquoi Diable se sentait-il le besoin de crier son innocence? 


Peut-être le brave homme avait-il de bonnes raisons de se ronger les moelles? Après tout, le journaliste n’a jamais réussi à lui faire cracher combien d’heures (minutes?) par semaine les jeunes peuvent passer au soutien scolaire, pas plus, d’ailleurs que le nombre d'heures d'enseignement religieux dispensées dans sa yeshiva. Et pourquoi donc la direction de l'Académie délinquante a-t-elle refusé l’entrée aux représentants du ministère de l'Éducation dans le cadre d’une visite surprise? Comment, au contraire, expliquer qu’elle invite aujourd’hui les caméras de télévision à venir renifler leur bunker?


La cour de la Yeshiva Toras Moshe, au coin de Casgrain et Bernard

Ça saute aux yeux. La direction de l'Académie sectaire a dû estimer qu’une campagne de relations publiques en bonne et due forme s’imposait. D’autant plus qu’elle était à moins de 12 jours d’une rencontre prévue avec les représentants du ministère de l'Éducation... qu’elle avait interdit d'accès, à peine deux semaines plus tôt.

Grâce à ce reportage, les autorités sectaires souhaitent probablement démontrer au ministère et au monde combien elles sont fières, heureuses et désireuses d’intégrer la grande famille québécoise et d’enfin respecter les lois de la société où elles habitent. On joue la grande ouverture, les bons sentiments, la bonne foi vertueuse et l’effort éminemment méritoire.

La mise en scène est impeccable. Devant le grand tableau blanc sur lequel des formes cabalistiques ont été savamment griffonnées, trois hommes s’émeuvent, comme transis d’une réceptivité retrouvée. Mais, ma parole, l’illuminé à droite, c’est Max. Mon bon ami Max Lieberman. Quel numéro, celui-là. Même édenté, il réussirait à rafler le casting pour une pub de Pepsodent.

Monsieur Maman et le professeur anonyme, en compagnie du lobbyiste et metteur en scène, Max Lieberman.

Quand il apparaît dans le décor, on peut être certain qu’il se trame une campagne de charme (ou de peur) orchestrée par les élites doctrinaires.
D'ailleurs, on peut se demander pourquoi le journaliste a choisi ce lobbyiste notoire pour témoigner en famille des soi-disant progrès réalisés
par la secte en matière d’éducation. Lui a-t-on imposé Lieberman? Ou s'est-il imposé lui-même afin de s'assurer de bien «stager» le clip et de contrôler le message? Well done, Max!
 
Il est vrai que Lieberman est peut-être la doublure la plus en vogue de toute sa congrégation montréalaise et new-yorkaise. Le gars peut jouer tous les rôles.


Lieberman, un pro de la mise en scène

Faut-il faire semblant de donner des signes d'ouverture sur le monde et mousser l’image de la secte hassidique? Avec ses belles pommettes roses et son air de chérubin, Max peut se rend seul au milieu d’une foule de 100 000 goys célébrant la Saint-Jean Baptiste et trouver le moyen de faire la double page du Devoir.

En 2012, les huiles de sa secte veulent obtenir la liste électorale qu’utilise le PQ à Outremont? Pas de problème. Max fait des guiliguilis au vice-président, affaires politiques et programme du Parti Québécois d’Outremont et obtient la liste sans aucune difficulté, bien que la loi électorale l’interdise formellement.
 
Les gourous n’aiment pas la ligne éditoriale de L’Express d’Outremont qui, à leurs yeux, ne rapporte que les faits qui sont défavorables à leur communauté? Max le ventriloque rencontre Thomas Mulcair et réussit sans mal à lui faire dire que le journal «avait démontré qu'il entretenait un préjugé évident [à l’encontre des hassidim]».
 
Max Lieberman est aussi une formidable distributrice d’accusations gratuites à l'encontre de journalistes, d'élus municipaux et de citoyens. À titre d’exemple, Lieberman a déjà menacé de poursuites l'animateur Jean-Luc Mongrain en le qualifiant d’antisémite (cliquer ICI pour voir l'extrait vidéo). 


Même Luc Ferrandez, le maire du Plateau, m’a avoué s’être engueulé comme du poisson pourri avec Lieberman. Dans le cadre d’une réunion avec les gros bonnets hassidiques sur le sujet des synagogues illégales de l’avenue du Parc, Max avait pété une coche. Ne supportant pas l’idée que leurs centres communautaires pourraient dorénavant être forcés de faire l’objet d’une demande de permis de dérogation, il avait qualifié les Québécois et le projet de Ferrandez de racistes.Luc raconte l'avoir remis à sa place. J'aurais bien voulu voir ça.

17 décembre 2014: Luc Ferrandez a peut-être du mal à blairer Max Lieberman, mais cela ne l'empêche pas d'aller chez lui quand il le faut.

Il faut tout de même dire qu’en matière d’accusations infondées, Menachem, alias Max Lieberman n’en est pas à ses premiers faits d’armes.

À New York, en 1990, témoin important du meurtre d’un rabbin de sa propre secte, Max, alors âgé de 13 ans, avait contribué à faire condamner un peintre en bâtiment à une peine de 37 ans et demi. Au procès, il avait affirmé avoir reconnu l’accusé David Ranta assis dans une voiture à proximité du lieu du meurtre.


David Ranta a certainement eu envie d'aller remercier Max Lieberman qui a contribué à son séjour de 23 ans dans un pénitencier à sécurité maximale.

Or, en 2013, soit 23 ans plus tard, le New York Times révélait que M. Ranta n’était pas le meurtrier du rabbin. Un violeur a avoué avoir faussement impliqué M. Ranta dans l'espoir de négocier une réduction de sa peine et une femme a fini par signer un affidavit dans lequel elle reconnaît avoir aussi menti au sujet de la participation de M. Ranta au meurtre. Quant à Max Lieberman, pas très heureux de se faire traiter de menteur, il est, lui aussi, revenu sur son témoignage en affirmant, toujours sous serment, que c’était le détective de l’époque qui lui avait demandé de pointer le gars qui avait un gros nez lors de la séance d’identification.

Dites-moi. Pour être manipulateur, faut-il avoir déjà été manipulé? Hum! Bonne question.

DOMINANTS DOMINÉS, DOMINI DOMINO

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Lors de la soirée de consultation publique tenue le 1er décembre dernier sur le projet de règlement visant à limiter la multiplication de lieux de culte sur les artères commerciales de l'arrondissement Outremont, on aura tout entendu.

Si bon nombre des arguments qu’ont déversés les membres de la communauté ultraorthodoxe n’étaient pas si dramatiques, on pourrait les qualifier de burlesques. 

Outre les sempiternelles accusations d’antisémitisme, de xénophobie, de haine atavique et les menaces de poursuites devenues routinières chaque fois que les leaders des sectes hassidiques se sentent le moindrement contrariés, certains intervenants ont réussi le tour de force d’aller encore plus loin.

Pour dénoncer l’emplacement projeté de la douzième zone (vous avez bien lu. Il y aura 12 zones!) où les lieux de culte peuvent s’implanter sur le territoire outremontais, Sharon Freedman, une résidente hystérique de Côte-Saint-Luc n’a pas hésité à prétendre que le choix de cette nouvelle zone près de l’ancienne gare de triage ne pouvait qu’évoquer le souvenir de la déportation des juifs et de l’holocauste.

Je ne sais pas s’il y avait, dans la salle, plusieurs personnes suffisamment âgées pour avoir connu la déportation. Pour ma part, ce soir-là, je n’en connaissais qu’un seul. Farouchement opposé au changement de zonage proposé, ce hassidim a prétendu que ce nouveau site pour accueillir des lieux de culte ressemblait aux endroits malfamés où l’on trouve généralement des maisons closes (houses of ill repute). Il n’a que 35 ans et pourtant, il garde un très très mauvais souvenir de sa déportation.

En 2001, activement recherché par FBI pour sa participation à une vaste fraude de 5,5 millions de dollars US,  il est allé trouver refuge au sein d’une communauté hassidique d’Outremont. Malheureusement pour le racketteur ultrareligieux, il a été extradé manu militari aux pays de l’Oncle Sam où il a été jugé, puis condamné à 30 mois de prison, le 16 mars 2005. Revenu à Outremont après avoir purgé sa peine, ilest devenu, pour un temps, du moins, administrateur d'une synagogue très connue de l'arrondissement.

Mais laissons de côté ces tristes vicissitudes de l’existence et entrons dans le vif du sujet.

J’ai été surpris de lire le communiqué de presse de Projet Montréal sur la question. Luc Ferrandez, le chef de Projet Montréal et de l’opposition officielle, y est allé d’une grosse vérité de La Palice. Il affirme que «les communautés religieuses ont le droit de s’installer dans tous les arrondissements et ce droit ne devrait en aucun cas être brimé.» Allo, Luc. Ça va? Je te recommande la lecture de la cause Roncarelli c. Duplessis. Depuis 1959, même les Témoins de Jéhovah sont protégés contre les élus municipaux mal intentionnés. Je le mets au défi de nous donner le nom d’un seul arrondissement de Montréal où une communauté religieuse est interdite de séjour ou brimée.



Uniquement sur le tronçon de 500 mètres de l’avenue Bernard où se trouve la quasi-totalité des commerces (entre l’avenue Outremont et la rue Hutchison), on dénombre une église baptiste et quatre synagogues et centres communautaires hassidiques. Il y a quelques années à peine, sur moins d’un kilomètre carré chevauchant Outremont et le Mile-End, 19 lieux d’activités religieuses hassidiques avaient été recensés. Dans le lot, certains étaient carrément illégaux et plusieurs autres contrevenaient d’une façon ou d’une autre à la réglementation municipale.

Comme si ça ne suffisait pas, le communiqué de Projet Montréal se vautre dans la rhétorique de pacotille. On y lit que le règlement qu’étudient les élues d’Outremont confinerait les nouveaux lieux de culte à «un petit secteur isolé de l’arrondissement».

L’endroit proposé pour permettre l’établissement de futurs lieux de culte est-il aussi impropre au recueillement que le disent Projet Montréal, les ténors hassidiques isolationnistes et leurs alliés circonstanciels qui prêchent l’inclusion tous azimuts?


D’abord, mettons les choses au clair. Personne ne peut prétendre aujourd’hui que l’on cherche à parquer les futurs lieux de culte en bordure d’une gare de triage. Arrivez en ville, les boys! Au moment où on se parle, toute cette zone qui servait de gare est en train (sans jeu de mots) de se transformer en un endroit rassembleur qui, au dire même de l’Université de Montréal, «dynamisera les communautés et les quartiers voisins».

Non seulement l’endroit a été décontaminé, mais d’ici quelques années, des milliers d’étudiants et d’enseignants y seront installés à un jet de pierre de l’avenue Van Horne. On y créera 40 000 mètres carrés de nouveaux parcs, dont un qui se rendra jusque derrière la rue Durocher. Un nouveau quartier résidentiel y sera également aménagé. 

Voici la faune qui remplacera les traverses de chemin de fer à Outremont

En plus de devenir un pôle de développement économique, urbain, culturel et social, le nouveau campus des sciences sera même durable! Qui dit mieux?

Remarquez que ce n'est peut-être pas idéal pour un groupe sectaire qui ne souhaite pas que ses enfants côtoient une jeunesse qui s'abreuve de mathématiques, chimie, physique, sciences biologiques et géographie. D'un coup que l'éducation était contagieuse. Ce serait bien la fin du monde, n'est-ce pas?
 
L'emplacement de la zone de culte proposée (en vert lime,à droite) par rapport au nouveau campus d'Outremont et à l'école hassidique (en rouge) située sur Durocher, dans la zone industrielle.


Il s’en trouvera toujours pour se plaindre qu’il y a encore des bâtiments industriels en activité. Soit, mais pour combien de temps encore? Et puis d’ailleurs, c’est quoi ce nouveau caprice? Les ténors hassidiques ne peuvent tout de même pas accuser les autorités municipales d’avoir forcé leurs ouailles à squatter des zones insalubres. Les ultrareligieux ont même ouvert une école talmudique pour garçons de l'autre côté de la voie ferrée, en pleine zone industrielle. 


L'école talmudique pour garçons (à droite!), installée depuis de nombreuses années au coin de Durocher et Beaubien. Elle longe à la fois la voie ferrée et se trouve au en plein environnement purement industriel. 

Au cours des dernières décennies, elles s’y sont elles-mêmes installées, très souvent en catimini et en toute illégalité. Ce n’est pas moi qui le dis. On retrouve cela en toutes lettres dans un avis émis en juin 2009 par le Conseil interculturel de Montréal. «La pression foncière fait en sorte que la majorité des groupes religieux optent pour des locaux commerciaux souvent délabrés, et se contentent de placarder les vitrines avec des cartons.», affirmait alors Frédéric Dejean, chercheur à l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal. Remarquez que nous n’avions pas besoin d’une savante étude pour en faire le triste constat. Il suffit de se rendre au coin de Van Horne et avenue du Parc pour voir ce qu’est un taudis religieux. 

Depuis près de dix ans, voici à quoi ressemble la synagogue au coin de Parc et Van Horne
 
Et pour ajouter l’insulte à l’injure, le Conseil interculturel nous a confirmé que les arrondissements ferment les yeux pour «conforter l'harmonie intercommunautaire et pour éviter que des situations de tensions se multiplient inutilement». On voit où cela les a menés. Après ça, les élus se demandent pourquoi il y a de la crispation dans l'air. Ils sont les premiers responsables de la grogne ambiante.

Bien sûr, Projet Montréal dira qu'il n'est au pouvoir que depuis quelques années. Il n'a pas tort sur ce point, mais comme tous les partis politiques qui sont venus avant lui et qui viendront après lui, il fera la courbette dans l'espoir de se faire réélire dans Outremont. C'est clair comme de l'eau de roche. À preuve, lorsque l'arrondissement du Sud-Ouest a proposé la même mesure qu'Outremont, l'été dernier, avez-vous vu Ferrandez et Projet Montréal monter aux barricades? Ben non, c't'affaire. Projet Montréal n'a rien à gagner là-bas avec cet enjeu.

Mindy Pollak, l'élue hassidique de Projet Montréal dans Outremont, met toute la pression pour satisfaire les autorités rabbiniques... qui ne se satisfont que de la capitulation du monde laïc.

Luc Ferrandez trouve préférable de jouer kosher à Outremont. Et au cas où la mémoire lui flancherait, le docteur Steven Lapidus, de l'Institut de l'Université Concordia pour les études juives canadiennes se fera un plaisir de le lui rappeler. 

Steven Lapidus nous prodigue ses conseils

L'érudit du judaïsme orthodoxe qui s'est prononcé publiquement contre le projet de règlement de zonage d'Outremont, le 1er décembre dernier, l'a bien expliqué dans le magazine The Senior Times:  

«They generally vote as a bloc.
You give concessions
to the [Hasidic] community
and you get votes.
They are in a position of power.» 

Dans ce même article, Steven Lapidus a même la gentillesse de nous donner un conseil qui vaut de l'or:

«If [Hasidim] are not going to move,
they are going to dominate. … 
If you want to come 
to a peaceful resolution 
to the problems in Outremont, 
don’t wait until Hasidim are the majority.» 

Un laïc averti en vaut deux, n'est-ce pas?

LE RETOUR DE BOOMERANG

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Ne voulant jamais rater une occasion de faire mouche et sachant que la ruse s’accommode bien d’un brin de matière grise, les leaders hassidiques d’Outremont et du Plateau ont eu une idée de génie lors de la dernière séance du conseil d’arrondissement. Pour intercéder en leur faveur dans le dossier le l’établissement de nouveaux lieux de culte sur les artères commerciales des avenues Bernard et Laurier, Mayer Feig et cie ont fait descendre dans l’arène municipale un éminent docteur en études juives canadiennes qu’ils sont allés repêcher à l’université Concordia.
Voici l'immeuble qui accueillera deux nouveaux locaux religieux au cœur même de l'activité commerciale très prisée de l'avenue Bernard

Une belle prise, à n’en pas douter. Le docteur Steven Lapidus est un érudit du fait hassidique en Amérique du Nord. En plus de préparer un projet de livre sur le hassidisme au Québec, Lapidus a publié différentes choses dans son domaine de recherche, dont (ça ne pouvait mieux tomber!) «Love Thy Neighbour: Hasidic Social Relations in Quebec». Pour ne rien gâter, contrairement à la plupart de ses coreligionnaires outremontais qui se sont établis chez nous il y a 15, 30, voire plus de 50 ans quand ils n’y ont pas carrément vu le jour, Steven peut même s’exprimer dans la langue des autochtones.

Appelé au micro, lors de la période de questions, le docte judéophile a tenu à lire l’extrait d’une citation de M. Raymond Cloutier, le président de l’Association de l’avenue Bernard. Ce dernier qui est aussi directeur général et artistique du théâtre Outremont s’était exprimé dans Le Devoir de la veille sur ce projet de règlement. «On sent qu’il y a des craintes, mais moi, ma position, c’est que ces gens-là sont des citoyens comme les autres. Ils ont leurs désirs et besoins. Il faut composer avec. Ce n’est pas en étant dogmatique qu’on va régler tout ça.»
L'intervention de Steven Lapidus lors de la période de questions.

Brandissant cette citation, Steven Lapidus en a tiré une conclusion lapidaire. «Si vous n’avez pas l’appui du président de l’association de l’avenue Bernard, pourquoi insistez-vous [pour dire] que la présence des lieux de culte sur Bernard sont “méfaisantes” pour le commerce?» Visionner sa courte intervention en cliquant ICI.
 
Or, de toute évidence, Lapidus s'est mis le pied dans la bouche jusqu'au mollet et Raymond Cloutier n’a pas aimé qu’on interprète ses propos de façon partisane. Ulcéré, le président de l’association de l’avenue Bernard a publié dans le Journal d’Outremont une mise au point dont voici l’intégrale :
 

J'apprends avec stupéfaction qu'un intervenant, à la réunion du conseil d’arrondissement du 7 décembre 2015, aurait déclaré, en mon absence, que je suis en faveur de l'établissement de lieux de culte sur l'Avenue Bernard. Et qu'en conséquence, cela représente l'opinion des marchands et professionnels dont je suis porte-parole.

C'est non seulement inexact, mais c'est l'utilisation à des fins partisanes d'une opinion nuancée, exprimée dans le Devoir du samedi 5 décembre. Si ce débat continue d'être entretenu par les opposants, avec mauvaise foi, l'association sera dans l'obligation de prendre une position claire sur ce règlement.

 
J'exprimais notre malaise à se ranger dans un camp ou dans l'autre pour préserver la neutralité obligée des commerces. Il aurait été contre-productif de s'aliéner quelque clientèle que ce soit.

 
Mais maintenant qu'on veut m'attribuer, sans mon aval, une opposition au règlement, je suis dans l'obligation d'exprimer notre gêne à tous sur la multiplication des lieux de culte sur notre avenue. La venue d'une Mikve (bain rituel et synagogue) en plein quartier des terrasses qui font le charme et la popularité de ce coin de l'intersection Bernard et Champagneur est carrément inappropriée.

 
La prétention de certains promoteurs que les lieux de cultes revitalisent les artères commerciales ne devrait jamais être acceptée dans ce débat.

 
Nous avons clairement indiqué à M.Rosenberg, propriétaire des lieux, qui a convoqué l'association à une rencontre pour défendre son projet, que l'absence de préoccupations esthétiques de la communauté hassidique inquiétait les commerçants qui font tant d'efforts pour rendre cette artère attrayante.

 
J'ai tenté dans cette interview du Devoir, au nom du « vivre ensemble », de calmer le jeu. Mais je vois bien qu'on veut m'instrumentaliser et je ne le tolérerai pas.

 
Merci.

 
Raymond Cloutier,
Président des marchands et professionnels de l'avenue Bernard
Raymond Cloutier, président de l’association de l’avenue Bernard et directeur général et artistique du théâtre Outremont.

Jeudi, le 10 décembre, M. Cloutier a été invité à préciser sa pensée dans le cadre de l’émission Le 15 – 18. Cliquer ICI pour entendre sa courte intervention ouICIpour écouter le segment de l'émission consacré à cette question. 

Rappelons qu'au cours des deux dernières années, M. Cloutier et d'autres organismes ont mis sur pied des initiatives pour tenter de faire une brèche dans le monde hermétique des hassidim. Des efforts soutenus qui, selon toute vraisemblancen'ont toujours pas donné les résultats escomptés.

Mais plutôt que d’interpréter à mon tour les paroles de Raymond Cloutier, je laisse à chacun le soin d’en tirer ses propres conclusions.

CHECKPOINT MINDY

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Les frontières. Ces fameuses frontières. De tout temps, les hommes en ont créé. Quand ce n’était pas pour les abattre et étendre des empires, ils les traçaient pour délimiter ce qu’ils estimaient leur revenir de pleins droits. Elles balisent les sphères d’influence internationales, nationales, provinciales. Même nos petits arrondissements y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. C’est sans parler des élus (es) qui s’en servent au gré de leurs intérêts partisans. 

Rappelez-vous la « passe » d’Helen Fotopulos, l’ancienne mairesse du Plateau Mont-Royal. En 2008, pour favoriser la secte hassidique qui voulait agrandir sa synagogue du 5363 Hutchison, elle s’était servie de la frontière qui sépare Outremont du Plateau pour torpiller le processus référendaire. Les Outremontais qui habitaient du côté ouest de la rue Hutchison s’étaient vus refuser le droit de se prononcer sur le projet d’agrandissement de la synagogue qui se trouvait juste en face de chez eux. Heureusement, la Cour supérieure avait mis Fotopulos à sa place (lire ma chronique V comme dans Victoire!)

Non seulement le tribunal avait statué que les habitants du Plateau et d'Outremont habitent la même ville et sont habilités à se prononcer, mais il ajoutait que la décision des élus du Plateau d’exclure des gens qui habitent de l'autre côté de la rue était une décision arbitraire et sans fondement.

Aujourd’hui, c’est Mindy Pollak, la conseillère ultraorthodoxe de Projet Montréal,
qui joue l'exclusion. Avec l’aval du maire Ferrandez et le soutien hyperactif du réseau des lobbyistes hassidiques, Pollak se sert de la ligne imaginaire pour ne pas tenir compte des synagogues qui sont juste de l'autre côté de la frontière entre les deux arrondissements.

Le Checkpoint à Mindy, avenue Bernard, coin Hutchison avec, en toile de fond, la magnifique synagogue inachevée qui a remplacé le restaurant La Grand-Mère Poule

La conseillère de Projet Montréal ainsi que le blogueur hassidique Cheskie Weiss clament bien haut qu’il n’y a que quatre synagogues à Outremont. Il n’y a pas de saint danger qu’ils nous rappellent que pendant des décennies, les congrégations de deux de ces quatre synagogues se sont installées illégalement en zone strictement résidentielle. 


C’est sans parler que dans trois cas sur quatre, les agissements des administrateurs de ces lieux de culte ont forcé les autorités municipales et provinciales à engloutir des dizaines de milliers, voire plus d’une centaine de milliers de dollars pour les contraindre à respecter tantôt la réglementation municipale, tantôt les normes de construction, quand ce n'était pas pour les empêcher de faire le trafic d'alcool de contrebande.

De plus, Pollak et Weiss omettent allègrement de comptabiliser le nouveau lieu de culte qui a obtenu son permis au coin de Bernard et Champagneur, ainsi que le centre religieux ultraorthodoxe qui, depuis 1999, se trouve au sous-sol de l’édifice Remax, à l’angle des avenues Bernard et Outremont.


Dans le sens des aiguilles d'une montre: le blogueur Cheskie Weiss, la conseillère de Projet Montréal, Mindy Pollak, le maire du Plateau, Luc Ferrandez et le donneur d'ordres et de votes, Mayer Feig.

Que Projet Montréal et leur bloc électoral hassidique prétendent qu’Outremont ne compte que quatre synagogues est aussi ridicule que de tenter de nous faire croire que les frontières des arrondissements parviennent à empêcher les oiseaux ou la pollution de circuler d’un côté ou de l’autre de la ligne séparatrice. Si c’était le cas, Mindy Pollak qui habite du côté Plateau de la rue Hutchison n’aurait jamais dû se faire élire à Outremont. 


L’approche strictement bureaucratique de tout ce beau monde reflète tout, sauf la réalité. 

Il est impossible de ne pas tenir compte des rues adjacentes à Outremont pour faire un inventaire crédible et sérieux du nombre de lieux de culte du quartier. D’autant moins que tous les jours, bien des fidèles doivent se déplacer d'un arrondissement à l’autre pour aller faire leurs ablutions. 

Les lieux de culte entre Outremont et le Mile End (cliquer ICI pour agrandir la carte
 
ÉTAT DES LIEUX SUR LA RUE HUTCHISON

Uniquement sur la rue Hutchison, juste de l’autre côté de la ligne de démarcation des deux arrondissements, on recense cinq synagogues qui totalisent tout près de 4000 mètres carrés de locaux (43 000 pieds carrés). Céleste terrain de jeu, n'est-ce pas?

La plus tristement célèbre est la First Mesifta du 5253 Hutchison. Il s’agit de la synagogue multirécidiviste de la famille de Michael Rosenberg qui, en plus d’avoir été délinquante pendant de nombreuses années, s’est accaparée, en 2007, l’appartement locatif du 2e étage sous de fausses représentations pour l’annexer à la synagogue du 1er étage. En dépit des preuves présentées aux élus pour dénoncer cette fraude, Projet Montréal et le maire Ferrandez ont refusé d’intervenir contre la manigance illégale de Michael Rosenberg
(lire La salle de prière du rabbin fantôme).

Luc Ferrandez suggère aux simples citoyens qui ne sont pas contents d'entreprendre eux-mêmes les poursuites. Il fait exactement comme Outremont qui a fermé les yeux pendant des décennies sur  la synagogue du 1030 Saint-Viateur. Elle s'était établie là en contravention du zonage résidentiel. Après tout ce temps, les tribunaux ont donné raison aux délinquants (lire Le laxisme érigé en système).

Comment oublier la synagogue bobov du 5363 Hutchison qui a été l’objet d’une longue saga référendaire et judiciaire en raison de la volonté des hassidim d'agrandir leur lieu de culte dans cette zone strictement résidentielle?

Toujours sur Hutchison, on retrouve aussi la grosse synagogue du 5555 Hutchison. En plus de servir de terminus d’autobus, elle a longtemps tenu un grand dortoir clandestin. Ce n’est qu’après avoir été condamnés pour outrage au tribunal que ses administrateurs ont été contraints de se conformer à l’injonction... non sans avoir essayé de planquer leurs pensionnaires illégalement dans des logements des alentours!

Au coin de Bernard et Hutchison,
le resto familial La Grand-Mère Poule a été remplacé par un centre de haut savoir talmudique. De 2007 à 2010, à la barbe des inspecteurs et des autorités municipales, la secte satmar y a squatté sans permis ni certificat d'occupation.

Même si les lieux bourdonnent d’activité depuis plus de huit ans, les administrateurs de l’endroit n’ont jamais été foutus de terminer les travaux extérieurs. Quelle belle marque de respect à l'égard des citoyens et des commerçants du quartier. 

27 décembre 2015: Après plus de huit ans d'occupation, les administrateurs de la synagogue-dortoir-école religieuse n'ont toujours pas trouvé le temps de compléter les travaux extérieurs. Trop occupés à prier, peut-être?

Quelques enjambées plus au nord, au 5843 Hutchison, on trouve la synagogue de la congrégation Imray Chaim. C'est la secte vizhnitz (à laquelle appartient Mindy Pollak) qui y a pignon sur rue. 

En 2010, lorsque je l'avais fait visiter au chef de Projet Montréal et plusieurs des élus du Plateau, un bric-à-brac de contreplaqués remplaçaient de nombreuses fenêtres pourries et sans vitrage. D'immenses toiles type «camping» jouaient le rôle de toiture. Bref, rien ici pour faire courir les touristes  friands d'art sacré!

L'arrière de la synagogue vizhnitz, telle que l'équipe de Projet Montréal l'avait découvert en ma compagnie.

Quand j’entends Mindy Pollak,résidente du Plateau Mont-Royal, et son coreligionnaire Weiss jurer sur la tête de leur rabbin que les lieux de culte ne se multiplient pas dans le quartier, j'ai l'impression d'halluciner. Ils nous prennent pour des goyishe kupps* ou quoi?
* En yiddish, on dit d'un idiot qu'il a une tête de non-juif.


ÉTAT DES LIEUX SUR L'AVENUE DU PARC

Si vous voulez comprendre les craintes des commerçants de l’avenue Bernard et Laurier, allez faire un tour sur l’avenue du Parc, entre Bernard et Van Horne. Les citoyens qui, comme moi, étaient présents à la séance du conseil du Plateau du 7 février 2011 (rendez-vous à 38 min 48 s) n'ont pas oublié le chapelet d'adresses d'institutions hassidiques illégales de l'avenue du Parc que le maire Ferrandez avait débité: «5843, 5870, 5896, 5906, 6011B, 6080 et 6091». Et il n’en avait même pas dressé une liste exhaustive.

Au cours des 10 ou 15 dernières années, la multiplication débridée des lieux de culte sur ce tronçon de rue a eu un effet délétère tant sur le tissu commercial que socio récréatif.

Oubliez les boutiques pimpantes, les cafés sympas. Sur les ruines des anciens commerces se développent surtout des échoppes aux vitrines givrées, peu invitantes. Et on viendra nous dire que ce type d’implantation a une incidence positive sur la valeur des immeubles ou sur le commerce? 

Dites-nous sans rire que les lieux de culte du 5870 et du 6082 avenue du Parc favorisent le commerce et la hausse de la valeur de l'immobilier. 

Saviez-vous que le premier actionnaire majoritaire de la synagogue-taudis qui se trouve au 6082 du Parc (voir photo ci-haut) est la congrégation Amour pour Israël qui possède, entre autres, la grande synagogue outremontaise du 1038-1048 Van Horne.


Inauguration en grande pompe de la synagogue Amour pour Israël, le 29 décembre 2007

Il est intéressant de réaliser que des religieux ultraorthodoxes ont investi illégalement le local se trouvant au coin de Parc et Van Horneau même moment où les propriétaires de l'immeuble inauguraient leur synagogue d'Outremont (coin Van Horne et Durocher). Mindy Pollak et Projet Montréal ont de quoi être fiers.

Mais puisqu'une image vaut mille mots, je ne vous laisserai pas partir avant que vous  CLIQUIEZ ICI pour voir de vos propres yeux les photos d'une dizaine de locaux qui ont servi (légalement ou clandestinement) de lieux de culte hassidique.

Bien sûr, nous nous attardons ici uniquement au tronçon de l'avenue du Parc entre Bernard et Van Horne. Après tout, il ne s'agit pas de faire une encyclopédie!



LE «CHILLING EFFECT»

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Avez-vous lu le récent article du Devoir sur les plaignards professionnels? Il semblerait que de plus en plus de citoyens frustrés mènent la vie impossible aux organismes publics. Ce phénomène prendrait de l’ampleur partout dans le monde, y compris au Québec.

Selon une étude menée en Australie, de 3 % à 5 % des gens qui portent plainte accapareraient entre 25 % et 30 % des ressources administratives des organismes publics. La situation est certes préoccupante, mais il y a bien pire. Certains lobbies sont plus teigneux, plus grincheux et plus détestables encore.

Pour s’en convaincre, on n’a pas besoin de passer au tamis le fonds d'archives du Conseil de presse du Québec. Il suffit de jeter un coup d’œil aux rapports annuels du bureau de l’Ombudsman/Services français de Radio-Canada.
 

Dans le rapport 2012-2013 de l’ombudsman de Radio-Canada, on apprenait que sur 75 plaintes touchant le conflit israélo-palestinien au cours de cette année-là, pas moins de 26 étaient le fait des lobbys pro-Israël.Ainsi, le Centre des relations juives et israéliennes - CIJA (anciennement le congrès juif),  HonestReporting Canada, le Regroupement québécois pour un journalisme informé, honnête et responsable, et Amitiés Québec-Israël génèrent pas moins de 35 % de toutes ces plaintes déversées sur le bureau du défenseur des droits de la société d’État.

Plus parlant encore, l’ombudsman affirme que 100 % des demandes de révision qui lui ont été adressées à ce sujet cette année-là provenaient de ces organismes pro-israéliens!


David Ouellette, le pitbull belliqueux du Centre consultatif des relations juives et israéliennes. Même Michel Seymour trouve que les interventions partisanes, politiques et biaisées de Ouellette épousent la logique du gouvernement Netanyahou.

Lorsqu’ils décident de s’en prendre aux journalistes, ces mercenaires pro-Israël ne se contentent pas de lance-pierres. Pour les tirs de barrage, il n’y a rien comme les orgues de Staline. Tiouuufff! Tiouuufff!
Tiouuufff! Et ça crache, les amis :
«Diffamations anti-israéliennes»
«Activisme politique»
«Partialité anti-israélienne»
«Sournoiserie niaise des animateurs vedettes»
«Torchon jeté un peu plus tordu en pâture [aux] auditeurs»
«Affirmations qui vont à l’encontre de la réalité historique»
«Reportage truffé d’erreurs, de fabulations et d’omissions»
«Portrait piteux… exercice en désinformation»

Tout y passe. Les accusations sont servies au lance-flamme (lire L’antisémitisme ordinaire à Radio-Canada, publié en 2003 par David Ouellette). 

Non seulement tout y passe, mais tous y passent. La chef d’antenne Céline Galipeau, Emmanuelle Latraverse, Jean-François Lépine, Jean-Pierre Charbonneau, Luc Chartrand, Pierre Maisonneuve, François Brousseau, René Homier-Roy, Khady Beye
, Maxence Bilodeau, Joane Arcand, Jean-François Bélangeret... rebelote!

À côté des David Ouellette, Michelle Whiteman, Edmond Silber et Jean-Marie Gélinas, Frontenac, avec la bouche de ses canons, a l’air d’un enfant dans un carré de sable.

Lorsque ces zélotes font exploser leurs obus bourrés d'intimidation, l'onde de choc ébranle toutes les salles de rédaction. Plus le harcèlement s’intensifie, plus l’air devient malsain et la paranoïa s’insinue, de la base jusqu’au sommet des entreprises de presse.

À moins d’être masochistes, les journalistes seront moins chauds à faire leurs topos sur ce sujet toxique. Sans compter qu'ils se mettent à voir de l'antisémitisme jusque dans leur propre soupe et à prier pour que le seigneur éloigne d'eux ce calice.Et c’est exactement ce que les Ouellette et cie souhaitent.

De l'information honnête et responsable?
 Le plus formidable dans tout ça, c’est que ces organismes se réclament non partisans et voués, entre autres, à combattre la désinformation relative au conflit israélo-arabe. 

En ce sens, il est intéressant de constater que sur son site Web, le Regroupement québécois pour un journalisme informé, honnête et responsable (!) place des hyperliens pas toujours cachères (voir l'illustration ci-contre). 

Pensons à celui qui conduit à la Ligue de défense juive, la branche française du Jewish Defense League, considéré comme un groupe terroriste et anti-arabe. 

D'autres, comme le site Eretz Aujourd'hui, font dans la dentelle à la façon de Donald Trump! Le 19 janvier 2016, par exemple, cette publication titrait à la Une: «L'Union européenne encourage les Palestiniens à tuer des innocents israéliens!»

De l'information «équilibrée», vraiment?




Mais si vous voulez vraiment vous dilater la rate, allez vite visionner le petit sketch d'Elvis Gratton sur l'objectivité selon le congrès juif. Absolument pissant! 

En passant, quelqu'un m'a demandé pourquoi le Centre des relations juives et israéliennes ne m'a jamais embêté. C'est très simple.Jusqu'à aujourd'hui, aucune des 403 chroniques de mon blogue n'a abordé la question de la guerre israélo-palestinienne. Je n'ai pas de mérite. Ce n'est juste pas mon truc.

DE CRIMES RITUELS ET DE COMMANDES SPÉCIALES

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Samedi soir dernier, Bernard-Henri Lévy (BHL) a fait sursauter le plateau de On n’est pas couché, le célèbre talk-show de France 2.


Alors qu’il faisait la promotion de L'esprit du judaïsme, son dernier bouquin, l’impayable dandy philosophe a été interpellé par Léa Salamé. La chroniqueuse tiquait sérieusement sur un passage de son livre où il soutient que le scandale du sang contaminé qui avait éclaboussé Laurent Fabius en 1998 était un «crime rituel juif», un complot raciste antijuif. Visionner la vidéo de l'échange.

Léa Salamé confronte BHL à On n'est pas couché. Décoiffant!
 
N’en étant pas à une caleçonnade près, BHL a ajouté en ondes que l’antisémitisme avait aussi eu un rôle à jouer dans le scandale sexuel qui s’était abattu sur Dominique Strauss-Kahn. Bref, BHL voit de l’antisémitisme partout. Et il n’est pas le seul.


Dans ma dernière chronique Le chilling effect, je parlais de la propension du Centre des relations juives et israéliennes — CIJA (anciennement le congrès juif) à harceler les médias qui ont le malheur de toucher à la question du conflit israélo-palestinien. Mais l’organisme «non partisan» a un grand frère qui, à l’échelle mondiale, a la même fixation que lui. 


Un écusson du B'nai Brith

Venu au monde il y a 175 ans, le B’nai Brith (qui signifie Les fils de l'Alliance) s’est développé sur le modèle des loges maçonniques. Le gendarme du discours politique pro-israélien compterait près d’un million de membres, ce qui, vous en conviendrez, est impressionnant quand on sait que l’ensemble des communautés juives à travers la planète équivaut grosso modo à la population… basque.


Le B’nai Brith a dû glousser pas à peu près lorsque Max et Monique Nemni, les biographes de Pierre Elliott Trudeau, ont mis à jour, en 2006, l’antisémitisme du futur premier ministre canadien dans le tome qui traite de ses années de jeunesse. Et que dire lorsque The Sun, le quotidien de langue anglaise le plus vendu au monde a publié, en 2015, des images inédites de la famille royale s'exerçant allègrement à faire des saluts nazis? Non, non. Il ne s'agissait pas de quenelles inversées!



Pierre Trudeau et la reine Elizabeth II lors de la signature de la Constitution canadienne, le 17 avril 1982. Va-t-on débaptiser l’aéroport de Montréal et déchirer la constitution en raison de certains éléments de leur passé trouble? Après tout, l'antisémitisme est un crime au moins aussi grave que la pédophilie, non?

On comprend aisément que la période de crise de la première moitié du 20e siècle ait été un terrain que toutes sortes d’organisations souhaitaient débarrasser de ses épouvantables relents d’intolérance. Pour autant, faut-il aujourd’hui accepter les méthodes d’intimidation et de chantage dont abuse le B’nai Brith et ses consorts? Demandez donc à Roger Waters, le chanteur et bassiste vedette du groupe Pink Floyd, ce qu'il en pense.


Pas besoin, comme Roger Waters, de militer pour le boycott d'Israël sur la question des droits des Palestiniens pour être traité de nazi et d'antisémite.
 
Depuis une dizaine d’années, la loge canadienne du B’nai Brith a opéré un sérieux coup de barre à droite qui a profondément écoeuré des gens comme Stephen Scheinberg, un ex-dirigeant du B’nai Brith et Victor Goldbloom, le premier membre de la communauté juive à être nommé au Conseil des ministres du Québec. 


Victor Goldbloom, décédé il y a deux jours, a été fortement en désaccord avec le durcissement du B'nai Brith
 
La dernière mouture des Fils de l’alliance est à ce point inféodée à l’extrême droite israélienne et à ses acolytes conservateurs qu’en août 2014, elle ne réclamait rien de moins qu'un prix Nobel de la paix pour Stephen Harper. Il fallait entendre Frank Dimant, le chef de la direction de B'nai Brith Canada (jusqu’en septembre 2014) prétendre «[qu’] aucun autre leader dans le monde a su montrer… une telle compréhension claire des différences entre ceux qui cherchent à faire le mal, et leurs victimes». Dichotomie satanique, quand tu nous tiens! 

 
À la regarder tirer sur tout ce qui bouge, on aurait envie de suggérer à la menaçante organisation de laisser tomber sa liste noire et de la remplacer par une liste «patte blanche» qui recenserait plutôt les happy few qui ne sont pas antisémites. Convenez que ce serait pas mal moins de travail. C’est vrai, en revanche, que la nébuleuse serait alors forcée de remercier un grand nombre de ses pisteurs qui sont éternellement sur le qui-vive.


Depuis les toutes premières chroniques de mon blogue, je soutiens que l’accusation d’antisémitisme peut être efficace si elle est utilisée à bon escient. En revanche, lorsqu’elle est dégoupillée à tort et à travers, comme c’est trop souvent le cas, elle devient une bombe sale. Une arme de terroristes fanatiques. De têtes brûlées.

Rappelez-vous l’affaire Michaud. C’est le B’nai Brith qui avait allumé le bûcher en dénonçant Yves Michaud pour ses soi-disant «injures contre les juifs». Cela avait fini par lui valoir un blâme unanime de l'Assemblée nationale. Pierre Foglia (qui ne pouvait pas sentir Michaud) avait tout de même décrié ce blâme en ajoutant «[qu’il] règne dans ce pays une espèce de terreur à la seule l'idée d'avoir à affronter les organisations juives comme le B'nai Brith ou le Congrès juif. Terreur qui… alimente dangereusement les sentiments et les attitudes antisémites au lieu de les combattre.» Même Salomon Cohen, juif israélien qui a fait la Guerre des Six Jours et ex-candidat du PQ dans la circonscription d'Outremont, avait accusé le B’nai Brith d’être une des bougies d'allumage de l'antisémitisme au Québec.

C’est encore le B’nai Brith qui, en 2007, avait réclamé la tête de Jocelyn Coulon, candidat libéral dans Outremont, pour ses «préjugés anti-Israël». Le spécialiste en politique internationale qui était pourtant irréprochable avait très très mal digéré la malhonnête infamie. 


Jocelyn Coulon et Hans Marotte, deux des nombreuses cibles du B'nai Brith

C’est toujours le B’nai Brith qui voulait qu’Hans Marotte, le candidat NPD de la campagne fédérale de 2015, se mette à genoux et passe à la confesse devant Michael Mostyn, le nouveau bonze de B'nai Brith Canada pour des propos qu’il avait tenus un quart de siècle plus tôt sur la première Intifada.

 

Le B’nai Brith accepte aussi volontiers les commandes spéciales. J’en sais quelque chose.

En janvier 2013, au troisième jour du 2e procès qu’avait intenté contre moi Michael Rosenberg, j'étais
appelé à la barre des témoins. J'en avais profité pour expliquer à la juge de la Cour supérieure que le B’nai Brith était un instrument tellement sensible qu’en comparaison, un sismographe faisait figure de zinzin de l’époque des mammouths laineux et des Pierrafeu. J'ai alors fait remarquer à l’honorable Claude Dallaire qu’en cinq ans et demi, aucune de mes 300 chroniques ne m’avait valu les foudres du B’nai Brith.

Dieu sait, pourtant, que cette poursuite avait fait les manchettes des quotidiens canadiens et des téléjournaux québécois à de multiples reprises. Ça en avait bouché tout un coin à l’illustrissime Julius Grey et aux trois ploutocrates qui m’accusaient, entre autres, d’antisémitisme.

Le bon Julius en conciliabule avec Alex Werzberger (de dos), Martin et Michael Rosenberg dans un couloir du palais de justice de Montréal, le 13 janvier 2013.

Plus de 62 mois après le début du battage médiatique du litige qui m'opposait aux Rosenberg et à Werzberger, quelqu’un de l’entourage de mes accusateurs a manifestement passé une commande spéciale au B’nai Brith. Il fallait absolument que le cartel, engagé dans la sécurité de l'État d'Israël et la lutte contre l'antisémitisme, me réserve une place dans sa documentation officielle avant que ne tombe mon jugement.

En avril 2013, huit mois avant que la juge de la Cour supérieure ne rende sonjugement, le rapport 2012  des incidents d'antisémitisme sortait tout chaud de l'imprimerie. C'est un Thomas Mulcair fier comme un paon qui avait eu l'honneur de dévoiler le rapport.

Lors du dévoilement du rapport 2012, Thomas Mulcair était flanqué de ceux qui deviendront respectivement l'ancien et le nouveau chef de la direction de B'nai Brith Canada, Frank Dimant (à l'extrême gauche) et Michael Mostyn (à l'extrême droite).

À la page 20, on m'y faisait dire que «les juifs hassidiques sont des fanatiques religieux qui font leurs propres lois en usant d’intimidation». Avoir su que l'on m'attribuerait une citation approximative, je leur aurais demandé d'y insérer le B'nai Brith parmi les intimidateurs fanatiques! 

Pour servir ses fins, le B'nai Brith n'a eu aucun scrupule àfalsifier et à travestir les faits. Ainsi, à la page 18 de son canard, on y lit: «Des symboles du judaïsme hassidique sont utilisés pour prétendre que les juifs tourmentent les non-juifs». Or, il n'y a rien de plus faux. Cette caricature que m'avait inspiré La chute des Titans, de Cornelis Cornelisz van Haarlem, ne s'adressait absolument pas aux juifs, ni même aux hassidim en général. Elle représentait Michael Rosenberg, monprincipalpoursuivantqui venait de se faire déculotter pas à peu près par la juge Manon Ouimet de la Cour du Québec. Pour avoir la preuve de la malhonnêteté des propos du B'nai Brith, je vous invite fortement à lire La justice des dieux.
  
La page 18 du rapport 2012 du B'nai Brith: on y trouve la tête d'un Michael Rosenberg étendu
 

Le plus drôle dans toute cette histoire, c'est qu'à peine dix mois avant de se pavaner avec ce fameux rapport 2012, Thomas Mulcair avaitété forcé, lui aussi, de se défendre contreles accusations du B’nai Brithsoutenant qu'il existait un état d’esprit anti-Israël (lisez antisémite!) au sein de son caucus. On comprend, dès lors, que le chef du NPD avait quelque chose à se faire pardonner!

Comme tous les autres politiciens, Tom devra se tenir les fesses très très serrées et les oreilles molles s'il veut s'éviter à nouveau les foudres des suppôts d'Israël. Quoi? C'est antisémite de dire ça? Ben là, ça va faire! J'emmerde le B'nai Brith!

LES NOUVEAUX RÉSERVISTES ou LA CHASSE AUX TROPHÉES

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«Let’s consider the Jew who fights anti-Semitism. He will find anti-Semitism everywhere, even on an empty island or in the Sahara. The obsessed person becomes funny because he cannot see the exception to the rule, or he creates nonexistent rules.» 


Conversations with Isaac Bashevis Singer
écrivain yiddish, Prix Nobel de littérature – 1978



Voici, justement, un exemple patent de ce qu'avait observé M. Singer:


Un svastika dans le logo de JP Morgan Chase! Tiré du site ultraorthodoxe montréalais Bill 613)

Dans mes deux plus récentes chroniques, j’ai fait état des méthodes d’intimidation grossières et du chantage obscène qu’exercent le congrès juif et le B’Nai Brith. L’un comme l’autre n’a aucun scrupule à qualifier de désinformateurs antisémites ceux et celles qui n’épousent pas aveuglément leur credo. Mais, en dépit de leur puissance, ces deux lobbies (pour ne parler que de ceux-là) peuvent également compter sur une nébuleuse de réservistes prêts à prendre les armes à tout moment.

Depuis 2007, l’année où je me suis retrouvé dans la mire de quelques grosses légumes de la communauté hassidique d’Outremont, j’ai été interpellé et conspué par toutes sortes de zélotes. Des sbires disposés à faire des jobs de bras à n’importe quel citoyen qui oserait dénoncer l’arrogance, les diktats et l’impunité accordée à des groupes sectaires.

Je ne parle même pas ici des journalistes de confession ou de culture juive qui ont braqué leurs micros ou leurs plumes en ma direction. Après tout, le conflit mettait en avant plan des individus hauts placés d’une branche qui partage une souche commune avec eux. Le sujet était d’intérêt pour leurs communautés. Bien sûr, je ne m’attendais pas qu’ils fassent preuve de neutralité, mais je pouvais très bien vivre avec le biais qui pouvait suinter de leurs articles.

Non, je pointe plutôt du doigt des groupuscules comme Friends of Hutchison Street(FOHS), ce commando échafaudé en sous-main par le lobbyiste ultraorthodoxe Mayer Feig. L’arrogant activiste a sacré cofondatrices de ce groupe supposément inclusif et «peace & love» nulles autres que
Leila Marshy et Mindy Pollak, cette hassidim qui deviendra conseillère municipale de Projet Montréal dans Outremont. 


Ce trio qui fait de l’esbroufe et de l’aveuglement volontaire est soutenu presque exclusivement par des citoyens anglophones de confession ou de culture juive. Certains crachent sur leurs voisins francophones qu’ils n’hésitent pas à qualifier de «bigots», «racists», «nazis», «anti-Semitics»  et «xenophobes».

Parmi les rares francophones à les soutenir, on trouve
Jean-Marie, par exemple, un Outremontais d’origine nantaise. Ancien acteur et doubleur de films, ce sympathisant des FOHS est aussi un admirateur déclaré de Tsahal (l’armée israélienne). Il y a aussi cette artiste du Mile-End au prénom et au patronyme on ne saurait plus francophone. Pourtant, elle crie haut et fort dans la langue de Shakespeare que «the Hassidim will not assimilate into Quebec francophone culture. They will not assimilate! It is not a judgement on Quebec culture it is simply that they have their own culture and religion and they want to keep it. They will not assimilate». Comment ne pas pouffer lorsque Mme Cousineau ajoute «And neither will I.» En passant, qui a réclamé l’assimilation?

Bien sûr, d’autres blogues ouvertement administrés par des activistes remuants de la communauté ultraorthodoxe ont aussi été mis sur pied. Je pense au blogue Outremont Hassid que les ultraorthodoxes Cheskie Weiss, Baruch Posner et Hirsh Teitelbaum prétendent avoir officiellement créé «pour entamer un dialogue honnête et sincère avec nos voisins». 


En haut, à gauche, Cheskie Weiss en train de m'engueuler. En bas, Hirsh Teitelbaum au cours d'un exercice de conviction

Force est de constater, toutefois, que les trois ultrareligieux s’empressent de sauter à pieds joints sur les citoyens qui ne sont pas chauds à se laisser imposer leur vision passéiste du monde dans l’espace public. Véritables vases communicants avec la page Facebook Friends of Hutchison Street, ils ont tous trois accès à des ressources financières conséquentes. Ils peuvent même s’offrir les services de traducteurs francophones professionnels pour diffuser leur propagande dans la langue de Molière, ce que nous ne pouvons certes pas leur reprocher.

Que dire du blogue Bill 613, qui, jusqu’à tout récemment, était abondamment alimenté par Zvi Hershcovich, ce prétendu rabbin loubavitch déporté de Russie pour y avoir travaillé illégalement pendant quelques années? En février 2013, le «rabbin» m’avait même rencontré dans un Starbuck pour une interview. Un entretien qui ne paraîtra jamais sur son blogue pour la simple et bonne raison, m’avait-il alors expliqué, que ses supérieurs ne souhaitaient pas me faire de la publicité! C’est pourtant Hershcovich qui m’avait approché. Je peux cependant vous dire que la raison de cette non-publication était plutôt que ce bon Zvi n’avait pas été en mesure de repiquer une seule phrase dans cette longue entrevue qui lui aurait permis de me peinturer (en brun!) dans le coin. 


Zvi Hershcovich, le rabbin déportée de Russie

Hershcovich est loin d’être le seul à avoir tenté le coup. Je pense, entre autres, à Tobi Cohen, cette journaliste œuvrant pour Postmedia News débarquée chez moi en avril 2011 pour avoir mon son de cloche sur l’élection fédérale du 2 mai alors que je ne m’étais jamais impliqué ni même prononcé de ma vie sur un tel enjeu. Cela m’avait semblé d’autant plus incongru que la journaliste, visiblement très nerveuse et assise sur le bout des fesses dans mon salon, avait souhaité filmer l’entrevue alors qu’elle devait publier un papier et non un topo vidéo. Sans surprise, le prétendu article n’a jamais été publié. A-t-on jugé que mes propos ne permettaient pas de m’asséner le coup de grâce?

Je pourrais aussi parler de cette professeure d’anglais langue seconde qui m’avait demandé si je serais disposé à rencontrer avec elle quelques étudiantes dans le cadre d’un «travail scolaire» qu’elles devaient faire sur la communauté juive. Cette enseignante du Plateau m’avait promis une copie de la vidéo que réaliseraient les étudiantes à la suite de l’entrevue que je leur ai gentiment accordée. En dépit de cette promesse et de mes demandes répétées, je n’ai jamais pu voir la couleur de leur travail. Ce n’est que plus tard, en réalisant que Dina s’activait dans le giron des Friends of Hutchison Street que j’en ai conclu qu’elle avait probablement été mandatée pour me tendre un guet-apens. On espérait que je tienne des propos qui m’auraient discrédité? Il semble bien que je les aie déçues.

Parano, moi? Attendez la meilleure. Le fleuron de l’arnaque et de la mauvaise foi crasse revient très certainement à Martin Himel et Dannielle Dyson. Le 6 mai 2012, à quelques heures du premier get-together organisé par les Friends of Hutchison Street, le cameraman canado-israélien et sa « recherchiste » s’étaient invités chez moi sous prétexte de produire un documentaire sur la vie sur la rue Hutchison. Toc! Toc! Toc! Shalom, my friends! Come on in




Je leur ai accordé deux heures d’entrevue filmée, mais ce n’est que plus d’un an plus tard que j’ai appris qu’un «documentaire» intitulé Jew Bashing : The New Anti-Semitism a été télédiffusé en grande première le 27 mai 2013 sur les ondes de la chaîne 2 israélienne et sur Vision TV «Canada’s only English language cable and satellite specialty channel that airs multi-faith, multicultural and family-oriented entertainment». En quatre épisodes, le reportage traitait respectivement du Pakistan et du Moyen-Orient, de l’Europe, des États-Unis et du Canada.

 
Dans l’épisode portant sur le Canada, le vidéaste, apparemment affilié à la droite pro israélienne, m’a placé aux côtés d’indécrottables antisémites qui, interrogés sur la solution à apporter au «problème juif», soutenaient qu’il faudrait tout bonnement les exterminer. C’était tellement gros que je me suis pincé. 


Martin Hilel, fier pet avec ses trophées de chasse... comme le dentiste américain qui a tué le lion Cecil

À peu près rien n’a été retenu de l’entrevue dont j’ai conservé l’enregistrement intégral. Hilel s’est plutôt commis à faire un montage aussi dégoûtant que fallacieux du get-together de l’après-midi où j’ai été confronté à l’hostilité des Friends of Hutchison Street qui ont tout fait pour me dénigrer et m’enterrer. Jamais de ma vie je n’aurai assisté à une telle imposture de la part d’un reporter. À côté de Martin Hilel qui se fait photographier avec ses trophées de chasse comme le dentiste américain qui a tué le lion Cecil, l’ex-journaliste François Bugingo est un pur enfant de cœur.

Pour tout vous dire, je me réjouis que des gens ou des groupes veuillent combattre toute injustice, y compris l’antisémitisme. Ce qui me déconcerte, en revanche, c’est de constater qu’un groupe de citoyens soit incapable de faire la différence entre un soi-disant pogrom soutenu par des autorités municipales, une exaspération résultant d’infractions répétées à différentes réglementations avec la bénédiction de leaders sectaires ou un empiétement du religieux dans la sphère publique.

Je suis d’autant plus étonné de la réaction de certains citoyens que j’ai assisté à différents évènements dont le fameux BABEL : Jews and Neighbours in the Mile-End, organisé en septembre 2011 par le Mile-End Chavurah, un groupe local de juifs progressistes. 


Votre serviteur (flèche jaune) à l'événement BABEL : Jews and Neighbours in the Mile-End
 
J’y ai constaté que parmi les Berman, Cooper, Elbaum, Hartz, Levy, Moscovitch, Rosenblatt, Schwarz, Steinberg présents aux ateliers, un bon nombre semblaient en connaître infiniment moins que moi sur la culture ou les rites juifs. L’un demandait aux panélistes pourquoi les femmes ultraorthodoxes se rasaient les cheveux ou portaient la perruque, l’autre voulait comprendre en quel honneur les hommes en noir craignaient les chiens et ainsi de suite. Ils allaient peu, voire pas du tout à la synagogue, ne mangeaient pas casher, n’auraient su que faire d’un érouv, s’avouaient qui homosexuels, qui hétéros en concubinage, qui libertaires ou hipsters.

Et pourtant, ce sont ces mêmes résidents «éclairés» du quartier qui, plutôt que de s’interroger sur le bien-fondé des récriminations de leurs voisins juifs ou non-juifs, ont choisi de faire corps et de soutenir inconditionnellement la frange intégriste de leurs coreligionnaires.


Nos voisins juifs laïcs et modérément pratiquants se sont-ils seulement demandé ce qu’il adviendra de la belle philosophie du «Vivre et laisser vivre» qu’ils chérissent tant lorsque la croissance du fondamentalisme aura pris le dessus?


Des démographes américains auraient établi que 49 % des enfants juifs de New York sont désormais hassidiques et que dans une génération, la communauté juive de la Big Apple sera d’abord et avant tout fondamentaliste, pauvre, sans instruction et réactionnaire.


En mai 2013, Jay Michaelson
, un rédacteur de l’hebdomadaire juif new-yorkais Forward, invitait fortement les principales organisations juives américaines à cesser de faire cause commune avec les fondamentalistes juifs et à couper le financement qui maintient artificiellement en vie des institutions ultraorthodoxes. Selon lui, ces subventions permettent à une petite élite de contrôler par la peur et la manipulation des milliers de serfs. 
 
Faisant, entre autres, référence aux scandales sexuels et de blanchiment d’argent qui ont éclaté ces dernières années, Michaelson va jusqu’à dire que le système hassidique tel qu’administré par ses dirigeants donne l’image d’une sous-culture qui s’apparente davantage à «The Sopranos» qu’au «Fiddler on the Roof». 



En attendant que quelque chose débloque un jour ici, je reçois encore des demandes d’entrevue. La plus récente m’a été faite en janvier dernier par un jeune journaliste établi dans le Mile-End depuis dix ans et qui publie dans le magazine canadien The Walrus. Il souhaite rédiger un essai, m’a-t-il écrit, pour «expliquer a la public anglophone que la position Québécoise n'est pas motive par anti-Semitism».


Je me suis donc rendu chez lui et lui ai accordé (à lui aussi!) deux bonnes heures d’entrevue. J'attends la sortie de son article. Je n’ai aucune raison de craindre un jeune père de famille, surtout quand il a l’honnêteté de se présenter comme un juif de Vancouver. Et ce n'est pas parce qu’il est coprésident du conseil d'administration du Mile-End Chavurah qu’il me pendra nécessairement haut et court. Non. Si j'ai enregistré nos échanges, c'est justeun vieux réflexe journalistique, vous savez bien. Chat échaudé craint l’eau froide? Moi? Voyons donc! Je ne suis pas superstitieux.

LIEUX DE CULTE SUR RUES COMMERCIALES - PRISE 2

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Il n’y en aura pas de facile. Il y a plus de 16 mois, la mairesse Cinq-Mars annonçait que l’arrondissement allait entreprendre une révision de son règlement encadrant la question des activités religieuses sur les artères commerciales.

Tout comme les commerçants, le conseil de l’arrondissement et plusieurs citoyens s’inquiétaient pour la vitalité des rues Laurier et Bernard. Pour tenter d’inverser la désaffection des commerces de proximité, différentes avenues sont alors envisagées, dont celle de limiter la multiplication des lieux de culte sur ces artères marchandes.

Des avis de motion avaient été déposés, des votes avaient été pris par le conseil d’arrondissement et une grande soirée de consultation publique a même été tenue sur le sujet le 1er décembre 2015. Des centaines de citoyens s’étaient déplacés exprès pour y exprimer leurs opinions. Une réunion épique qui
restera à jamais gravée dans les annales de l’arrondissement.

Coup de théâtre, le 4 avril 2016, les résidents ont appris que le conseil d'arrondissement devait recommencer le processus de zéro. 


Imaginez-vous que les cartes préparées par la Direction de l’aménagement urbain et du patrimoine étaient erronées. Le service de l’aménagement urbain s’était fourvoyé sur les limites d'une nouvelle zone (C-6) destinée à permettre l’implantation d’un nouveau lieu de culte sur l'avenue Durocher, au nord de Van Horne.


Voici, en orange, l'emplacement proposé par le conseil d'arrondissement pour l'établissement d'une nouveau zone de lieu de culte (zone C-6). Il se trouve à environ 70 pieds d'une synagogue qui, elle, fait le bonheur de ses adeptes.

Comme si cette bourde ne suffisait pas, la Direction de l’aménagement urbain avait aussi «oublié» d’ajouter deux zones contiguës de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal absolument cruciales dans le cadre d’un éventuel référendum sur la question.

Faut le faire! Cette défaillance est d’autant plus incompréhensible qu’en mars 2009, un jugement de la cour Supérieure du Québec avait fait grand bruit à Outremont qui était impliqué dans un processus référendaire concernant la rue Hutchison, à cheval sur deux arrondissements. C’est à se demander si le directeur du service qui a pris sa retraite l’a fait exprès.

Quoi qu’il en soit, en raison de cette incroyable série de bévues qui compromettaient le processus de changement de zonage, nous voilà donc forcés de faire une nouvelle prise qui ressemble à du mauvais cinéma.


Tous les citoyens d’Outremont (et de Montréal) sont une nouvelle fois conviés à une assemblée de consultation publique prévue le mardi 24 mai 2016 à 19 h, au Centre communautaire intergénérationnel d'Outremont — 999, avenue McEachran. 

Si le sort de votre arrondissement vous tient le moindrement à cœur, ce rendez-vous est incontournable. Non seulement vous aurez l’occasion inespérée de vous faire entendre, mais vous serez les témoins privilégiés de la façon dont les choses se trament dans votre cour. Chose certaine, vous ne risquez pas de vous ennuyer. Et puis, votre billet d’entrée est déjà payé… avec vos taxes! 



D'ici le 24 mai, si vous souhaitez trouver réponseà certaines questions sur l'enjeu qui sera débattu lors de cette soirée, vous êtes chaudement invités à aller consulter un tout nouveau site Web dédié spécifiquement à cette problématique. Voici l'adresse: lieux-de-culte-outremont.com. 

Lorsque vous l'aurez consulté, vous y trouverez une pétition qui vous permettra de donner votre appui au changement de zonage qui interdirait les lieux de cultes sur les artères commerciales de l’arrondissement d’Outremont.


Au plaisir de vous rencontrer en très grand nombre, mardi prochain.

LES «DEALERS» DE L'OMBRE

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Il y a quelques temps, Amy Fish, une femme qui oeuvrait au Jewish Eldercare de Côte-des-Neiges, publiait The Art of Complaining Effectively, un bouquin qui explique comment s’y prendre pour être entendu, comment obtenir le remboursement qui nous est dû ou le job que l’on veut. Foi d’Amazon, la recette permettrait même de se faire offrir
la salade la plus fraîche en ville pour garnir notre sous-marin à la dinde !


Mardi soir dernier, il est clair que les ténors de la communauté hassidique n’avaient jamais entendu parler de ce bouquin. Certains diront que ces hommes en noir n’avaient pas besoin de se farcir cette plaquette puisqu’ils ont mille fois fait la preuve qu'ils ont ça dans le sang.

Alors que tous les citoyens d’Outremont étaient conviés à une assemblée de consultation publique sur le projet de règlement qui envisage d'interdire l’ouverture de nouveaux lieux de culte sur les artères commerciales Bernard et Laurier, près d’une soixantaine d’ultraorthodoxes a brusquement quitté la salle. 


«Quand je lèvemon sabre, on fout le camp!»
  
Dès que Michael Rosenberg, le grand vizir de la communauté hassidique, s’est levé, toute sa cour s’est élancée vers la sortie. 

Le coup d’éclat était manifestement prémédité puisque certains d’entre eux ont déroulé, comme un rouleau de prière, des affiches sur lesquelles était écrit (en français, s’il vous plaît!) «consultation bidon».

Max Lieberman, ce lobbyiste pur et dur de la secte satmar, était tout fier de brandir à nouveau son statut d'éternelle victime au beau milieu de l'assemblée de consultation publique.

Bidon, la consultation? Vraiment? Je vais leur rafraîchir la mémoire à tous ces bons hommes qui déchirent leurs châles de prière et crient à l’antisémitisme. Se souviennent-ils seulement de cette soirée de consultation publique qui s’était tenue pratiquement en secret dans l’arrondissement du Plateau, le 7 juillet 2008?

C’était un beau lundi d’été, en plein à l’heure du souper. Nous étions au zénith de la période des vacances estivales. Dans la salle pratiquement déserte de l'immeuble de la Fraternité des policiers, Madame Marlène Schwartz, conseillère en aménagement et responsable du dossier, y présentait un projet d'agrandissement d’une synagogue que les dirigeants de la communauté ultraorthodoxe Bobov tenaient mordicus à réaliser en douce sur la rue Hutchison.

Je m’en souviens comme si c’était hier. Imaginez. J’étais le seul citoyen présent à cette soirée de consultation. Et encore. Je dois une fière chandelle à ce journaliste particulièrement bien renseigné qui m’a refilé l’information ultra-secrète une heure avant trop tard. N’eût été ce «délateur» épris de démocratie participative et de transparence, le lobbyiste Mayer Feig et sa clique se seraient fait offrir sous le manteau l’agrandissement de leur synagogue à la barbe et au détriment de tous les citoyens d’Outremont et du Plateau.


Ça, aux yeux des gros bonnets hassidiques, c’est de la consultation publique comme ils l’aiment. Un bon gros «deal» derrière des portes closes et insonorisées où nos amis à rouflaquettes peuvent négocier, la redingote déboutonnée, avec des élus à genoux.

C’est d’ailleurs ce que Abraham Ekstein déplore dans Le Devoir. Il estime que les chances de trouver une solution seraient meilleures si la mairesse Cinq-Mars acceptait une rencontre privée avec des représentants de sa communauté. Pour lui et ses coreligionnaires, gros lobby égal gros bon sens. Et on peut aisément le comprendre. Les élus de tous bords, tous côtés en bavent d'intérêt. Un passe-droit contre un vote en bloc! Dur dur à refuser, hein les gars (et les filles)!

 
Abraham Ekstein, membre de la secte satmar dont les enfants fréquenteraient  l’école illégale de la rue Casgrain.

Contrairement à ces manigances illégitimes et scandaleuses auxquelles on nous avait habitués, la consultation de mardi dernier était plus que nickel. 


Bien sûr que les élues avaient adopté une position claire, sinon il n’y aurait jamais eu le dépôt d’un projet de modification du règlement, c’t’affaire! Mais tous les citoyens étaient sollicités pour exprimer ce qu’ils en pensaient. Tous pouvaient espérer exercer suffisamment de pression pour faire infléchir les édiles dans un sens ou dans l’autre. Alors, à partir du moment où les porte-voix de la communauté hassidique décident de se bâillonner eux-mêmes et de s’auto-exclure, ils n’ont qu’à s’en prendre à eux même. 

En passant, rappelons un truc à M. Ekstein qui s'indignait, en mars dernier, que le terrain de la zone C-6 (avenue Durocher, au nord de Van Horne) destiné à accueillir de nouveaux lieux de culte ait dû être temporairement retiré pour des raisons techniques. 

Qu’il aille donc manifester sa grogne au bureau de sa conseillère Mindy Pollak. C’est elle et elle seule qui a voté contre l’ajout de cet emplacement de la zone C-6 qui aurait permis à de nouveaux lieux de culte de s’y établir. Visionnez mon interventionà l'assemblée du conseil du 7 mars 2016 où je déplore le vote contre nature de la conseillère Pollak. 

Mardi soir dernier, on sentait bien que quelque chose d’anormal se tramait. Contrairement à la première soirée de consultation qui s’était tenue sur cette même question, le 1er décembre 2015, les ultraorthodoxes ne se sont pas rués à la table d’enregistrement pour monopoliser le temps de parole de la soirée. 

Même les habituels défenseurs des minorités «opprimées» qui s'étaient manifestés le 1er décembre 2015 sont restés dans leur tanière, mardi dernier. C'est vrai que depuis qu'on a démontré que leurs fameux «entrepôts» se transformeront en un magnifique campus universitaire, ça leur a un peu coupé le sifflet.

De plus, tout indique que Projet Montréal a été complice de la rebuffade antidémocratique que se préparaient à faire les leaders théocrates.

Étrangement, aucune figure de Projet Montréal du Plateau ne s’est montré le bout du nez. La pauvre Mindy Pollak a dû se contenter de papa-maman qui (de peur qu’elle s’enfarge?) la tiennent par la main depuis qu’elle a appris à marcher.


Projet Montréal: Tomlinson, Gosselin et Sanger, présents tous les trois lors de la 1ere soirée de consultation publique, ne se sont pas montré la fraise lors de la séance de mardi dernier.

Philipe Tomlinson, le coordonnateur de l’association locale de Projet Montréal dans Outremont et qui conseillait la néophyte Pollak depuis son élection de 2013, semble être disparu dans la brume. Christine Gosselin, la conseillère du district Jeanne-Mance, brillait, elle aussi, par son absence. Même Daniel Sanger, le sulfureux conseiller politique de Projet Montréal ne s’est pas montré la face pour sentir et analyser le pouls et l’ambiance de la soirée.

Pire. La veille de la consultation publique, la conseillère Gosselin a endossé et propagé la chronique fallacieuse de la page Facebook des Friends of Hutchison Street (fondée par sa consoeur ultraorthodoxe Mindy Pollak!) intitulée Une approche sectaire contre les lieux de culte à Outremont.

Se servant d’une vidéo prise illégalement lors de la première soirée de consultation publique de décembre 2015, la bande à Pollak dénigre le processus démocratique. Christine Gosselin en a profité pour «bitcher» sur un ancien journaliste en le ridiculisant en ces termes :

« Quand on pense à la “vie de quartier” à Outremont, est-ce qu'on s'imagine les anciens journalistes dans leurs jardins ou les centaines d'enfants sur leurs tricycles sur le trottoir, le va-et-vient des voisins, l'agitation du vendredi soir? Quand on pense à l'avenir, est-ce qu'on doit penser à une communauté en phase de croissance exponentielle ou bien à la jouissance d'une retraite dorée dans des conditions définies par une vision décidément isolationniste de la société idéale? Selon vous? »


Baveuse à souhait, Gosselin se prend pour Miss Chavez! Elle postillonne sur les «vieux» qui ont eu une vie professionnelle exemplaire et bien remplie? Elle leur reproche d’avoir économisé tout au long de leur vie? De pouvoir en jouir sans devoir vivre aux crochets de la société? Un coup parti, pourquoi ne milite-t-elle pas pour l’euthanasie obligatoire des retraités, cette racaille nauséabonde et plissée qui n’est même plus foutue d’engendrer des gosses à la douzaine pour remplir les écoles illégales?


En crachant au visage de M. Larin, Gosselin me lance  une crotte par la bande (bien que je ne sois pas à la retraite). Sans le savoir, elle gifle un tas d'autres personnes, y compris ma propre mère, elle aussi une ancienne journaliste vivant, oh horreur!, de son pécule. Pour remettre «Mignonne»à sa place, elle pourrait citer Ronsard et rappeler à la conseillère (au cas où elle ne s’en serait pas encore aperçu) qu’elle a, hélas!, déjà perdu «les plis de sa robe pourprée» et que sa propre date de péremption approche. À l’éculé «Time flies», ma vieille mère préfère dire: «Le temps fait mouche!»

Christine Gosselin ne se limite pas à son mépris de ceux qui la précèdent de peu. Elle a le culot de renverser les rôles et de décréter que, dorénavant, les isolationnistes ne sont plus les religieux sectaires qui sont forcés d’aller trouver l’âme sœur à New York pour conjurer la consanguinité, mais les citoyens pleinement intégrés à la société.


C’est ça, sa «société idéale»? Honte aux citoyens qui privilégient le darwinisme au créationnisme, l’éducation supérieure au lavage de cerveau, l’épanouissement de soi au flétrissement de l’esprit critique, la modernité aux pratiques moyenâgeuses? On veut bien croire que dans son pedigree, la conseillère de Projet Montréal nous rappelle qu’elle a fait des études médiévales, mais il y a des saintes limites! Christine, ton jupon dépasse! Pis pas à peu près.

Plutôt que de raconter des énormités, on préférerait nettement que Gosselin s'en tienne à ses masques du Carnaval de Venise ou à ses préoccupations sur Facebook du sort des rainettes faux-grillon, de Private Minette ou des becs-cie.

Comme si ça ne suffisait pas, la porte-parole de Projet Montréal en matière de salubrité et propreté rajoute un préjugé infamant et salissant à l’égard d’un grand nombre des citoyens qui l’ont tout de même élue:

«Il y a quelqu'un qui m'a fait remarqué (sic) l'autre jour qu'au Québec, on ne sait pas gérer la croissance de quoi que ce soit. Quand quelque chose devient gros, on prend peur, on ferme et on barre la porte derrière nous.»

Entre vous et moi, maintenant qu’elle ne se gêne plus pour dénigrer le Québec, Gosselin a tout ce qu’il faut pour se lancer en politique fédérale.

Allez savoir, maintenant ce que feront Mindy Pollak et sa suite (Friends of Hutchison Street) de la nouvelle vidéo qu'ils ont tournée lors de cette dernière soirée de consultation. 

Se la jouant comme les dirigeants hassidiques, deux hommes se sont non seulement moqué de l'interdiction formelle faite aux journalistes non accrédités de filmer la soirée, mais l'un d'eux s'est faussement prétendu journaliste et a utilisé une carte remise à n'importe quel quidam qui suit un cours de photographie par correspondance auprès du New York Institute of Photography.
 
Avec la complicité de Christian Aubry (à droite), résident de la rue Hutchison, Yanky Pollak, un hassidim qui s'est récemment coupé les couettes, a trompé les services d'ordre et les responsables des communications de l'hôtel de ville d'Outremont en exhibant une fausse carte de journaliste.
Reconstitution de la carte de presse bidon utilisée par M. Pollak

Quant à Christian Aubry qui tire parti de ces vidéos tournées en toute illégitimité, voici, selon le générique du repiquage qu'il a misen ligne, les clients (ou commanditaires) deson œuvre!Chapeau, Aubry! À moins qu'il faille désormais dire Kippa!

DE LA COUCHE AU LINCEUL

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À deux jours d’intervalle, la réalité des carences éducatives de centaines d’enfants et d’adolescents hassidiques (autant filles que garçons) frappe encore et toujours notre imaginaire sous la forme de reportages radio et télévisés et d’articles publiés dans tous les grands médias du Québec et du Canada.


Des adolescents de l'école illégale évacuent les lieux, leurs étuis à tephillins sous le bras. Photo: Maxime Deland/Agence QMI

Cela a beau faire plus de dix ans que le phénomène est connu et dénoncé, plus ça va, moins ça change. Chaque fois, le ministre de l’Éducation du moment se donne des airs de pit-bull pour les caméras de télé. Mais une fois le clip terminé et les projecteurs éteints, les Jean-Marc Fournier, Michelle Courchesne, Marie Malavoy, Yves Bolduc, François Blais et maintenant Sébastien Proulx font ce qu’ils ont toujours fait : nada! Tous ont prouvé qu’ils sont des pit-bulls avec un dentier sans Polygrip. Si vous préférez les histoires de minous, disons que nous élisons des chats dégriffés, voire carrément castrés. (Écouter l'entrevue que j'ai accordée à Benoît Dutrizac, hier après-midi. Elle est précédée d'un extrait du ministre Proulx.)

Interviewé sur les ondes de Radio-Canada, le ministre Proulx se dit ravi que la communauté juive «tente de se conformer à la loi» et émet son vœu pieux du jour : «Mon souhait, c'est qu'on s'assure que si ces jeunes filles-là sont scolarisées avec la commission scolaire à la maison, que ce soit une vraie scolarisation…».


N’attachez pas vos kippas avec de la broche, les boys, ça ne risque pas de brasser trop trop dans vos écoles religieuses. Déjà qu’il y a plus d’un an, le prédécesseur de Sébastien Proulx avait juré un «suivi approprié dans les meilleurs délais». Nous apprenions pourtant hier matin dans Le Devoir que le ministère n’était même pas capable d’expliquer quel suivi a été fait dans ce dossier au cours de la dernière année.
 
Ce que l’on sait, en revanche, c’est que contrairement à ce que les libéraux avaient annoncé en 2009, non seulement le gouvernement n’a pas tiré la «plug» sur les subventions accordées aux écoles illégales, mais il les a augmentées! Petits et grands rabbins de nos sectes locales pouffent de rire.

Même Mindy Pollak, la conseillère hassidique de Projet Montréal dans Outremont, doit se taper les cuisses. Elle appartient aux Vizhnitz, cette secte dont l’école clandestine située au coin de Parc et Beaubien a été investie avant-hier par la DPJ avec le soutien tactique et logistique des forces de l’ordre.

Policiers faisant le guet autour de l'école clandestine, mercredi matin. N'ajustez pas votre appareil. Vous lisez bien Gaza mon amoursur l'affichette collée sur le lampadaire. Comme quoi, il ne faut jamais perdre espoir. Photo: Maxime Deland/Agence QMI

Les gens qui ne savaient pas ce qui s’y passait ont peut-être cru au démantèlement d’une serre hydroponique dans un bunker des Hell’s Angels. Ils se trompaient. Il s’agissait plutôt d’une serre idéologique où l’on administre des surdoses d’opiacés confessionnels pour engourdir les petits cerveaux des enfants ultraorthodoxes (visionner le reportage de TVA).

La conseillère Pollak semble n’éprouver aucun malaise à voir ces milliers d’enfants (60 ans d’écoles illégales multipliés par des centaines d’enfants par années!) se faire lessiver le ciboulot du matin au soir, sept jours par semaine et au détriment d’un enseignement des matières dites «profanes» qui leur permettraient de devenir maîtres de leur destinée et en mesure de contribuer pleinement à la société qui les a accueillis si généreusement. 



Le 29 mai 2016: M. Abraham Ekstein, «Star» du jour de la page Facebook Friends of Hutchison Street fondée par la conseillère Pollak de Projet Montréal.

Au contraire, dans la page Facebook qu’elle a cofondée en 2011 pour diffuser la propagande des dirigeants hassidiques, Mindy Pollak est allée jusqu’à consacrer «Star du jour» un représentant hassidique qui aurait ses enfants non pas dans une, mais bien dans deux écoles illégales différentes! Et elle ose parler de «sévère atteinte aux droits et libertés fondamentaux»à propos du règlement qui limite l'établissement de nouveaux lieux de cultes sur les avenues commerciales Laurier et Bernard alors qu'elle donne son assentiment à cette pratique qui consiste à maintenir les membres de ces sectes immergés dans une saumure de dévotion ostentatoire depuis la couche jusqu’au linceul. Faudra qu'on m'explique.

Pour sa part, Alex Werzberger, un des membres du triumvirat qui m’a poursuivi abusivement pendant des années, trouve que l’arrivée de la DPJ dans cette école clandestine n’est pas… démocratique! Tiens donc! Il prétend même que cela aurait traumatisé les enfants. 


Chouette! La police. Il faut voir les photos prises des enfants tout excités par l'activité inhabituelle pour comprendre que les traumatisés ne sont pas nécessairement ceux que l'on pense. Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Dans un des reportages présentés ces derniers jours, on a donné la parole à un homme qui aurait un rôle à jouer dans cette école. Lui, nous concevons qu’il puisse avoir été choqué de voir les forces de l’ordre débarquer et encercler l’établissement. Il faut dire qu’au début des années 2000, il a vécu une expérience personnelle particulièrement traumatisante. Le pauvre homme avait été déporté manu militari vers les États-Unis où il a été condamné à la prison pour une fraude de plusieurs millions de dollars.

Mais si vous voulez vous faire expliquer ce que c’est qu’une expérience vraiment traumatisante, parlez plutôt à M. Yohanan Lowen, cet ex-membre de la secte hassidique de Boisbriand qui poursuit le gouvernement du Québec dont l’inaction crasse l’a condamné à être privé d'une éducation digne de ce nom. C’est ni plus ni moins un cas de non-assistance à personne en danger. Il s’agit en fait d’une forme de pure maltraitance. Visionner l'entrevue que M. Lowen a accordée à Vice, le 31 mai dernier


 

Selon Yohanan, si trop peu de gens désertent la secte, c'est qu'ils ont peur d'être coupés de leurs familles et privés de leurs enfants. Pour ne rien arranger, en raison de leurs incroyables lacunes éducationnelles et de l'isolement qui leur a été imposé depuis leur naissance, les candidats à la défroque sont conscients qu'en quittant leur milieu, ils se retrouveront  perdus dans ce monde qui leur est totalement étranger. Et ce sont les dirigeants hassidiques qui vont nous faire la leçon sur ce que sont les droits fondamentaux? Ils ont vraiment du front tout le tour du schtreimel!

Voici l'allure extérieure de l'école clandestine. Alors que les vitrines de la façade sont tapissées de matériaux hétéroclites grossièrement collés à la colle uréthane,  la cour arrière, délâbrée, vient d'être munie d'un espèce d'enclos (flèche rouge) destiné à parquer les enfants. La qualité de vie à son meilleur!


Pour terminer sur une note plus joyeuse, deux petites devinettes.


Selon le rôle d'évaluation de la ville de Montréal, savez-vous quel est l'utilisation prédominante de l'immeuble abritant l'école clandestine? «Entreposage de tout genre». Ça ne s'invente pas!

Sauriez-vous nous dire où est enregistrée l’entreprise qui est propriétaire du même immeuble? Au siège social du Groupe Rosdev, la multinationale milliardaire de ce bon vieux  Michael Rosenberg qui m’a poursuivi devant les tribunaux pendant 7 ans et demi pour tenter, en vain, de me faire taire. Le monde est vraiment petit, vous ne trouvez pas?

LA DÉCRÉPITUDE ANNONCÉE

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Sur le Plateau, au cas où vous ne le sauriez pas, on est à cheval sur la propreté, l’écologie et le patrimoine bâti. Là-bas, on prône la qualité de vie, avec un grand Q!

Comment oublier le conseiller Alex Norris qui avait pété un plomb contre un franchisé de A&W. Le pauvre avait eu le malheur de placer une pellicule orange pour couvrir ses vitrines pendant les rénovations. 

Norris avait aussi voulu s’en prendre aux panneaux publicitaires juchés sur les toits, mais finalement, le Plateaupithèque élu s’était plutôt contenté de réduire la pollution visuelle en «nettoyant» illégalement la vitrine d’un commerçant de pianos durant la nuit.

Ils n’y vont vraiment pas de main morte. Le 20 mai dernier, par exemple, un citoyen est tombé sur une affichette en carton mousse qui faisait le pied de grue près du coin Saint-Hubert et Rachel. Le message en forme de flèche était cinglant à souhait. Il pointait les sacs de poubelles qu’un résident avait déposés sur le trottoir en dehors des heures réglementaires.


Comme si le résident fautif et les élus avaient élevé les cochons ensemble, l’affiche marquée du logo de Montréal utilisait le tutoiement : «TES VIDANGES ME DÉRANGENT». C’est vrai que pour remettre à sa place un résident malpropre, les gants blancs sont probablement contre-indiqués. Mais, à bien y repenser, si ça donne l'effet escompté, pourquoi pas?

Le message choc au coin de Saint-Hubert et Rachel avec, en fins caractères, le slogan «La propreté, une question de fierté»

C'est dommage, toutefois, que Projet Montréal qui a pourtant fait élire une conseillère dans Outremont et qui convoite l'ensemble de l'arrondissement ne lui ait pas inculqué les valeurs écologiques et urbanistiques qui sont apparemment si chères au parti. Mindy Pollak ne semble éprouver aucune sensibilité à l'égard du patrimoine bâti de son district.

Quatre cocottes de pin sur le rebord d'une fenêtre, voilà qui semble satisfaire Mindy Pollak en matière de patrimoine bâti.

Il suffit d'arpenter certaines rues résidentielles du district (on ne parle même pas des ruelles!) pour constater la décrépitude de plusieurs propriétés et la négligence crasse dont font preuve certains propriétaires. 

Nous ne sommes pas les seuls à l'avoir observé. Même Chabad Mile-End, la très agissante organisation hassidique qui remue ciel et terre depuis son siège de l'avenue du Parc, concède que plusieurs maisons cossues d'Outremont tombent en ruines (crumbling townhouses). 


Ce que l'organisation ultraorthodoxe se garde bien de dire, c'est qu'un grand nombre de ces résidences déglinguées et terriblement négligées appartiennent (ou sont habitées) par des membres de la communauté hassidique.

Comment est-il Dieu possible que les propriétaires de ces demeures à l'architecture exceptionnelle ne semblent entretenir le moindre intérêt pour ces joyaux du siècle dernier qui constituent pourtant leur propre patrimoine? Il y a là vraiment de quoi se morfondre. Si tout ce beau monde n'a aucune fierté, peut-être pourrait-il, comme l'a déjà dit Alex Norris, se montrer «plus respectueux de ses [con]citoyens et de notre architecture patrimoniale»?


Remarquez que du côté d'Outremont, le Service de l'aménagement urbain et du patrimoine ne peut pas davantage se péter les bretelles. En juin 2015, l'arrondissement publiait un document encensoir dans lequel on soutenait que la mission du service d'aménagement était d'assurer l'intégrité des bâtiments!



  
Pensez donc! Faudra-t-il les amener en les tirant par les oreilles pour qu'ils découvrent que la déliquescence du parc immobilier de certaines zones de l'arrondissement compromet depuis longtemps «l'intégrité du quartier»?

Peut-être devrait-on suggérer aux responsables du dossier patrimonial de s'inspirer de la méthode stigmatisante utilisée par le Plateau pour venir à bout du problème des ordures sur la voie publique? Imaginez l'effet bœuf que cela pourrait avoir sur les lambineux et les procrastinateurs de première.


Ce balcon du 2e étage de l'avenue de L'Épée est pourri depuis des années. Les inspecteurs attendent qu'il tombe avant de réagir



À côté de cet immeuble de l'avenue Durocher, des ruines grecques sembleraient saines. La façade est une honte et la brique de la cour arrière n'attend plus que ses occupants passent pour les aplatir. 

Parions que les propriétaires de ces deux immeubles de la rue Hutchison attendent que ces colonnes du siècle dernier s'effondrent pour les remplacer par du plastique et de l'aluminium. Le Service de l'aménagement urbain d'Outremont peut bien faire des sparages avec son souci de l'intégrité patrimoniale et du quartier!


 
Avec une façade repoussante comme celle-ci, sur Durocher, à quoi bon avoir une caméra de surveillance?


Une autre grande maison unifamiliale dont l'ancienne galerie fout le camp sur l'avenue de L'Épée.
 
On ne viendra pas nous dire que c'est en raison de coûts de rénovation prohibitifs que les propriétaires de cet immeuble de l'avenue Durocher laissent pendre des lambeaux de tapis en façade. On se croirait à Détroit! Quant à son voisin, elle est où la «préservation de l'harmonie du quartier» avec ces colonnes et ces balcons défigurés à jamais?
 
  
Encore une abomination sur l'avenue Durocher! Non seulement tout s'en va à vau-l'eau, mais la vieille balustrade semble avoir été conçue avec des  bouts de bois réchappé d'une clôture de piscine hors-terre de banlieue. Peut-on impunément utiliser du bois traité en façade de nos résidences pour remplacer les belles galeries qui faisaient l'orgueil d'Outremont?


Ragoûtant, n'est-ce pas? Ça donne envie de s'asseoir sur ce balcon de la rue Hutchison et de profiter de la vie et de la vue.
   
Bien sûr, personne n'exige que votre petit nid d'amour soit un modèle de maison en pain d'épices digne d'un musée ou des couvertures de magazines d'architecture ou de design, mais entre celles-ci et les horreurs que vous avez été forcés de voir plus haut, il doit bien y avoir un juste milieu, non?

Pour terminer, deux choses. 

À moins que tout ce beau monde soit sur l’assistance sociale ou sans emplois (ce que les ultraorthodoxes nient avec véhémence lorsqu'on avance qu'une bonne proportion des hommes de ces communautés sectaires passent le plus clair de leur temps à prier), comment expliquer tant de laisser-aller, d'abandon et de négligence? 

Des locataires, forcés de quitter le triplex qu'ils occupaient sur la rue Hutchison à la suite de la vente de la propriété à un rabbin hassidique, ont peut-être mis le doigt sur un début d'explication.

Le rabbin en question qui, selon ces locataires, aurait acheté l'immeuble en versant 960 000 $ comptants (!) n'y a pas élu domicile. Il y aurait plutôt installé trois familles de sa communauté. Trois familles nombreuses qui n'auraient vraisemblablement jamais eu elles-mêmes les moyens de s'offrir un tel immeuble et qui, trop heureuses d'avoir un toit, ont probablement accepté d'y vivre sans exiger de leur bienfaiteur qu'il entreprenne des rénovations pourtant plus que nécessaire. Avec les conséquences que nous constatons tous les jours.

Par ailleurs, depuis des années, des gens qui s'offusquent d'entendre des citoyens dénoncer la malpropreté et le délabrement de leur entourage ont eu tendance à vouloir leur chercher des poux. Certains journalistes, même, ont tenté de débusquer des riverains qui seraient «frustrés de voir leur gros investissement immobilier d'Outremont fondre comme neige à cause d'encombrants voisins juifs». 

Même s'il est clair que la source du mécontentement ambiant n'a pas été déclenchée par de«bas intérêts financiers», qu'y aurait-il de si épouvantable si, d'aventure, cela devait être une raison supplémentaire pour expliquer la grogne? 

Est-ce une maladie honteuse que de craindre pour la valeur de sa propriété? A-t-on vilipendé les résidents des abords de l'ancienne carrière Miron lorsqu'ils se sont objectés au projet d'usine de compostage au futur parc Saint-Michel? N'avaient-ils pas le droit tout légitime de craindre pour leur petit bas de laine sans se faire traiter de vulgaires pingres matérialistes? Blâme-t-on les résidents qui s'opposent à ce que qu'une éolienne, un puits de gaz de schiste ou un pipeline s'installent dans leur cour? C'est quoi ces reproches de vieux judéo-chrétiens?

Vous avez vu à quoi ressemblent certaines maisons du quartier et la dégradation qui gagne du terrain. Vous accepteriez cela de bonne grâce, vous? Vraiment? Que ceux qui seraient prêts à acheter à proximité de ces taudis lèvent la main. On va leur trouver des citoyens prêts à leur vendre demain matin.

LES DISCIPLES DE MOÏSE

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Vous souvenez-vous de Faigy Mayer? Cette jeune new-yorkaise qui, cinq ans après avoir quitté la secte hassidique, s’est donné la mort en se jetant du haut d'un gratte-ciel. C’était le 20 juillet dernier. 


Je viens d'apprendre que sa sœur Sara s’est, à son tour, enlevé la vie. Dans son cas, elle avait été forcée de marier son cousin germain. Deux histoires d’horreur.



Faigy (à gauche) et Sara au début des années 1990. Elles se sont suicidées à quatre mois d'intervalle, en 2015.


Les cas de suicide chez les anciens hassidim ne sont (hélas!) pas rares. Une étude réalisée en Israël révèle que les anciens ultraorthodoxes sont trois fois plus nombreux à manifester des tendances suicidaires comparativement aux autres segments de la société.

Nos braves ténors hassidiques se font d'ailleurs un malin plaisir à déformer la réalité pour sauver la face. Ils répètent à qui mieux mieux que ceux qui défroquent sont souvent atteints de maladies mentales.


En avril 2012, sur la page Facebook fondée par la conseillère hassidique Mindy Pollak, le lobbyiste Mayer Feig avait eu un bref échange avec Deborah Feldman, une autre hassidim de New York qui avait fui la secte et raconté son histoire dans un livre-choc intitulé Unorthodox: the Scandalous Rejection of My Hasidic Roots.
À l’époque, Feig n’avait eu aucune gêne à prétendre qu’elle avait eu «une vie très troublée depuis l’enfance». 

Un bout de l'escarmouche entre le lobbyiste ultraorthodoxe et l'ex-hassidim, sur la page de Friends of Hutchison Street, en avril 2012
 
En mai 2014, c’est son vieux pote sectaire, Alex Werzberger, qui avait laissé tomber de façon ignoble que Yohanan Lowen, l’ancien hassidique de Boisbriand qui poursuit aujourd’hui le gouvernement Couillard pour déni d’éducation, avait un historique de troubles mentaux.

Toujours en 2014, l’émission The Fifth Estate nous apprenait (aller à 12 min 10 s), qu’avant d’autoriser Adam Brudzwesky à quitter la secte de Sainte-Agathe, les dirigeants des Lev Tahor avaient exigé qu’il signe un document dans lequel il devait reconnaître être atteint d'une grave maladie mentale. Quelle belle méthode pour préserver l’image d’unité et de force inébranlable du système théocratique!

Remarquez que si nous avions été formatés et soumis au même lavage de cerveau, à ce manque cruel d’éducation, à cette claustration schizophrénique et à ce chantage émotif perpétuel, nous aurions bien des chances, nous aussi, de devenir un peu zinzins la calotte. Et c’est sans parler du lot de traumatismes que laissent les agressions physiques, sexuelles et psychologiques caractéristiques à tous les univers conçus pour annihiler tout esprit critique et toute remise en question du dogme imposé. 

D'ailleurs, n'avons-nous pas eu, nous aussi, nos disciples de Moïse? Vous vous rappelez de MoïseThériault, ce gourou qui avait entraîné les membres de sa secte au mont Éternel, en Gaspésie,pour échapper à  la fin du monde prévue pour février 1979?

Cet illuminé avait pratiqué une circoncision fatale sur un enfant de trois ans, sans parler desboucheries, des agressions sexuelles et des sévices psychologiques pratiqués sur ses ouailles. Je n'ai pas souvenir, cependant, qu'un rescapé de la secte se soit par la suite suicidé. Le fait que ses disciples n'ont été subjugués qu'à partir d'un âge adulte plutôt que depuis leur naissance pourrait-il y être pour quelque chose?Faudrait demander à des spécialistes!

Représentation naïve de Moïse Thériault dépeint entre deux bouleaux
 
Une chose est sûre, c'est que dans la mouvance hassidique, des gens s'activent pour empêcher que trop de sinistrés de l’intégrisme ne commettent l’irréparable. C'est le cas, par exemple, de Henny Kupferstein, une autre femme qui a défroqué d’une secte hassidique de New York.

 Maintenue captive pendant 30 ansdans cette trappefondamentaliste, Henny a décidé de placer sur YouTubeune vidéo sur ce qu’elle a traversé. Elle en profite même pour lancer une pétition en ligne destinée à sensibiliser le monde aux troubles de stress post-traumatiques auxquels doivent faire face les ex-hassidim.


Henny Kupferstein au moment de son mariage forcé, durant sa vie de forçat et après sa libération.

Henny Kupferstein souhaiterait que Bill Gates, le milliardaire philanthrope, finance la mise en place d’un accès gratuit à un réseau Internet Wi-Fi à Brooklyn qui aiderait à contrer l'épidémie de suicides hassidiques.

Pendant que la survivante du goulag intégriste se bat pour que la prochaine génération ait accès à une éducation gratuite et publique un droit fondamental, après tout, que se passe-t-il au Québec?

Le gouvernement Couillard continue de saupoudrer les subventions aux écoles privées illégales. Pire. Il fait des ronds de jambe aux dirigeants hassidiques qui cherchent de toutes leurs forces à garder leurs ouailles captives, à leur rogner les ailes et à les dominer psychologiquement.

Pouvez-vous croire qu'à son tour, le ministre Sébastien Proulx se dit aux anges avec l’idée de laisser les parents veiller à soutenir leurs enfants dans l’apprentissage du français, des mathématiques et des matières profanes? Ces pauvres parents qui n’ont eux-mêmes eu droit qu’à du bourrage de crâne sectaire durant toute leur vie. 

En passant, n'avez-vous pas la fâcheuse impression que ce système d'études à temps perdu est en train de transformer en une magnifique échappatoire à la loi 101?Tous ces parents yiddishophones qui n'ont pas été éduqués en anglais bénéficieront-ils d'ungigantesqueaccommodement«raisonnable» pour leurs enfants qui se verront directement expédiésdu côté de l'école anglaise? Ça ne semble vraiment pas kosher, cette affaire-là. 

Quoi qu'il en soit, plusieurs autres choses étonnent. 

En dépit des inquiétudes soulevées par la protectrice du citoyen à propos des suivis « disparates », voire« inadéquats » des apprentissages à la maison et malgré le fait qu'il ait fallu recourir aux forces policières pour pénétrer dans l’école religieuse, la DPJ s’est contentée de passer une toute petite heure pour évaluer si la sécurité et le développement de 70 enfants sont compromis.

Interviewée par Le Devoir, la directrice de la Protection de la jeunesse, Assunta Gallo, a donné la désagréable impression que la DPJ était pressée de clore le dossier. La veille de la Saint-Jean Baptiste, Mme Gallo envisageait même l’éventualité de remettre le couvercle sur la marmite d’ici la fin du mois, c'est-à-dire dans… une semaine. Ça a l'air d'une méchante évaluation psychosociale, ça, les amis!

Je ne sais pas pour vous, mais moi, le simple fait qu’un directeur d’école clandestine me refusait un accès légitime à des enfants dont j’aurais le mandat de veiller au bien-être me troublerait passablement.

Je serais plus suspicieux encore en réalisant que le directeur de l’école avait éhontément menti aux médias en affirmant qu’il avait toujours collaboré avec la DPJ, ce quecette dernière a formellement démenti.

Ce serait le bouquet si, de surcroît, je savais que ce fameux directeur avait déjà été un fugitif recherché par le FBI, puis déporté vers les États-Unis et condamné à de la prison ferme pour sa participation dans une série de fraudes de plusieurs millions de dollars.Me semble que le lien de confiance commencerait à s’effilocher!

DEUX POIDS, DIEU MESURE!

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«Tout le monde mérite une chance égale d’écrire son avenir». C’est le message que diffusait dans Le Devoir de samedi, la Centrale des syndicats du Québec à l’occasion de la rentrée scolaire.

Tous ne semblent, hélas! pas de cet avis. Le 19 août, M. Pierre Anctil lançait un cri d’alarme dans le quotidien Le Devoir. Si la société québécoise ne se ressaisit pas dans le dossier des écoles hassidiques, il soutient que des centaines d’enfants, leurs parents et leurs communautés seront les victimes d’abus intolérables.

Le 8 novembre 2010, Pierre Anctil racontait à l'Université Laval que «l'étude du talmud [par les garçons hassidiques], ce n'est pas très bon pour trouver un l'emploi».




L’amicus curiae des intégristes ultraorthodoxes brandit la Charte québécoise des droits et libertés pour nier à l’État le droit de dire son mot dans le cursus scolaire des enfants alors qu’ils sont à l’intérieur des murs de leurs établissements d’enseignement.

Le professeur sait fort bien que l’État et la société québécoise ne s’objectent aucunement à ce que des groupes minoritaires transmettent leur langue, leur religion et leur culture à leur progéniture. Ce qui est vraiment intolérable, c’est que cette transmission se fasse au détriment du droit à l’éducation que cette même Charte québécoise garantit en toutes lettres.


Le relationniste ne relève que les passages de la Charte qui conviennent à son discours. L’article 42 spécifie bien que les parents «ont le droit de choisir pour leurs enfants des établissements d’enseignement privés pourvu que ces établissements se conforment aux normes prescrites ou approuvées en vertu de la loi».


Il s’avère qu’en matière d’éducation, bien que ces écoles religieuses se nourrissent de généreuses subventions gouvernementales, elles n’ont jamais respecté le régime pédagogique prévu dans la loi sur l’instruction publique.


2015-04-28: Dans la même école illégale du 6355 avenue du Parc, on retrouve des enfants de trois ou quatre ans jusqu'à de jeunes adolescents

Quand, du matin au soir, six jours sur sept, des enfants sont forcés d’étudier presque exclusivement les textes fondateurs du judaïsme, nous sommes confrontés à une gigantesque entorse à l’esprit de la loi.

D’ailleurs,
 Pierre Anctil avait déjà fort bien illustré l’ampleur du problème. Dans une autre lettre ouverte au Devoir, il rappelait que si ces institutions ne respectaient pas les exigences du ministère, c’était que leur programme religieux était tellement exigeant que les enfants devaient y consacrer de nombreuses heures chaque jour. 

Et c’est ce même pédagogue qui nous raconte aujourd’hui que la voie de l’enseignement à la maison mérite d’être valorisée? Qu’il nous dise quand les enfants en trouveront le temps. Le soir, après une journée harassante? Guidés par leurs parents qui ont fréquenté les mêmes écoles talmudiques un quart de siècle plus tôt?

Pour respecter l’essence de la loi, il faudrait au contraire que l’école offre les matières «séculières» durant le jour et que les parents prennent tout le temps qu’ils veulent à la maison pour leur inculquer leurs valeurs cultuelles. N’est-ce pas la discipline qu’ils maîtrisent le mieux?

En dépit du fait que le DPJ ait dû recourir à l’assistance des forces policières pour avoir accès aux enfants et qu’aucun acquis éducationnel n’a été évalué, l’anthropologue yiddishophile est persuadé que la vie, le développement affectif et intellectuel des jeunes ne sont aucunement menacés.


Une des policières appelée en renfort par le DPJ pour soutenir l'intervention de l'organisme chargé de veiller au bien-être des enfants du Québec.

Faut-il donc trancher le bras d’une adepte ou pratiquer une circoncision fatale comme l’avait fait Moïse Thériault en Gaspésie pour que l’on se préoccupe du sort des enfants du Québec?

En juin 2014, pourtant, la situation des écoles hassidiques illégales était si préoccupante que la ministre responsable de la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, avait assimilé la fréquentation de ces écoles à de la maltraitance ou à de la négligence pouvant y conduire. À la même époque, Camil Bouchard, ancien professeur au Département de psychologie de l’UQAM, rappelait que ces enfants sont tout simplement « piégés dans une communauté et ne peuvent espérer jouer un rôle de citoyens responsables ».

Dans Le phénomène des sectes, un ouvrage publié par le Centre de documentation et de consultation sur la pensée sectaire, on fournit certaines caractéristiques permettant d’identifier des groupes pouvant être dommageables pour l’intégrité physique et psychologique des membres.

Le zèle et la confiance absolue que les membres peuvent porter au leader, la nécessité de recourir au leader avant de prendre plusieurs décisions de la vie, l’obligation de socialiser et/ou vivre seulement avec les autres membres du groupe, les interdits sur ce que le membre peut lire, peut écouter ou voir, la possibilité de se marier librement dans le groupe, l’autorisation pour les enfants de jouer avec des enfants non membres font partie des signes à surveiller.


Menahem Mendel Schneerson, leader spirituel du judaïsme mondial. Une rumeur diffusée de son vivant voulait qu'il fût le Messie potentiel attendu par les juifs.

Pierre Anctil aborde avec romantisme la tradition hassidique. Mais en décrivant ces ouailles qui suivent les enseignements d’un certain nombre de maîtres qui tracent la voie exigeante à suivre, le docte professeur finit, malgré lui, par nous dépeindre les contours sectaires des groupes pour lesquels il monte au créneau. Cette façon dont un maître applique d'une manière particulière certains préceptes du judaïsme est justement une des balises que le professeur d’Ottawa utilise pour établir si un groupe constitue une secte.

Expressions extatiques d'un groupe de fidèles, lors du mariage du petit-fils d'un grand rabbin

En attendant de voir où mènera cette solution miracle de l’école à la maison, rassurons M. Anctil pour qui nos policiers appuyant un organisme de protection des enfants évoquent des «régimes totalitaires encore vivement présents dans la mémoire». Aucune chemise brune ne viendra mettre la clé dans la porte des écoles religieuses. Cela dit, si la lutte contre l’intégrisme n’est pas qu’un vain mot dans la bouche du gouvernement Couillard, il fermera le robinet des subventions aux écoles communautaristes qui déboulonnent le système d’éducation que nous avons si patiemment et si démocratiquement édifié. 
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P.s.: Le lendemain de la publication de ma répliqueà Pierre Anctil, Frédéric Bastien*, professeur d'histoire au collège Dawson  publiait à son tour un article dévastateurà l'endroit de son collègue Anctil, dont il dénonce la mauvaise foi renversante et les raisonnements farfelus.

* Frédéric Bastien est, entre autres, l'auteur du livre choc La bataille de Londres dans lequel il raconte les dessous du rapatriement de la constitution de 1982 qu'il a qualifié de «coup d'état».
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